À l’heure où nous bouclions, il était trop tôt pour savoir si Wonder Boy, le film d’Anissa Bonnefont retraçant l’histoire d’Olivier Rousteing, né sous X en 1986 et en quête de sa mère biologique, aura décroché le César du meilleur documentaire. Sorti chamboulé de cette expérience, le directeur artistique de Balmain se replonge, pour sa collection automne-hiver, dans ses souvenirs d’enfance à Bordeaux, quand, enfant noir adopté par une famille blanche, il scrute cette bourgeoisie provinciale qui le fascine. « J’ai eu envie de rendre hommage à ma France et à cette élite bordelaise qui ne m’ouvrait pas ses portes, confie le jeune Français. C’est une nouvelle bourgeoise, sophistiquée, ouverte sur le monde et sans préjugés que j’habille à présent. Elle va en pique-nique, monte à cheval mais elle reste une guerrière, une femme Balmain. » Côté musique, Rousteing se fait plaisir avec une playlist de tubes des années 1980, de Goldman à Balavoine en passant par France Gall et Indochine, des titres évocateurs de son histoire. Le vestiaire, plus jour et plus léger qu’à l’accoutumée, est bien calibré, cool et précieux, avec des cardigans bicolores à épaulettes et boutons dorés, des chemises foulard et des lavallières, des pulls en mohair façon Anne Sinclair. « Un hommage à Carole Bouquet aussi », conclut-il, ému.Émilie Faure
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