• 09/06/2022
  • Par binternet
  • 736 Vues

Jonathan Huguet, styliste « tapis rouge »<

Voilà un an que Jonathan Huguet vit au rythme d’Isabelle Huppert. Pourtant, le Parisien de 31 ans n’est ni le compagnon ni l’agent de l’actrice qui sera dimanche à Cannes pour la projection de La Caméra de Claire, de Hong Sang-soo, et lundi pour celle de Happy End, de Michael Haneke. Mais il joue un rôle crucial dans son image.

Le 22 mai 2016, c’est lui qui l’habillait pour la montée des marches de Elle de Paul Verhoeven. Depuis, le film a mené l’actrice partout dans le monde, entre marathons promos et récolte de prix, et Jonathan Huguet ne l’a plus quittée. Ce look rétro dans une robe poudrée Chloé aux Bafta à Londres, ce costume de soie bordeaux Haider Ackermann au Festival de l’American Film Institute et cette robe bleu pâle Armani Privé aux Golden Globes à Hollywood, c’est lui. Des tenues et une « élégance française » qui ont fait mouche à chaque coup.

« Personne ne se doutait qu’une Française allait rivaliser avec ces machines de guerre que sont les actrices américaines, se réjouit Jonathan Huguet. Aux Etats-Unis, leur allure est terriblement décortiquée. » D’ailleurs certains celebrity stylists, comme ils se nomment, y sont eux-mêmes célèbres. Leslie Fremar qui s’occupe de Julianne Moore et de Charlize Theron, Elizabeth Stewart de Cate Blanchett et de Jessica Chastain, ou Rachel Zoe, longtemps dévouée à Jennifer Lawrence, sont des personnalités reconnues de l’usine à rêves. En France, le métier est en train de se professionnaliser, car l’apparition d’une actrice, à Cannes ou ailleurs, draine de plus en plus d’enjeux financiers.

Jonathan Huguet, styliste « tapis rouge »

Dans ce domaine-là, Jonathan Huguet, styliste indépendant, débute. Diplômé d’une école de mode à Lyon et passé par Next, l’ancien supplément magazine de Libération, il a entamé sa première collaboration sur tapis rouge avec Juliette Binoche dans une robe Roberto Cavalli pour la cérémonie des Césars 2016. Désormais, il travaille avec une poignée d’actrices. Parmi elles, Charlotte Rampling, Sophie Marceau et… Isabelle Huppert, dont il loue le côté « icône hollywoodienne à la Bette Davis ».

Il l’a rencontrée à la suite de son travail avec Juliette Binoche, par le biais d’un agent d’image que les deux actrices se partagent. Depuis le baptême du feu qu’ont été les marches cannoises de 2016, le jeune homme n’a pas chômé : des Golden Globes aux Globes de Cristal, du Festival du film de Santa Barbara aux Bafta de Londres avant d’atterrir aux Césars, le début de l’année 2017 a été intense. Sans compter la campagne des Oscars – une semaine à Los Angeles, à passer d’un brunch à un dîner avec un incontournable producteur, d’un late show télévisé aux Spirit Awards de Santa Monica. « Dans ces cas-là, une soirée qui s’improvise, c’est l’enfer », précise-t-il. Autant de photo calls, de red carpets et d’événements surmédiatisés qui rendent les maisons de luxe et de prêt-à-porter très attentives.

Il vous reste 58.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.