Gérard Bérail s’est éteint ce week-end à l’âge de 68 ans. Ce Fuxéen de cœur, originaire de Chalabre, dans l’Aude, était une figure locale. De celle qui marque de son empreinte le tissu associatif et la vie d’une cité de manière durable. Ses engagements étaient aussi forts que multiples. Il est d’ailleurs difficile d’en faire la liste exhaustive tant il s’est investi au sein d'associations locales. Citons tout de même : RESF, le festival Résistances (qu'il a aidé à redémarrer), l'université populaire du pays de Foix, Radio Transparence… et tout récemment La Main Tendue, association qui accueille et accompagne les familles de détenus de la maison d’arrêt de Foix.
Gérard Bérail laisse donc un grand vide derrière lui. D’aucuns n’oublieront son investissement au sein des cercles et des associations qu’il animait et fréquentait, et ce jusqu’à la fin. Car malgré sa maladie, le sexagénaire avait toujours des projets plein la tête. Gérard était une riche personnalité, un militant, un résistant, et surtout un homme de convictions avec des actes correspondants. Au lendemain de l’annonce de son décès, ces nombreux traits de caractère ont été loués par les personnes qui l’ont connu. Norbert Meler, maire de Foix, le premier : « C’était un grand républicain, et son engagement varié s’est inscrit pendant une quarantaine d’années. En outre, c’était un homme discret, humble, mais ô combien en prise directe avec la société. Il était sur les allées du marché, chaque vendredi, où il bavardait beaucoup avec les gens. Il aimait s’immerger, ce n’était pas qu’un théoricien. C’était, qui plus est, un grand enseignant. »
En effet, Gérard Bérail avait basculé dans l’enseignement après un job d’éducateur en banlieue toulousaine. Professeur d’anglais au collège Lakanal, il a laissé le souvenir d’un professeur disponible, ouvert et inventif. « Il a marqué l’esprit de bon nombre de collégiens », tient à rajouter à ce propos le maire.
Gérard était curieux de tout, dans tous les domaines ; il avait des contacts, des idées, des liens avec ceux qui, ici ou ailleurs, sont engagés, comme lui pouvait l’être, pour éclairer les consciences, pour chercher ensemble le mieux, le meilleur, le plus beau à donner… en toute simplicité et modestie. Profondément humaniste ; soucieux de l’homme, de sa dignité, de son devenir d’où son attachement à l’éducation populaire. Dans ce domaine il a été membre fondateur de l’université populaire du Pays de Foix dont il a pris la présidence en 2016. Il a pu y impulser une forte dynamique et programmer de magnifiques conférences sur des sujets très divers.
À l’origine des radios libres, il était un farouche défenseur de la liberté d’expression et possède d’intéressants enregistrements d’interview. Il est celui qui a permis à Radio Transparence de prendre son plein essor localement. Président de la radio de 1994 à 2001, il était un élément fort, une sorte « d’autorité morale » importante. « C’est lui qui m’a embauché, se rappelle Hugues Schamberger, journaliste de la radio associative fuxéen. C’était quelqu’un qui avait une vision sur beaucoup de choses, et énormément de connaissances. Il jouait pour nous le rôle de paternel. » Radio Transparence lui rendra d’ailleurs hommage, ce mardi, entre 11 heures et 13 h 30, en donnant la parole à tous ceux qui l’ont connu.
Autant de personnes qui regrettent déjà son absence et partagent cette épreuve avec ses proches.