« La clé (…), c’est d’avoir de l’ambition et du projet. » En visite le 24 juin, à Marseille, où il était venu clôturer le sommet des pays méditerranéens, Emmanuel Macron a résumé sa philosophie pour les municipales de mars 2020. Pas question de se prêter à des négociations d’appareil pour choisir les candidats de La République en marche (LRM) amenés à se présenter au scrutin. « L’heure n’est plus aux arrangements », a tranché le chef de l’Etat, pour qui la boussole doit être le combat contre le Rassemblement national, qui menace de s’emparer de plusieurs villes.
Officiellement, M. Macron ne se mêle pas de la préparation de la campagne de son mouvement. « Je ne suis pas dans la politique partisane », a lui-même affirmé le chef de l’Etat à Marseille. Le choix des candidats LRM ? Ce rôle est tenu par la commission nationale d’investiture (CNI), présidée par la députée Marie Guévenoux et le sénateur Alain Richard, qui auditionne les intéressés puis fait valider son choix par le bureau exécutif. « Que le président puisse regarder, se tenir informé et intéressé par des situations locales, cela me semble naturel. Mais en aucun cas il ne jouera un rôle d’arbitre », a assuré le patron de LRM, Stanislas Guerini, le 17 juin.
La réalité est un secret de polichinelle au sein de la majorité : le fondateur d’En marche ! est évidemment aux premières loges pour superviser le casting des têtes de liste, en particulier dans les grandes villes, et il ne se gêne pas pour le faire. « On le consulte et on lui demande un avis sur les cas les plus complexes », reconnaît un dirigeant du mouvement. « Il donne des avis, des orientations. Le téléphone fonctionne… », euphémise un autre. Même Alain Richard, pourtant chatouilleux sur le sujet de l’indépendance de la CNI, admet une forme d’interventionnisme. « Depuis Pompidou, aucun président ne s’est désintéressé des municipales », explique l’ancien socialiste.
Lire aussiArticle réservé à nos abonnésElections municipales 2020 : dans les grandes villes, La République en marche avance à petits pasSigne de cette implication, Emmanuel Macron a profité de sa venue à Marseille pour prendre le pouls de la deuxième ville de France, où aucun candidat LRM ne s’impose naturellement pour succéder au maire Les Républicains (LR) Jean-Claude Gaudin, qui ne se représente pas. Dimanche soir, le chef de l’Etat a dîné avec une vingtaine d’acteurs économiques, sociaux et culturels de la cité phocéenne, comme la metteuse en scène Macha Makeïeff, l’ancien président d’Orangina Jacques Pfister, ou l’ex-footballeur de l’Olympique de Marseille Mamadou Niang. Lundi matin, il a également effectué une visite surprise dans les quartiers nord de la ville.
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