• 08/03/2022
  • Par binternet
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Les trois mousquetaires et les ferrets de la reine : ce que révèlent les écrits historiques<

Au printemps 1625, Anne d’Autriche, reine de France, se promène dans les jardins de l’archevêché d’Amiens en compagnie d’un gentilhomme anglais. Ses appels à l’aide suscitent soudain l’émoi. Madame de Motteville, l’une de ses dames de compagnie, expliquera dans ses Mémoires que la reine fut « importunée par quelque sentiment trop passionné du duc […], s’écria et, appelant son écuyer, le blâma de l’avoir quittée ».

Le gentilhomme en question était George Villiers, duc de Buckingham, à qui la reine avait donné un rendez-vous secret. Buckingham s’était rendu à la cour de France afin de venir chercher la princesse Henriette-Marie, sœur de Louis XIII, pour l’escorter jusqu’en Angleterre où devait être célébré son mariage avec le roi Charles Ier. Quant à Anne d’Autriche, elle accompagnait selon la tradition la suite de sa belle-sœur jusqu’au lieu d’embarquement pour les îles Britanniques. Les rumeurs relatives à une éventuelle idylle entre le séduisant duc de 32 ans et la souveraine, âgée de 25 ans, circulaient au sein de la cour depuis l’arrivée en France, quelques mois plus tôt, de George Villiers.

UNE REINE DÉLAISSÉE

Tous deux se sont connus en Espagne alors qu’Anne n’était qu’une adolescente vivant à la cour de son père, Philippe III. L’ardent aristocrate ne dissimulait pas son penchant pour l’infante, une authentique beauté de son temps : carnation blanche, cheveux blonds, grands yeux bleus et formes rondes. Des qualités de peu d’utilité lorsqu’elle épouse Louis XIII. Dès le début, le souverain ignore la reine, lui préférant la compagnie de jeunes soldats de sa garde, et notamment du connétable de France, le duc Charles d’Albert de Luynes. C’est d’ailleurs ce dernier qui, devant l’indifférence du roi pour les dames, doit traîner le souverain jusqu’à la couche nuptiale afin de faire taire les voix qui ont fait de la consommation du mariage royal une affaire d’État.

Les trois mousquetaires et les ferrets de la reine : ce que révèlent les écrits historiques

Le temps confirme le désintérêt du roi pour le devoir conjugal et les difficultés que cela entraîne pour donner un héritier à la Couronne. Un problème que l’entourage de la reine n’aurait pas hésité à résoudre en la poussant dans d’autres bras que ceux de son époux. Dans cette affaire, la duchesse de Chevreuse, Marie de Rohan-Montbazon, épouse du duc de Luynes et surintendante de la reine, joue un rôle essentiel, car la compagnie de cette femme frivole compromet la bonne réputation de la souveraine. Elle présente d’abord le duc de Montmorency à la reine, puis organise la rencontre secrète d’Amiens avec le duc de Buckingham. Elle n’imaginait probablement pas que le duc outrepasserait les limites, ni que la reine lui résisterait.