130 personnes pour 150 places disponibles étaient retenues vendredi 30 avril. Parmi elles, 94 indiens. L’Inde où l’épidémie est hors de contrôle. Derrière les grillages, on distingue des hommes parfois sans masques, qui discutent à quelques centimètres les uns des autres. A l'intérieur, aucune distance à table. Les sanitaires sont communs, il n’y a pas de chambres individuelles.
Un membre de l’équipe médicale, témoigne : “A partir du mois de mars, j’ai commencé à avoir un cas positif tous les deux jours. Il y a une très forte probabilité que certains Indiens aient été positifs. Et comme ils ont refusé les tests… Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Parmi eux, il y a forcément un pourcentage qui est à risque d’être positif. Je me suis retrouvé face à un malade qui toussait et qui ne voulait pas aller à l’hôpital."
Impossible de savoir qui est malade ou pas, la majorité des étrangers refuse d’être testée. C’est un droit. Un test négatif serait un feu vert pour un vol de retour au pays.
Dans l'annexe du tribunal de Bobigny, qui jouxte la zone, un juge des libertés et de la détention doit se prononcer sur leur sort. Me. Sonia Boundaoui, avocate au barreau de Seine-Saint-Denis, commise d’office ce jour-là, nous affirme que des personnes sont effectivement libérées, sans aucune précaution sanitaire : "Oui, je vous confirme que des gens sortent de zone d’attente, potentiellement malades, parce que le process prévu par le médecin de la zone d'attente serait que ces personnes soient mises à l'isolement dans un hôtel à proximité ou dans une chambre d'isolement au sein de la ZAPI. Mais visiblement, on bricole un peu et délicatement, discrètement, on va les laisser sortir sur ce parking sans difficultés."
Ce soir-là, deux Indiens sont libérés. Faute d’avoir été assistés dans leurs démarches par les associations. Rien ne les oblige à respecter une quelconque quarantaine, ils peuvent aller où ils veulent.
Ce week-end, les autorités ont installé une annexe temporaire dans le terminal 2A de l’aéroport : 80 lits de camps mais pas de douche. Pour leur toilette, les Indiens continueront donc à faire des allers-retours dans la ZAPI.
Sollicité, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité nous accorder d’interview.
Parmi nos sources :
Protocole des mesures de protection face à la propagation de nouvelles variantes du SARS-COV-2
Anafé - Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers, présente dans la AZPI de Roissy
Liste non exhaustive.