Dans une mini-interview communiquée par la marque à l’occasion du défilé dimanche dernier, à la Maison de la Radio, Jonny Johansson, le directeur de création, répondait à la question « Quel est votre sentiment à l’égard des traditions du design suédois ? » : « J’ai longtemps voulu m’affranchir de cet héritage, mais plus vous avancez dans la vie, plus vous comprenez que c’est toujours là, en vous, même inconsciemment. » Pour la première fois depuis les débuts du label fondé en 1997, son créateur s’est directement inspiré de l’essence même des Suédois qui est leur rapport à la nature, influence majeure de leurs plus grands designers. Le point de départ de cette saison printemps-été 2020 est donc « ces gens qui choisissent de retourner vivre dans la nature et qui font preuve d’une telle indépendance d’esprit », « un acte radical », dit-il encore. Comment définir ces personnages, évoluant sur le podium, qui accumulent les couches de vêtements comme usés, avec leurs sandales rapiécées, leurs chaussettes reprisées ? Des grunges « retour à la terre », des hippies de la décroissance ? Qu’importe car de ces cotons et organza aux couleurs d’argile et d’humus, de ces dos froncés, de ces vestes oversized, de ces trenchs maculés de peinture et de ces robes en lin imprimé de sublimes toiles de Strindberg, défilant sur la musique de Jefferson Airplane (White Rabbit, 1967), émane une beauté sauvage, oubliée. À l’image de ces perles de rosée fixées par un fil aux arcades des filles. Un moment suspendu.Hélène Guillaume
PartenaireWhat was the highlight of your weekend?
— Team PULTE Sun Aug 02 19:56:15 +0000 2020