• 05/03/2022
  • Par binternet
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George Clooney: C’est quoi son problème ?<

Ce « chat noir » leur porte chance d’habitude. Au « Gatto Nero » de Cernobbio, George Clooney et Elisabetta Canalis passent toujours des soirées délicieuses. Vue époustouflante sur le lac de Côme, ­spécialités aux cèpes, tiramisu et crème brûlée… Ce 16 juin, ils y vivent encore un exquis tête-à-tête : main dans la main, ils délaisseraient presque l’excellente cuisine du chef pour se dévorer des yeux. A la lueur des chandelles, un voisin de table leur trouve de touchants et énervants airs d’« inséparables ». Quelques heures après ces roucoulades publiques, pourtant, des éclats de voix fusent de la Villa Oleandra. La dispute dure, les ­insultes pleuvent. La porte d’entrée claque. Et Elisabetta, furieuse, prend le volant de sa voiture. Direction Milan, à une heure de route. Elle va retrouver des amis pour s’épancher. Simple ­querelle ? Non : quelques jours plus tard, un communiqué annonce la séparation d’Elisabetta Canalis et de George ­Clooney après presque deux ans d’amour. La belle Italienne n’a plus pour se consoler que son tatouage sur le bras, « Aimer, c’est souffrir », qui plaisait tant à son homme, autrefois.

Passer de l’harmonie totale à la rupture en une poignée de minutes… Rien, décidément, n’est acquis avec l’insaisissable George. Vous êtes une brune ­piquante et rigolote – son genre, pour résumer ? Ne vous réjouissez pas trop vite de son célibat. Ne commencez pas à arpenter les rives du lac de Côme à sa recherche en affichant un air détaché. Filez plutôt au musée Madame Tussauds de Las Vegas, qui propose de poser en robe de mariée à côté du sosie de cire de l’acteur. Parce que si Elisabetta n’a pas réussi à garder l’homme le plus sexy du monde, c’est à désespérer qu’une créature humaine y parvienne.

L’ex-« velina » – potiche, en VO – de la télé berlusconienne avait tout pour elle. Une plastique de bombe (what else ?), mais aussi un sens de l’humour indispensable à George le Clown, une tolérance infinie aux virées à moto , une légère et irrésistible aura de « bad girl » sous sa parfaite éducation bourgeoise – elle est la fille d’un radiologue sarde… Elle avait même été adoubée par les sacro-saints potes de son amoureux. Et, surtout, par Nina, sa mère adorée : il avait posé entre elles deux sur un tapis rouge. En langage clooneyen, c’était mieux qu’une bague de fiançailles.

Alors ? Alors il faudrait savoir lire dans le marc de café pour comprendre cette rupture. Cet hiver, des proches murmuraient que George, à 50 ans tout juste, se serait enfin senti prêt à faire un enfant. Elisabetta ne l’était pas : sa carrière d’actrice s’est mise à décoller depuis le début de leur liaison, elle ­enchaîne les tournages et a même fini par obtenir un premier rôle dans un film italien intitulé… « A Natale mi sposo » (Je me marie à Noël).`

"Je crois au mariage"

Et puis entendre un homme, pourtant révélé par son rôle de pédiatre ­craquant dans « Urgences », répéter à longueur d’interviews son refus de procréer et évoquer ses « envies de vasectomie » (« Si je ressens le besoin d’être entouré d’enfants et d’avoir une grande famille, je n’ai qu’à proposer à Brad et Angelina de passer chez moi avec leurs six enfants. Je me rappelle alors à quel point je suis heureux… ») doit tempérer toutes les ardeurs. Pas pressée et fine mouche, Elisabetta, 32 ans, rétorquait que ses « instincts maternels » étaient « parfaitement comblés » par ses deux chiens. Pour le moment, en tout cas. Crise, donc, cet hiver, lorsque George changea les règles en cours de jeu. Mais le pire était à venir. Ce printemps, dans un entretien dans un journal italien où elle évoquait leur « conte de fées », elle a révélé : « Je crois au mariage, je ne pourrais pas être avec un homme qui, chaque fois qu’il ouvre la bouche, ­proclame qu’il ne veut pas d’enfants de moi, ou qu’il ne veut pas m’épouser. » Elle aurait remis la question sur le tapis après leur dîner au Gatto Nero.

Erreur, Elisabetta ! Règle de survie numéro un : ne jamais évoquer d’hypothétiques noces. Même pour rire. ­L’effet est plus désastreux encore que si vous lui annonciez votre ­intention de voter pour la républicaine Sarah Palin.On ignore ce que lui a fait Talia Balsam, à laquelle il a été officiellement uni de 1989 à 1993, mais, ­depuis, George enchaîne les conquêtes et va répétant : « J’ai été marié, j’ai essayé. Je n’aurais pas la ­patience et l’abnégation nécessaire pour m’occuper d’une famille. » Ou encore, plus émouvant : « J’ai peur de faire à nouveau un mari absent et lamentable. » Son plus long compagnonnage, il l’a vécu, pendant dix-huit ans, avec le ­cochon sauvage Max. Son ex-femme, ­comédienne et violoniste, a, elle, eu le temps de réfléchir à leur histoire pour se préparer à jouer dans la série « Mad Men » l’épouse trompée et délaissée d’un patron de boîte de pub.

Depuis, donc, George Clooney ne veut croire au mariage que pour autrui. Pour ses amis, d’abord, à qui il prête ­volontiers la Villa Oleandra, son ­architecture XVIIIe siècle, ses jardins ­immenses, sa piscine, son terrain de ­basket et ses treize pièces : ils en font l’époustouflant décor de leur grand jour. Plusieurs fois par an, des organisateurs viennent y installer tentes et tréteaux, et relancent ainsi les rumeurs sur le ­mariage imminent de George. A tort : il ne danse qu’aux noces des autres.

S’il n’a aucune intention de se laisser passer la bague au doigt par une femme, le démocrate convaincu milite, au nom de l’égalité, pour le droit au ­mariage des homosexuels. Résultat : ­interrogé il y a deux ans sur l’avenir ­sentimental de son copain, l’acteur Matt Damon avait plaisanté, lors d’une ­interview : « George devrait épouser son petit ami. » La star fait elle-même dans le prosélytisme blagueur en fixant des autocollants « Je suis gay et je vote » sur la Toyota Prius de son copain Brad Pitt.

"Messager de la paix"

Allergique au sérieux, George ­rigole de tout, sans arrêt. C’est sans doute merveilleux dans les premiers temps. Surtout de la part d’une star ­mondiale venue de Hollywood, la ­colline où tout, surtout le divertissement, est une affaire grave, et où les têtes des acteurs ne passent pas toujours les portes, pourtant immenses… Cela ­devient plus compliqué pour une femme amoureuse qui aurait envie de parler d’avenir sans galéjer – juste une heure, comme ça, pour voir. Impossible pour l’acteur qui se définit comme « un adolescent avec un foie de 75 ans », ­allusion à ses beuveries entre potes. Car le rigolo aux tempes grisonnantes ne conçoit la vie qu’en meute : « Ce qui me plaît, c’est d’être chez moi avec ma bande d’amis. On traîne à la maison le week-end, on boit de la bière, on joue au basket, on regarde le sport à la télé. » Pas très sexy… Mais le quotidien au côté de George Clooney n’est, paraît-il, pas affolant. Sarah Larson, ­mannequin serveuse qu’il a larguée après une ­histoire d’un an, entre 2007 et 2008, ­raconte : « George ne vaut que comme un coup d’un soir. Au lit, il n’est pas plus excitant qu’un comptable. » Propos ­fielleux d’une femme rejetée, sans doute.

Y a-t-il un seul sujet qui ne fasse pas rire cet éternel pitre ? Les malheurs du monde. Si l’engagement le terrifie dans sa vie privée, il n’en a pas peur dans sa vie publique. Il s’est mobilisé pour lever des fonds destinés aux victimes du 11 septembre, du tsunami de 2004, de l’ouragan Katrina en 2005, du séisme haïtien en 2010… Surtout, il a fait du ­génocide au Darfour et du destin de la région du Sud-Soudan la grande affaire de sa vie, et a multiplié les voyages dans ce pays d’Afrique autant que les alertes adressées aux grands de ce monde. Son action lui a même valu d’être nommé « messager de la paix » par l’Onu.

Il est aussi – relativement – sérieux quand il s’agit de son travail de réalisateur et de producteur. Lequel rejoint, au fond, ses convictions : « Good Night and Good Luck », « Syriana » ou encore « The Ides of March », qui ouvrira la prochaine Mostra de Venise et raconte la ­campagne présidentielle d’un homme confronté aux coups tordus du camp ­opposé… Ces films mettent en scène des hommes seuls face à une machine cynique, décidée à broyer leurs idéaux. Ses héros n’ont d’histoire d’amour qu’en passant, comme une obligation du ­scénario pour les humaniser.

Et si le problème de George était son incapacité à envisager que des ­combats politiques et humanitaires puissent se mener en couple ? A force de se protéger de tout par son ­indolence et son humour, il n’imaginerait pas pouvoir partager plus que du bon temps et des plats délicieux avec une femme à son goût. Alors qu’il a l’exemple de Brad Pitt et Angelina Jolie sous les yeux ! Et celui de ses parents, Nick et Nina, inséparables depuis plus d’un demi-siècle.

A moins que l’incapacité de George à se caser ne soit un effet de son côté joueur : dans les années 90, Nicole ­Kidman et Michelle Pfeiffer lui avaient parié chacune 10 000 dollars qu’il serait marié et / ou père avant ses 40 ans. A échéance, il leur avait renvoyé leurs chèques d’un mot : il leur proposait de doubler la mise jusqu’à ses 50 ans. Il les a fêtés le 6 mai dernier. L’histoire ne dit pas si le défi est relancé pour la ­décennie suivante.

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