C'est un réel succès. En deux mois, l’entreprise ThirtyOne qui fabrique des vélos électriques près de Toulouse a levé plus de 200 000 euros de fonds grâce au financement participatif. Des particuliers engagés, qui deviennent à leur tour banquiers pour assurer la réussite de la société.
Christophe Baeza, fondateur de l’entreprise ThirtyOne est un chef d’entreprise "heureux". Le lancement de la campagne de financement participatif appelée "Love Money" est un réel succès. Pour financer la production de vélos électriques, la société a besoin de fonds de roulement. Elle propose à sa clientèle de devenir banquier par le biais d'une campagne de financement participatif. Avec l'envie d’investir dans une économie plus responsable, les clients de l’entreprise deviennent les banquiers de la société. Un investissement citoyen dans l'air du temps, à dimension écologique et citoyenne.
"C’est de la folie", explique le fondateur de l'entreprise "il y a un réel engouement. En deux mois on a levé 200 000 euros de fonds alors que les sommes ne dépassaient pas les 100 000 euros par an, on n’a jamais vu ça !".
Depuis 2013, l’entreprise basée à Villeneuve-de-Rivière près de Toulouse en Haute-Garonne, conçoit et fabrique des vélos électriques qui se rechargent à la décélération. L’activité a littéralement explosé pendant la crise sanitaire, les ventes ont été multipliées par deux et vont tripler voire quadrupler d’ici la fin de l’année. La demande est forte et pour financer la production en forte croissance, l’entreprise fait appel aux particuliers et propose à sa clientèle "de devenir banquier de Thirty One".
Ancien assureur, Christophe Baeza a tout plaqué pour vivre de sa passion, le vélo. Il fonde en 2013 ThirtyOne, un pari sur le vélo électrique. Quelques mois plus tard il devient le premier fournisseur du vélib électrique mis en place à Vannes. "Quand on a commencé on n’avait même pas de garage", se confiait-il à nos équipes de France 3 en 2015, l’année ou "le petit poucet qui voulait devenir grand",avait participé au Best Of France de New York, qui réunit la crème de la crème du made in France. Récemment, le magazine américain "Brain" le qualifie de "Haute Couture" du vélo électrique Français.
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— E & S W Knowles & Company Limited Thu Dec 19 08:20:03 +0000 2019
"Ce modèle économique de financement participatif a été mis en place en 2017, on levait 100 000 euros par an en moyenne mais depuis la crise sanitaire nos ventes s’envolent et pour assurer la production nous avons besoins de financement", explique Christophe Baeza. "Pour anticiper l’augmentation de la production et la financer nous avons recours au love money", une campagne de financement participatif qui permet d’avoir un fond de roulement. Une manière d’assurer la pérennité du développement économique de la société. Mais pourquoi, alors que les commandes sont là, 500 à 1000 vélos à fabriquer en un an, faire appel à sa clientèle plutôt qu’à un banquier ?
Ce modèle économique permet à l’entreprise d’être réactive sur le marché. "Pour répondre à la demande on doit aussi stocker un maximum de pièces qui serviront à la fabrication, car tout est assemblé dans nos ateliers à Villeneuve-de- Rivière. Et pour avoir du stock il faut avoir des moyens financiers".
Le vélo a le vent en poupe, ce mode de déplacement est de plus en plus utilisé par les Français et les ventes de vélo électrique s’envolent. "C’est vrai il y a un changement des mentalités, les gens se déplacent davantage en vélo, il y a une prise de conscience écologique mais citoyenne aussi, d’où l’intérêt pour des particuliers de soutenir davantage des entreprises comme la nôtre", précise le fondateur de ThirtyOne. "Ils savent pour qui et pourquoi ils investissement, ils peuvent mettre un visage sur leur financement".
Le financement participatif semble être un investissement plus intéressant qu’un livret d’épargne. Le seuil minimum d’investissement est de 1000 euros. L’argent servira à acheter des pièces nécessaires à la fabrication des vélos. Ce montant est calculé sur 60 mensualités, le taux d’intérêt est fixe à 8% par an sur cinq ans. " C’est comme un crédit immobilier, tous les mois on rembourse une partie en capital investi et une autre partie en intérêt", explique Christophe Baeza.
Le risque existe toujours, précise Christophe Baeza, "un risque à mesurer en cas de liquidation judiciaire de l’entreprise. Dans d’autres cas, cela reste une créance, le prêteur a l’assurance d’être remboursé. Mais pour le moment on n’est pas du tout sur ce créneau-là, puisque la société surfe sur une vague de croissance depuis le début de la crise sanitaire et crée de l'emploi".
L’entreprise n’a pas de magasin, les ventes s’effectuent en direct uniquement via internet. Actuellement l’entreprise emploie 5 salariés et pour faire face à la demande elle cherche à recruter 15 personnes, notamment des assistants commerciaux.
Cette année, 1000 vélos devraient sortir des ateliers de l’entreprise située au sud de Toulouse à Villeneuve-de- Rivière. Grâce au financement participatif, l'entreprise peut commander les pièces qui serviront à la fabrication de ces vélos électriques.