« Vous verrez, il n'y a jamais de rush de dernière minute », nous avait lancé, rassurante, l'attachée de presse d'Elie Saab. Ayant côtoyé en backstage le couturier libanais – star en son pays depuis trente ans avant de séduire la presse internationale –, nous avions calé en confiance notre venue l'avant-veille de son défilé. Et voilà que, à quelques heures, rien n'était tout à fait prêt. Après moult excuses, le rendez-vous est repoussé au lendemain. Vingt-quatre heures chrono avant le show. Dans l'immense bâtisse, ancienne demeure bourgeoise du très chic 16e arrondissement de Paris, nul cerbère. Mais un flot de jeunes gens s'entrecroisant, tout sourire, dans l'entrée. L'équipe est à l'image de son chef d'orchestre. On imagine la discipline collective nécessaire à l'organisation des multiples activités de la maison. Un atelier de couture à Beyrouth, un studio à Paris consacré au prêt-à-porter, des équipes pour les chaussures, sacs, bijoux… qui se développent à toute allure. « Je passe ma vie à voyager, glisse Elie Saab, 51 ans. Une semaine au Liban, la suivante à Paris, puis Milan et New York. » Ses quatre points cardinaux.