• 06/06/2022
  • Par binternet
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Les vrais gagnants du Loto<

Drôle d’endroit pour une rencontre entre actionnaires. Ce 11 novembre 2017, Emmanuel Macron ravive la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe, quatre-vingt-dix-neuf ans après l’Armistice, qui a mis fin aux combats de « 14-18 ». Face à lui, un septuagénaire aux cheveux gris et au bas du visage barré d’une imposante cicatrice, souvenir de la guerre d’Algérie. C’est Henri Denys de Bonnaventure, le président des Gueules Cassées. « Notre association est le premier actionnaire privé de La Française des jeux, avec 9 %, explique l’ancien soldat au jeune président. Nous aimerions bien être au courant de ce qui va se passer. Est-ce qu’on va privatiser l’entreprise ? Comment va évoluer le dividende ? » Son interlocuteur, qui représente l’Etat, propriétaire de 72 % des actions, se garde bien de répondre. Un peu plus loin, un autre personnage clé observe la scène : l’amiral Henri Lacaille, président de la Fédération Maginot. Dans ses mains, 4 % de La Française des jeux.

Une entrevue entre actionnaires lors d’un hommage aux anciens combattants. Cette assemblée générale sauvage résume à elle seule le statut résolument à part de La Française des jeux. L’exploitant du Loto, d’Euro Millions, d’Illiko, etc., fait certes partie des entreprises contrôlées par l’Etat, comme EDF ou La Poste. Mais il garde de sa longue histoire une poignée d’actionnaires inattendus : plusieurs associations d’anciens combattants, une mutuelle de fonctionnaires, une fédération de petits commerçants, une PME cotée en Bourse, une famille de Roanne, quelques dizaines d’anciens agents commerciaux… Ils détiennent ensemble 23 % du capital, 28 % en ajoutant les parts du personnel.

Les vrais gagnants du Loto

Les vrais gagnants du Loto, ce sont eux ! Beaucoup n’ont désormais qu’un lien historique lointain avec La Française des jeux. Mais les dividendes continuent à arriver sur leurs comptes bancaires, plus massifs d’année en année. Bien gérée, exploitant efficacement le monopole national dont elle dispose sur les jeux de loterie et les paris sportifs hors Internet, La Française des jeux enchaîne les exercices record. Tandis que le PMU décline, les ventes de sa rivale augmentent de 4 % à 5 % par an, et les profits sont au rendez-vous. Le virage numérique et le plan de reconquête des jeunes lancés par la présidente, Stéphane Pallez, devraient encore accentuer le mouvement.

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Du pain bénit pour les propriétaires de l’entreprise. D’autant que le premier d’entre eux, l’Etat, la pousse à se montrer généreuse en matière de dividendes. En 2016, La Française des jeux a ainsi puisé dans ses réserves pour distribuer à ses actionnaires 229 millions d’euros, plus que les bénéfices de toute l’année !

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