Une édition tout juste honnête pour un film dont on se demande ce qu’il fait dans la collection "Classique de guerre".
L’argument : Seconde Guerre Mondiale. La Résistance française demande à un montagnard solidaire surnommé le Basque d’escorter vers l’Espagne le professeur Bergson et sa famille. S’il accepte, le Basque n’a pas encore tout à fait mesuré les risques et la détermination féroce d’un officier nazi à capturer les fugitifs.
Notre avis : Il faut une bonne dose de second degré pour apprécier Passeur d’hommes : dans ce cas, on s’amusera des incohérences du scénario comme de la mise en scène ; on rira devant les scènes violentes ; on sera fasciné par le jeu de Malcom McDowell, qui cabotine en nazi psychopathe, sadique et méprisant. Mais la sensation de gâchis l’emporte : employer James Mason ou Christopher Lee pour des rôles aussi pauvres, c’est définitivement impardonnable. Pour le reste, le film hésite entre le grotesque et le ridicule : grotesque la séquence dans laquelle le nazi affiche un slip avec une croix gammée ; ridicules sa résurrection, ou l’avalanche ; quant aux dialogues, on se demande comment les acteurs ont pu prononcer certaines phrases sans rire ...© United Artists CorporationN’épiloguons pas : les clichés s’empilent, la seule idée de mise en scène est un montage alterné quasi permanent ; non, vraiment, à part les décors naturels, il n’y a pas grand chose à sauver de ce naufrage. On peut se consoler en pensant que Mason ne saurait être mauvais, que Jack Lee Thomson avait quelques réussites à son actif, dont la première version des Nerfs à vif. C’est bien peu.
Les suppléments :Patrick Brion passe en revue la carrière du réalisateur plutôt que de s’attarder sur le film - et on le comprend (6 mn). Le documentaire sur l’acteur principal, Anthony Quinn, un original est une hagiographie d’une heure nourrie de multiples témoignages, à l’intérêt limité et dont l’image est constamment médiocre. Il n’est pas mentionné sur la jaquette, pas plus que lagalerie de photos et la bande annonce qui complètent les bonus.
L’image :Un carton au début du film prévient des défauts qui subsistent. On ne peut qu’approuver : de nombreuses séquences présentent des fourmillements, des parasites divers et des couleurs sans éclat.
Le son :Deux pistes Dolby Digital mono 2.0, en Français ou en VO sous-titrée, proposent un son terne, sans relief ni aération. La VO reste préférable.