Les crypto-actifs et la blockchain continuent de se répandre dans les différents secteurs de l’économie, et c’est vers les paris en ligne que se profile la nouvelle innovation française de la rentrée…
En 1999 apparait sur le web mondial un service qui allait révolutionner la distribution de morceaux de musique auprès du public, et poser les bases du concept de disruption par le digital. Retiré en 2001 après 2 ans de procédure judiciaire aux États-Unis pour infraction à la législation sur le droit d’auteur, Napster, car c’est de lui dont il s’agit, inspirera des milliers de geeks entrepreneurs quant à la manière de lancer un business axé sur le digital : lancer un produit fonctionnel le plus rapidement possible, sans se soucier de l’existence d’un cadre juridique adapté, en espérant atteindre la masse critique dite du « too big to fail » (« trop gros pour échouer ») qui forcera le législateur à s’adapter face à la pression des utilisateurs.AirBnB et Uber sont parmi les plus connus à avoir également procédé avec succès de la sorte.
Au croisement de l’univers des paris en ligne et de la crypto-monnaie, c’est sur ce même modèle que se lance aujourd’hui la start-up française YESorNO, créée par le serial-entrepreneur Gilles Feingold et notamment Pierre Klein, ancien dirigeant de Betclic France.
Marché à cible jeune (63 % des consommateurs ont entre 18 et 35 ans), en croissance solide depuis 10 ans, mais caractérisé par des propositions de valeur peu innovantes, le secteur des paris pèse chaque année plus de 40% du marché des jeux d’argent en France (face aux casinos, loteries, poker, et autres jeux).
Le pari de YESorNO (c’est le cas de le dire…) est d’ouvrir un nouvel « Océan Bleu » dans le secteur en France et dans le monde, avec un service situé au croisement des jeux sur mobiles et des paris traditionnels. Avec les « paris décentralisés » dont le sous-bassement technologique utilise la Blockchain, YESorNO s’affiche comme le seul capable d’offrir une liberté totale sur la thématique des paris, une répartition des gains importante et un dispositif de bonus sophistiqué basé sur le token propriétaire utilisé dans la mécanique du jeu. Le tout avec une interface utilisateur ultra simple, des paris à deux réponses uniquement (YES ou NO) qui se résument à 49 caractères. Ce « Twitter du pari décentralisé basé sur les crypto-monnaies » repose en outre sur une innovation concernant son business model, en permettant le sponsoring de paris créés sur-mesure pour les annonceurs qui paient au nombre d’affichages.
Les paris en ligne ont explosé depuis leur ouverture à la concurrence. En marge des paris sportifs, YESorNO s’est engouffré dans la brèche…
Evolution des paris sportifs depuis leur ouverture à la concurrence
L’idée semble simple, mais elle nécessite une réalisation technique au cordeau et une maîtrise impeccable des règles d’usages de la cible qu’elle adresse (les 18-35 ans).
Et sur ce point, YESorNO semble en passe de réussir son pari car les chiffres parlent d’eux-mêmes : déjà plus de 100 000 inscrits, plus de 21 millions de paris joués par les membres, et une note de 4,7/5 avec presque 4500 avis sur iOS et Android.
C’est dans ce contexte que la start-up a lancé sa levée de fonds dans la blockchain durant l’été, ayant déjà levé environ un million d’euros dans le cadre de son ICO (Initial Coin Offering : levée de fonds basée sur les crypto-monnaies).
Nous avons interrogé Pierre Klein pour en savoir plus, notamment en ce qui concerne l’aspect légal de son projet, le secteur des jeux payants et paris étant très réglementé tant en France qu’au niveau européen…
Interview Pierre Klein –co-fondateur et CIO de YESorNO
Quelques chiffres pour te présenter :
Âge : 59 ans
Originaire de : Colmar
Diplômé de : Harvard
Date de lancement du projet industriel : Mai 2019
1_ L’encadrement légal des paris en ligne est très strict et nécessite d’être agréé en tant qu’opérateur pour les paris sportifs par exemple. Comment allez-vous gérer cet aspect ?
Notre approche pour arriver dans les différents pays sera basée sur 2 paramètres :
– l’appétence existante pour les paris
– l’encadrement légal
Concernant le 2nd point, en dehors de la Chine qui commence à mettre son veto sur les cryptos, aucun pays ne s’est positionné clairement sur une interdiction des jeux d’argent sur la crypto, et plus particulièrement des paris au sens large du terme. Ce n’est en réalité pas du tout un enjeu d’ailleurs, car considéré comme un “micro marché”. Une législation aussi serrée que celle de la France s’était pendant longtemps restreinte à assimiler les jeux d’argent aux courses hippiques, au sport et au poker. Puis des réflexions ont émergé autour des paris privés ou de la blockchain, mais sans pouvoir déterminer de lois précises, aucun acteur n’étant positionné, donc inutile de pondre des lois qui ne répondraient à aucun cas pratique. C’est ici que nous souhaitons nous positionner, car en réalité, rien ne peut interdire de parier sur ce que l’on souhaite et avec les moyens financiers que l’on souhaite. Nous sommes donc dans une zone “grise”, que nous considérons comme une boîte de Pandore, et qui ne demande qu’à être ouverte par un 1er acteur futur leader, comme l’a fait en son temps Uber en ouvrant le marché des VTC. Chaque pays aura ensuite ses subtilités, mais le marché est énorme et nous comptons avancer par phase à l’international. D’abord dans les pays les “plus accueillants”, puis les autres, qui ne pourront pas empêcher le train en marche et ses crypto addicts et supporters d’avancer.
2_ Comment as-tu découvert les crypto-actifs et la blockchain ?
Cela fait près de 8 ans maintenant, car je suis toujours curieux des innovations, et celle-ci me semblait en être une incroyable. Les précurseurs parlaient déjà d’une économie parallèle, d’une remise en cause des banques centrales et des modes de gestion de toute l’économie, de nouveaux process basés sur une approche décentralisée et donc par définition opposée à presque tout ce qui existait. Bref, de quoi interpeler ! Et lorsque nous avons initié notre projet, nous avons donc décidé de viser la blockchain, mais une fois que nous aurions fait nos tests en s’appuyant sur une approche totalement gratuite et avec une monnaie virtuelle. Nous sommes prêts aujourd’hui.
3_ Quelle est la durée des paris sur votre plateforme ?
La durée des paris est de 6 h sur la version bêta car nous souhaitions tester principalement l’usage quotidien et la rétention de nos utilisateurs dans un 1er temps lorsque nous étions dans un mode gratuit. Avec notre version blockchain, les paris pourront durer plus longtemps puisque les facteurs “mise” et “gain” seront les plus prépondérants à l’usage, donc forcément adaptés aux différents paris possibles.
4_ Qu’en est-il de l’accès aux data, notamment concernant les joueurs, tracés car jouant depuis leur mobile ?
Les data des paris ne seront utilisés que pour du ciblage publicitaire directement sur l’application, en aucun cas à l’extérieur ou pour revente. Rien ne sera effectué sans l’accord des utilisateurs, sachant que nos publicités seront en mode natif (sous forme de paris par le biais desquels on pourra aussi gagner des tokens), donc cela devrait plus amuser les utilisateurs de notre plateforme que les déranger…
5_ Peut-on encore investir dans votre projet ?
Oui car nous sommes en plein ICO, dans le cadre d’une vente publique maintenant, et cela encore pendant tout au plus 2 mois. L’intérêt étant aujourd’hui que le projet est passé entre les mains de tous les professionnels de ce type d’investissement, et apparemment, il leur semble cohérent.
6_ Un mot de la fin ?
Ce projet est celui donc chacun des membres de l’équipe fondatrice vise à ce qu’il couronne sa vie professionnelle tellement il est ambitieux et réalisable. Nous avons tous le sentiment d’arriver précisément au bon moment, avec le bon produit, et cela partout dans le monde. Les explications de notre croyance sont disponibles sur nos divers documents, accessibles sur notre site dédié : www.yesorno.bet
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