Le chanteur lyonnais, bientôt sur la scène de l’Opéra Comique à Paris pour “Hamlet”, d’Ambroise Thomas, est venu à l’art lyrique par le chemin détourné du théâtre. Mais c’est grâce à une chorale de lycée qu’il a pu apprivoiser sa voix. De ses débuts sur les planches, il garde le goût des textes, qu’il veut rendre le plus vivants possible.
Donner rendez-vous à deux pas de la rue Ambroise-Thomas (Paris 9e), du nom du compositeur du Hamlet qu’il répète à l’Opéra Comique, Stéphane Degout ne l’a pas fait exprès. Si le plus épicurien des barytons français a proposé le café-restaurant Le Richer, c’est parce qu’il est proche du Comique... et qu’on y mange bien ! Comme il est trop tôt pour le vérifier, on discutera autour d’un frugal thé vert de l’actualité chargée du chanteur lyonnais, devenu provisoirement Parisien pour Hamlet, donc, ainsi que pour Les Troyens, d’Hector Berlioz.
Quand on l’aperçoit sur un plateau, avec sa silhouette mince, ses yeux clairs et sa calvitie prononcée, Stéphane Degout a des allures de personnage dostoïevskien. De fait, on lui confie généralement des rôles tragiques, « alors que je peux être très drôle ! ». De près, l’homme est affable et souriant. Il ressemble au profil de son compte Twitter, où il s’exprime autant sur les répétitions en cours que sur ses dernières expériences culinaires, et où il s’est plaisamment autosacré « chevalier de la Fourchette », en clin d’œil à sa nomination comme chevalier des Arts et des Lettres (en 2012). Mais si l’on reconnaît, dans sa voix parlée, le clair-obscur de son timbre viril et délicat, il faut l’entendre sur scène pour savourer la limpidité de sa diction, et l’engagement total dont il fait preuve, qu’il doive rendre crédibles les contradictions d’un héros d’opéra, ou traduire au plus juste l’esprit d’un cycle de mélodies.
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