« Mon credo : local, confortable et durable. » Laurent Gallo, 36 ans, originaire de Pont-Audemer (Eure) aujourd’hui installé à Aix-les-Bains (Savoie), s’est lancé un nouveau défi : fabriquer des t-shirts en lin bio. « Le t-shirt, c’est le vêtement le plus vendu au monde. S’il affiche souvent logos et messages optimistes, il porte dans ses fibres toutes les contradictions de l’ère du jetable et de la mondialisation », souligne-t-il.
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Après avoir travaillé 13 ans pour Adidas, Laurent Gallo a souhaité sortir de ce système de surconsommation. « Les dérives et impacts socio-économiques étant de plus en plus significatifs, la volonté de donner plus de sens à nos façons de consommer m’ont donné envie d’agir », explique-t-il.
Naturellement, le Rislois s’est tourné vers le lin :
I’ll never forget the time a mechanic changed my cars oil, put the drain plug back on WITH AN IMPACT WRENCH, and th… https://t.co/YXGQJqZnTt
— sarah Fri Nov 15 11:50:34 +0000 2019
Il s’est associé à la Société coopérative d’intérêt collectif, LINportant à Evrecy (Calvados). Il y a quelques jours, il a pu échanger avec Hervé Morin, le président de la Région Normandie, venu soutenir le projet de la société coopérative.
Ce « t-shirt dans le bon sens », comme le présente Laurent Gallo, sera disponible pour hommes et femmes (de XS à XXL) en six coloris (bleu, blanc, bordeaux, kaki, noir et camel). Il est d’ores et déjà possible de pré-commander sur la plateforme de financement participatif Ulule (’Un t-shirt dans le bon sens’). « La campagne a commencé il y a quelques jours et se terminera le 23 mai. L’objectif de cent unités est déjà dépassé mais j’espère atteindre les 1 000 t-shirts », annonce le créateur, qui espère vendre 3 000 pièces sur l’année après la mise en ligne de son site Internet.
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À quel prix sera-t-il vendu ?
Les premiers t-shirts pourront être livrés en juin.
L’entrepreneur a souhaité que le lin soit produit en agriculture bio. « Le label AB garantit un mode de production sain et respectueux des équilibres naturels. Grâce à la rotation des cultures, la production de lin bio, c’est aussi une alimentation saine et une diminution durable des pesticides », appuie-t-il. Ce t-shirt aura également le label Origine France garantie (l’essentiel de la valeur ajoutée est produit sur le sol français) et le label Global organic textile standard (Gots – respect de l’environnement durant l’ensemble des étapes de production).
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De la graine de lin au t-shirt, toutes les étapes – ou presque – de fabrication ont lieu en France. « Le fil que nous utilisons est filé ’au mouillé’ par une entreprise du Nord. La dernière filature européenne est située en Pologne », souligne Laurent Gallo. Dès 2022, quatre filatures doivent ouvrir en France, dont deux en Normandie. « Cela nous évitera d’aller jusqu’en Pologne. Nos t-shirts parcourront moins de 4 000 km alors que les t-shirts en coton réalisent 44 000 km », poursuit-il.
« J’avais choisi ce nom avant la crise sanitaire du coronavirus ». Laurent Gallo, le créateur de la marque PangoLIN a été rattrapé par l’actualité. Pourquoi avoir choisi le nom de cet animal pour lancer une marque de t-shirts en lin bio ? « Tout d’abord, je voulais que la marque porte le nom d’un animal avec le mot lin. Le pangolin est un animal très braconné (mammifère le plus menacé par le braconnage - Le Monde (2013)). Cela fait donc le lien avec la surconsommation dans le secteur du textile. Le pangolin est aussi un animal qui se met en boule. On peut ainsi le comparer à l’économie circulaire que l’on retrouve dans la fabrication de t-shirts en lin. J’ai aussi choisi un logo circulaire qui ressemble aux cinq pétales de la fleur de lin », explique le Rislois. Dernière anecdote pour ce nom : les quatre frères Gallo sont surnommés les Galopins. Soit l’anagramme de… Pangolin !
Dans un premier temps, les t-shirts seront vendus via le site Internet (www.pango-lin.fr) mais Laurent Gallo espère bien ouvrir des magasins tests en fin d’année afin que « les consommateurs puissent toucher la matière ». Si les t-shirts en lin bio trouvent leur public, le Pont-Audemérien pourrait développer d’autres produits : jeans en lin ou en chanvre, robes, débardeurs pour femmes ou accessoires.
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