• 11/06/2022
  • Par binternet
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Défilé - Schiaparelli - Couture automne-hiver 2018-2019<

C’est la septième et la plus belle collection Schiaparelli de Bertrand Guyon, depuis son arrivée dans la maison (propriété de Diego Della Valle). La plus extravagante aussi. Comme si le discret Français se sentait, enfin, suffisamment à son aise pour laisser libre cours à sa créativité. «Cela fait du bien de se lâcher et d’aller vers quelque chose de plus théâtral, confie-t-il à l’issue du show. Nous prenons de l’importance dans le paysage actuel et avons des projets encore trop confidentiels pour en parler, mais l’avenir nous sourit.» Au cours de son exploration des archives, le styliste est tombé sur des photographies d’Elsa Schiaparelli en tenues du soir excentriques, elle qui, la journée, dans ses salons de la place Vendôme, ne portait que de strictes robes noires. «J’ai eu envie de parler d’elle en tant que femme, poursuit M. Guyon. Elsa Schiaparelli était un personnage fantasque, ce que m’a confirmé sa petite fille, Marisa Berenson.»

Ainsi, sur le podium, les propositions de jour jouent la carte de la sobriété (relative) à l’image de la couturière italienne : jupe fendue en velours nuit, veste rebrodée de perles de verre, épaules étriquées, taille prise. Le soir, les couleurs explosent, du shocking pink jusqu’à l’overdose sur un manteau XXXL en moire et son loup taillé dans la même étoffe, des leggings en sequins à motif léopard dégoulinant sous le genou en volutes fluo Stabilo, un fourreau boule à facettes, des pantalons clownesques en soie cartonnée et des références au monde animalier, partout, sous toutes les formes. Schiap adorait les animaux, pour la petite histoire, elle a été jusqu’à rédiger les mémoires de son chien ! Le chapelier Stephen Jones signe un bestiaire de masques ébouriffants, initialement pensés pour être des coiffes - tête de lapin, de fox-terrier, couple de flamants roses amoureux sont autant d’artifices à porter pour un bal surréaliste. Katie Grant, elle, a conseillé Bertrand Guyon sur le show. «Échanger avec de tels talents est enrichissant, conclut le Français qui s’offre les services de la consultante britannique pour la deuxième fois. C’est aussi cela qui fait la force d’une saison.» Le Palais Garnier, non plus, n’y est pas étranger. Depuis le défilé printemps-été 1998 de John Galliano pour Dior, aucune marque n’avait montré de collection couture à l’Opéra. Schiap, après six présentations livrées place Vendôme, a sauté sur l’occasion pour donner son premier vrai, grand, show. Plus d’espace sur le podium, plus d’ampleur dans les volumes des robes. Un tonnerre d’applaudissements, les étoiles étaient alignées.

Défilé - Schiaparelli - Couture automne-hiver 2018-2019

É.F.