• 28/06/2022
  • Par binternet
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Super bière de l’espoir<

Avec les mesures sanitaires en vigueur, beaucoup d’organismes de bienfaisance qui comptaient sur de grands galas de financement ou des tournois de golf ont été forcés de se réinventer afin de poursuivre leur mission caritative. Pour Patrick Cool, président de la Fondation des gouverneurs de l’espoir et propriétaire de la brasserie et distillerie Champ Libre, ça prend la forme d’une bière brassée en l’honneur d’Alek Dion-Galimi, garçonnet de 3 ans qu’il parraine dans sa lutte contre une importante tumeur au cerveau.

Publié le 3 nov. 2020Pierre-Marc Durivage La Presse

Lancées le jeudi 29 octobre à la boutique de la brasserie de Mercier, au sud de Montréal, les 200 premières caisses de 24 canettes de 473 ml de la Super Alek Édition Invincible se sont écoulées en une heure seulement. Les 175 caisses supplémentaires, dont la production est prévue d’ici la mi-novembre, ont déjà toutes trouvé preneur, mais face à la demande inespérée, Champ Libre a annoncé que 200 caisses supplémentaires allaient être vendues le 20 novembre — l’achat se fera en ligne au buvezlocal.org. À 100 $ la caisse, c’est donc près de 28 000 $ que Patrick Cool espère verser à la Fondation des gouverneurs de l’espoir, qui parraine 24 enfants malades un peu partout au Québec.

Pour la famille d’Alek, c’est une façon de redonner au suivant, car elle a pu bénéficier de l’appui de la Fondation au cours des six derniers mois — le garçonnet est d’ailleurs actuellement à Jacksonville, en Floride, pour y subir des traitements spécialisés de protonthérapie visant à soigner la tumeur tératoïde rhabdoïde atypique qu’on lui a découverte en avril dernier. C’est la Régie de l’assurance maladie qui défraie les coûts du traitement évalués à 300 000 $, elle verse aussi à la famille un montant forfaitaire pour l’aider à couvrir ses dépenses en Floride.

« Le traitement doit durer deux mois, nous a expliqué Patrick Cool. La famille doit donc continuer d’assurer l’hypothèque de la maison, les paiements de voiture et les autres frais fixes, et c’est justement le but de la Fondation des gouverneurs de l’espoir d’alléger le fardeau fiscal des familles. » La Fondation, fondée il y a 15 ans, aide cette année 24 enfants d’un peu partout au Québec, chaque enfant étant parrainé par quelques-uns des 375 gouverneurs, parmi lesquels on trouve plusieurs personnalités québécoises connues.

Super bière de l’espoir

Patrick Cool a d’abord parlé de son projet aux parents du petit Alek, qui ont accepté avec enthousiasme. « D’abord, la canette est super belle et la bière est excellente, nous a dit en riant Kévin Dion, papa du petit Alek. Mais je dois aussi reconnaître que le lancement de la bière a rappelé à tout le monde qu’Alek est malade et que l’on vit une situation difficile. »

Au début, tu reçois beaucoup d’aide de ton entourage, mais petit à petit, les gens continuent de vivre leur vie, on oublie un peu, c’est normal. Tout ça nous a donné un petit boost d’espoir pour la suite des choses.

Kévin Dion, père d’Alek

Carte blanche

La famille Dion-Galimi a ainsi donné carte blanche à Patrick Cool, qui n’a pas eu à redoubler d’efforts pour convaincre ses partenaires de la brasserie. On a choisi la bière à même le catalogue de Champ Libre en modifiant un peu la recette de la 1840, une ale blonde. L’entrepreneur a ensuite pu compter sur la généreuse collaboration de l’illustratrice Natasha Bouchard, qui a dessiné la jolie étiquette de la Super Alek Édition Invincible.

Il ne s’attendait toutefois pas à recevoir un coup de pouce supplémentaire de fournisseurs qui ont décidé eux aussi de mettre la main à la pâte : « Concrètement, trois fournisseurs ont décidé d’alléger leurs frais de production quelques jours seulement avant le lancement de la bière, nous a appris Patrick Cool. Au départ, on estimait pouvoir dégager environ 40 % de marge et remettre le tout à la Fondation, mais maintenant on pense frôler jusqu’à 50 % des ventes totales. »

« Je suis honnêtement étonné par le succès de notre projet », nous a avoué Patrick Cool.

Mais comme on est bombardés de mauvaises nouvelles par les temps qui courent, les gens ont vu qu’ils pouvaient contribuer à quelque chose de positif. Ils vont ouvrir leur bière et savoir qu’ils ont pu faire une différence.

Patrick Cool, propriétaire de la brasserie et distillerie Champ Libre

À la lumière de ce beau succès, Patrick Cool pense que d’autres brasseries pourraient décider elles aussi de créer des brassins spéciaux pour contribuer à leur façon à différentes actions caritatives. « Nous sommes une grande confrérie de microbrasseurs, et je verrais très bien des collègues créer un mouvement local dans leur propre région, a dit M. Cool. On aide un enfant et on achète local, il n’y a que du bon ! »

RectificatifDans une version précédente de cet article, nous avons identifié le père d’Alek comme Kévin Petit. Il s’agit plutôt de Kévin Dion. Aussi, la totalité des coûts du traitement de protonthérapie d’Alek Dion-Galimi sont assurés par la RAMQ, et non pas qu’une partie, contrairement à ce qui était indiqué dans la version précédente.