Par Jérémy Patrelle
Franchement, même pour Netflix ce doit être une surprise. En produisant l'adaptation du livre de Stéphanie Land Maid: Hard Work, Low Pay, and a Mother’s Will to Survive sorti en janvier 2019, la plateforme de streaming ne pensait pas qu'un tel succès serait au rendez-vous. C'est bien simple, Maid, le nom de la mini-série, a battu le nombre de vues du Jeu de la dame que beaucoup pensaient intouchable : 67 millions de vues en quatre semaines, contre 62. Alors même que l'histoire est assez déprimante.
Maid conte la vie d'Alex, une jeune mère célibataire contrainte de quitter le foyer familial car son mari, jeune lui aussi, se montre violent avec elle. Sa fille Maddy, trois ans à peine, sous le bras, elle part chercher un logement dans un centre pour femmes battues. C'est le début d'une longue galère pour la maman qui va tenter à tout prix à bien élever sa fille même si cela doit lui demander des efforts plus que colossaux. Ceux qui parlent anglais auront compris que pour gagner de l'argent et subvenir aux besoins de sa Maddy, Alex va faire des ménages, “maid” signifiant “femme de ménage”. Sauf que pour travailler, il faut avoir un logement et pouvoir laisser sa fille dans une école la journée. Et comme pour faire cela il faut travailler… le problème semble sans fin. Heureusement, Alex est toujours d'une bonne humeur incroyable, elle manie l'humour noir et ne cesse d'avancer malgré les obstacles. Parmi ceux-ci, on peut citer sa mère, complètement timbrée et qui l'aide seulement quand elle en a envie, son père qui a complètement changé de vie et l'a zappée, une belle-famille à l'ouest, une jeune mari alcoolique et une employée de l'agence de femmes de ménage point commode du tout. Le tableau n'est donc pas très joli et on se demande comment Alex va s'en sortir et si elle va vraiment s'en sortir.
Après dix épisodes, cette mini-série Netflix, ce qui veut dire que cela n'appelle pas d'autre saison, Maid s'avère à la fois passionnant, poignant, bouleversant. Le fait que ce soit sa vraie vie que l'auteur du livre Stéphanie Land (aujourd'hui âgée de 43 ans) conte ajoute un surplus d'empathie et de colère face à la situation de cette maman isolée. La résilience dont elle fait preuve est remarquable et peut très rapidement se transformer en source d'inspiration. Mais pour que tout cela fonctionne parfaitement à l'image et que le message passe, il fallait que l'actrice qui joue Alex soit sublime. Elle l'est. Nous ne parlons pas là d'un aspect physique mais de la prestation d'ensemble d'un personnage dur, marqué, seul.
À 27 ans, Margaret Qualley signe une prestation majuscule. Celle que l'on avait découverte en 2016 dans le film The Nice Guys aux côtés de Ryan Gosling et Russell Crowe et plus encore dans les séries The Leftovers (2014-2017) et Fosse/Verdon en 2019 tient là un rôle très fort qui la propulse tout en haut de l'affiche. Elle n'est plus seulement la fille d'Andie McDowell - qui joue d'ailleurs sa maman, complètement dingue et délurée, dans Maid - ni l'égérie d'une grande marque de luxe (Chanel) dont elle était la mariée lors du défilé haute couture automne-hiver 2021-2022. Margaret Qualley est désormais une comédienne reconnue qui arrive ici à alterner l'humour et le désespoir comme si rien n'était et qui ne va pas manquer de propositions dans les semaines, mois et années à venir.
Malheureusement pour ceux qui ont aimé Maid, il n'y aura très certainement pas de saison 2, même si la fin du livre (qui fut d'ailleurs le préféré d'un certain Barack Obama lors de sa sortie il y a deux ans) n'est pas exactement celle de la mini-série et que tout est toujours possible. Comme eux, nous aurions pourtant aimé revoir les paysages tantôt magnifiques tantôt glauques de Maid, refaire des traversées en ferry avec Alex, l'aider à recoller les morceaux avec sa maman, découvrir plus encore toutes ces maisons où elle faisait ces ménages et qui lui ont inspiré son livre à succès. Et a donc permis à Maid de devenir la mini-série la plus regardée de l'histoire de Netflix, tout simplement.
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