Six ans après les terribles attentats du 13 Novembre, et alors que leur procès fleuve se poursuit à Paris, le traumatisme reste vif pour des centaines, voire des milliers de personnes. Quelle place la justice accorde-t-elle aux victimes ? La magistrate Élisabeth Pelsez, l’une des têtes pensantes du futur musée-mémorial du terrorisme qui pourrait ouvrir en 2027, nous livre des éléments de réflexion.
« Il faut beaucoup de courage aux victimes pour témoigner devant une cour d’assises. C’est une épreuve physique ». Magistrate depuis trente-cinq ans, Élisabeth Pelsez sait de quoi elle parle. Sa fonction de déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, qu’elle occupait il y a quelques mois encore, l’aura fréquemment placée à l’écoute d’hommes, de femmes et d’enfants meurtris à jamais par le terrorisme. Six ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015, et alors que s’est refermée la phase du procès consacrée aux témoignages des parties civiles — près de quatre cents personnes se sont exprimées —, Élisabeth Pelsez éclaire l’évolution spectaculaire de la figure de la victime, en quelques décennies seulement, dans les tribunaux comme dans notre société. Lorsqu’elle a embrassé le métier, « il n’était pas concevable d’envisager la création d’un musée-mémorial du terrorisme »... Mission qu’elle poursuit désormais.
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