Comme toutes les femmes en politique, Hillary Clinton est scrutée et sa garde-robe décortiquée presque autant que son discours. Que porte-t-elle, quelle marque, quelle couleur, pourquoi un pantalon? Certes Donald Trump est constamment moqué pour sa coiffure, mais personne ne se demande où il a acheté ses costumes - invariablement bleu marine - ni combien il les a payés. A peine glose-t-on sur la couleur de ses cravates.
En décembre 2010, déjà, interrogée par une journaliste sur ses marques préférées, Hillary Clinton avait répondu, un poil agacée: "Poseriez-vous cette question à un homme?"
Cela ne l'empêche pas de s'entourer d'une batterie de conseillers, dont Kristina Shake, qui a travaillé pour Michelle Obama. Elle compte même l'inflexible Anna Wintour parmi ses supporters. Celle qui fait la pluie et parfois le beau temps sur la mode est consultante de la candidate. Son rôle, selon le magazine People, consiste à contacter les créateurs pour qu'ils fournissent des pièces, même si Hillary Clinton paie les vêtements qu'elle porte.
> Le juste prix
Un an auparavant, en juin 2015, la candidate démocrate alors en tout début de campagne, avait essuyé le même type de critique, lorsqu'elle avait revêtu un tailleur-pantalon - sa tenue fétiche - bleu Ralph Lauren. Pas de problème avec le bleu, tout à fait patriotique, comme le notait le New York Times, mais là encore, c'est le prix du vêtement qui coinçait.
Même si Hillary Clinton a largement les moyens de s'offrir des vestes à 12.000 dollars, "pour une candidate qui insiste sur sa compréhension de la classe moyenne et sur son lien avec elle […], Ralph Lauren est une marque relativement inaccessible", note la chroniqueuse mode du New York Times Vanessa Friedman.
En revanche, le prix des costumes de son adversaire républicain, Donald Trump ne fait tiquer personne. "Ces costumes coûtent souvent entre 5.000 et 10.000 dollars. Mais parce que c'est l'uniforme en matière de mode masculine, en particulier en politique, le prix est négligé", explique Rebecca Klein, consultante mode, interrogée par CNBC. "Quoi qu'elle fasse, elle sera attaquée", note Jennifer Rade, styliste de stars. "Si Clinton portait des vêtements moins chers, on lui reprocherait de ne pas avoir la même envergure que ses concurrents".
> Made in USA
Là encore, les costumes italiens de Trump ne choquent personne. Le candidat dit apprécier la marque Brioni (aujourd'hui dans l'escarcelle de Kering, le groupe de François Pinault) et avoir un faible pour les cravates Hermès, selon Buzzfeed.
> La forme
Un choix pas totalement anodin, quand on sait que les femmes ne sont autorisées à porter un pantalon dans l'enceinte du Sénat que depuis 1993, comme le rappelle le Washington Post, à l'initiative de la sénatrice Barbara Mikulski.
Concernant Donald Trump, le Time avance que le candidat s'habille comme un magnat de l'ère Reagan. Ce qui colle assez bien avec le personnage.
> La couleur
Et si on a pu la voir porter des teintes un peu ingrates - la fameuse veste Armani était d'un rose infâme - Hillary Clinton a adopté des couleurs vives, sans doute sur les conseils de son armada de consultants. Du bleu, qu'elle affectionne particulièrement, mais aussi du violet, du rouge, du vert, et même du jaune.
La veste jaune à col Mao, qu'elle portait en février 2016, lors d'un débat face à Bernie Sanders, a d'ailleurs beaucoup plus passionné - et surtout amusé - les internautes que son discours.
Chez Donald Trump, seule la couleur de la cravate varie. Les costumes oscillent, eux, entre le noir, le bleu marine et le gris. Les chemises sont toujours blanches. Et on l'a vu essentiellement avec des cravates rouges (la couleur des Républicains) et parfois avec des bleues. Plus rarement avec des cravates jaunes, ou des roses. Quand il opte pour un motif, c'est en général de la rayure. Il est souvent moqué pour la longueur de ses cravates.