Avec : Gaëlle Banet (directrice de production), Adrien L’ALEXANDRE (Superviseur de l’animation), Jeffrey Wright (The Watcher), Bryan Andrews (réalisateur), AC Bradley (scénariste), Brad Winderbaum (producteur).
AlloCiné : Comment êtes-vous arrivé sur What If… ? et quel fut votre rôle ?
Adrien L’Alexandre : Cela fait plus de 15 ans que je fais de l’animation et depuis 2015 je suis superviseur. Le projet What if…? M’a beaucoup plu, je me suis donc porté volontaire, sachant que j’avais en plus, l’expérience nécessaire. Je suis donc le superviseur animation du premier épisode et sur une partie du second, sur cette nouvelle série. J’ai encadré les animateurs et j’ai fais le lien avec le client producteur, Marvel Studios.
Gaëlle Banet : Quant à moi je suis chargée de production sur les deux premiers épisodes de la série. Je dois piloter toutes les équipes ici en France et maintenir le contact avec Marvel Studios, aux USA. Je dois faire en sorte que toute la production soit claire et fluide. Qu’il y ait une compréhension totale de l’intention de ce que Marvel attend de nous et que nous puissions l’exécuter parfaitement. Je n’étais pas dans l’animation avant cette expérience, je travaillais pour Warnermedia.
Quels furent les divers challenges auxquels vous avez dû faire face avec cette série ?
Adrien L’Alexandre : Ce fut une expérience un peu différente des précédentes auxquelles j’étais habitué. Avant, je travaillais surtout avec des clients français. De travailler avec les Américains, ce sont d’autres exigences. C’est aussi un autre style d’animation. On a affaire ici à une animation très réaliste. Il a fallu comprendre le style et s’adapter à leur vision. Je pense que le résultat est plutôt réussi.
Gaëlle Banet : De mon côté, ce fut une expérience incroyablement enrichissante. En deux ans de production j’ai l’impression d’avoir appris dix ans de métier ! J’ai vraiment été entourée de personnes qui m’ont permise de grandir dans ma branche. C’est un vrai défi car c’est une énorme production à gérer avec énormément de départements différents avec énormément d’informations à traiter, analyser et transmettre. Il faut donc bien se structurer soi-même, ainsi que son équipe, pour le bon déroulement de tout ce qu’il y a à accomplir.
Dans quelles mesures cette série est-elle différente des autres séries d’animation ?
Adrien L’Alexandre : L’animation est d’un autre niveau avec cette série et avec une dimension cinématographique aboutie. Ceci étant, le résultat est celui de tous ces gens ayant travaillé avec Marvel depuis au moins dix ans. Ils ont appliqué les mêmes recettes et utilisé les mêmes outils pour passer des films aux séries Marvel. C’est inédit d’avoir le style et l’ambiance des films Marvel mis, maintenant, en une série comme What if…?. C’est vraiment un style ultra réaliste, comme je l’ai expliqué et la narration est très dynamique comme dans les films Marvel que l’on a vu depuis une décennie.
Gaëlle Banet : Je rejoins ce que vient de dire Adrien. Le challenge c’est d’adapter le style cinématographique des films Marvel aux codes du dessin animé. Il faut trouver cette entre-deux, aussi bien au niveau des personnages qui ressemblent aux acteurs et avec un graphisme ultra réaliste. Ce n’est pas simple de faire du dessin animé qui se veut si réaliste et si cinématographique. En tout cas, nous sommes dans une période où l’animation a un vrai boom avec des grosses compagnies, comme Marvel, qui veulent mettre les moyens pour donner vie à une série d’animation jamais vue.
Y a-t-il eu une scène ou un épisode particulièrement compliqué à produire ?
Gaëlle Banet : Chaque séquence, chaque scène a une approche différente. Et donc, à chaque fois, c’est un vrai challenge. Il faut se renouveler en permanence et ce n’est pas simple. Mais c’est ce qui est aussi fascinant car on ne tombe jamais dans la routine quand on travaille avec Marvel Studios.
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Pour vous de quoi parle cette série, quels en sont les thèmes ?
Gaëlle Banet : Je pense qu’il y a une certaine portée féministe avec Peggy Carter. C’est la première super soldat. Et en même temps la série reste très grand public. Je trouve cela agréable quand une série comme celle-ci amène d’une manière aussi fluide le fait qu’une femme peut être une super soldat. C’est génial que ce soit une femme et qu’elle sauve le monde. C’est un message fort et, en même temps, non forcé.
Adrien L’Alexandre : En général, ce genre de personnage a toujours des pouvoirs un peu magiques. Alors que là, elle utilise juste ses poings et sa force physique. Elle a des muscles et on les voit bien. C’est un message féministe tout en subtilité.
Pourquoi produire maintenant une série sur le multivers ?
Brad Winderbaum : En fait, c'est le résultat d’une conversation avec Kevin Feige. J’avais une vague idée de ce que je voulais faire et il m’a encouragé à foncer avec cette série. Depuis le début il n’y avait pas de doute que ce serait de l’animation en raison du nombre de personnages et des différents décors. Il y avait tellement d’univers Marvel à mettre en avant, cela aurait été quasi impossible en live action et bien trop cher à financer.
Jeffrey, quel fut l’approche de votre personnage ?
Jeffrey Wright : Je joue donc le rôle du Watcher. Je me suis inspiré de la vision de Marvel de 1963 quand ils ont lancé ce personnage. C’est une version ultra dramatique et classique. Il est supposé régner sur tout le multiverse Marvel. C’est donc un personnage massif.
Parlez-nous de votre vision de la mise en scène de cette série, Bryan.
Bryan Andrews : Nous avions vraiment envie de mettre dans cette série le style cinématographique que l’on trouve dans les films de Marvel. Tantôt on tombe dans de l’action pure, tantôt dans de la science-fiction ou encore de la comédie ou du drame pur. C’est une série ultra riche en style et ultra réaliste au niveau de la mise en scène. Je l’ai traitée comme si nous produisions un très long film. J’ai adoré également la liberté d’écrire toutes sortes d’histoires à travers tous les univers de Marvel en utilisant tous les personnages que je voulais. Nous voulions vraiment tout explorer avec cette série, aller au- delà du costume de ces super- héros et comprendre la complexité de leur existence, de leur univers.
AC Bradley : En tant qu’écrivaine je voulais vraiment révéler qui étaient ces personnages au-delà de ce que nous connaissions d’eux, leurs costumes, leurs pouvoirs, etc. Je voulais que l’audience puisse se connecter avec eux sur un plan plus émotionnel.
A quoi pouvons-nous nous attendre avec cette série ?
Brad Winderbaum : Pour être clair, cette série commence, au niveau de la timeline, après la série Loki que vous pouvez voir sur Disney+. Avec tout ce que nous avons vu avec les diverses séries, les divers films de Marvel, nous pouvions aller encore plus loin avec What if…? et nous demander ce qui pourrait se passer si tel héros rencontrait un tel autre dans un tel univers. C’est fascinant car il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons imaginer et créer. Et bien sûr la série sera également connectée aux prochains films de Marvel comme le prochain Spiderman ou Doctor Strange…