• 06/10/2022
  • Par binternet
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Affaire Mila : au tribunal de Paris, deux procès en un<

Ils s’appellent Pierre, Nawfel, Axel ou Lauren, tous ont autour de 20 ans – un seul frise la trentaine. Ils sont boulanger en Loire-Atlantique, bagagiste en Haute-Savoie, étudiant en droit en Seine-Saint-Denis, cuisinier au chômage dans le Calvados. Une majorité d’athées et de catholiques, deux musulmans. Casier judiciaire vierge. Treize jeunes Français ordinaires.Affaire Mila : au tribunal de Paris, deux procès en un Affaire Mila : au tribunal de Paris, deux procès en un

Treize gouttes d’eau dans le déluge de haine qui s’est abattu sur Mila Orriols, des dizaines de milliers de messages, depuis les prises de position de la jeune femme de 18 ans, communément désignée par son prénom, au sujet de l’islam. « Votre religion, c’est de la merde, votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul », disait-elle dans une vidéo publiée en janvier 2020, à la suite de commentaires critiquant son homosexualité au nom de l’islam, avant de réitérer ses propos en novembre, dans une nouvelle vidéo relative au harcèlement qu’elle subissait en ligne, et qui avait alors redoublé.

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Entourée de sa mère, de son avocat, Richard Malka, et de quatre gardes du corps, Mila a vu défiler, lundi 21 juin, neuf des treize prévenus qui doivent comparaître jusqu’à mardi soir devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Poursuivis pour « harcèlement » et « menaces de mort », ils encourent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. En cause, des messages postés sur Twitter ou Instagram les 14, 15 et 16 novembre 2020.

« Saute d’un pont, prends-toi un train »

Affaire Mila : au tribunal de Paris, deux procès en un

Enzo, 22 ans, ouvre le bal. A un internaute ayant écrit que « la différence entre Mila et Allah, c’est que Mila, on a la preuve qu’elle existe », il avait répondu : « Plus pour longtemps. » Puis il avait envoyé ce message à Mila : « Tu mérites de te faire égorger sale grosse pute, et enlève ta croix au passage, tu n’en es pas digne, sale pute. » A la barre, serré dans le costume enfilé pour l’occasion, le jeune homme s’explique, penaud : « Le premier message, c’était pas une menace de mort, mais un commentaire sur le fait qu’elle risquait de se faire tuer. Bon, le deuxième, j’ai fait une connerie, j’ai directement regretté. J’ai tout supprimé après. » Il sera le seul à se tourner vers Mila pour lui présenter des excuses.

Défilent ensuite les prévenus, escortés par la litanie des messages incriminés : « La Mila, elle continuera jusqu’à ce que quelqu’un la trouve et la crève, et c’est tout ce qu’elle mérite » ; « Saute d’un pont, prends-toi un train » ; « Que quelqu’un lui broie le crâne par pitié » ; « Dis-moi t’habites où je vais te faire une Samuel Paty » ; « Qu’elle crève ».

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