• 20/04/2022
  • Par binternet
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Icicle, le luxe vert à la chinoise<

A l'heure où le luxe est prié d'améliorer son empreinte carbone, l'exemple viendrait-il de Chine ? Synonyme de fabrication bon marché, peu regardante sur les normes sociales et environnementales, le made in China n'a en général pas bonne presse. Icicle ambitionne de bousculer cet a priori. Son logo, un idéogramme stylisé signifiant « graine qui germe », fait référence au taoïsme prônant l'harmonie avec la nature et le cycle de la vie.

Lancée en 1997 par le couple Ye Shou Zeng et sa femme Tao Xiao Ma, diplômée de l'école de design de la prestigieuse université Dong Hua, cette marque originaire de Shanghaï se veut « éco bienveillante ». Elle fait le pari de la « soft fashion » avec des vêtements que l'on aimera porter longtemps. Matières naturelles, laine, cachemire, soie, le plus souvent travaillées dans leurs coloris naturels ou teints avec des pigments végétaux, graines de pavot, thé blanc Pu'er, écorce de noyer, bois de cèdre…

Pour les emballages, ni papier ni plastique mais des tote bags réutilisables et de la fibre de canne à sucre. « Icicle est d'origine chinoise mais sa vocation est internationale et dénuée de toute tentation nostalgie ethnique », explique la Française Isabelle Capron, vice-présidente d'Icicle Shanghaï Fashion Group, qui pilote le déploiement hors de Chine.

Clientèle internationale

Icicle, le luxe vert à la chinoise

Recrutée il y a plus de six ans, elle a commencé par installer à Paris d'abord un studio de création et un show-room employant au total 45 personnes aujourd'hui. C'est en plein Triangle d'or, 35 avenue George-V, que vient d'ouvrir le premier navire amiral hors de Chine. Près de 500 mètres carrés en quatre niveaux dont le dernier accueille une librairie dédiée à l'art de vivre et à la littérature chinoise.

« Nous visons la clientèle internationale en visite à Paris. 30 % sont chinois, et leur nombre augmente chaque année, souligne Isabelle Capron. La marque a été conçue pour des urbains, actifs, qui voyagent beaucoup et apprécient le confort de nos vêtements », ajoute la dirigeante. Avec des prix qui démarrent à 350 euros pour un jeans, 1.500 euros pour un trench déperlant et plus de 2.000 pour un manteau double face laine et soie, Icicle est haut de gamme, sans atteindre les niveaux stratosphériques des grandes maisons.

5.000 ans d'histoire textile

Avant de se lancer en Occident, Icicle a construit un réseau de 270 boutiques (succursales et franchisés) dans 70 villes de Chine. Le groupe déclare des ventes de 160 millions d'euros l'an dernier, soit un volume d'affaires « détail » de 250 millions d'euros, en progression de 23 % d'une année sur l'autre. La fabrication, made in China, est réalisée dans ses trois unités de production. « Ce pays a plus de 5.000 ans d'histoire textile », rappelle Isabelle Capron.

La marque n'est pas la première à franchir les frontières de l'Empire du Milieu. Venue de Taïwan, la maison de couture Shiatzy Chen défile à la Paris Fashion Week et y a ouvert deux boutiques. Originaire de Hong Kong, Shanghai Tang n'a, en revanche, pas réussi à percer et a dû fermer ses boutiques de Paris et Londres. Son propriétaire, le groupe Richemont, a fini par céder l'affaire il y a deux ans à un entrepreneur italien, Alessandro Bastagli. Hermès, enfin, a permis le lancement de Shang Xia, une marque qui met à l'honneur l'artisanat ancestral chinois. Jusqu'à présent, elle rencontre plus de succès dans son pays qu'en Occident.