• 15/08/2022
  • Par binternet
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“Kulüp” ou “The Club”, la série turque à succès du moment sur Netflix<

“Kulüp”, ou “The Club” en France, rencontre un énorme succès depuis sa sortie le 5 novembre dernier. Les dix épisodes de la série entraînent le spectateur dans l’Istanbul multiculturel des années 1950, plus précisément dans les quartiers de Galata et Pera.

Matilda (Gökçe Bahadır), une femme juive qui sort tout juste de prison, va retrouver sa fille Raşel (Asude Kalebek) après des années de séparation. Raşel, 17 ans, jeune femme pleine de questionnements, se débat avec ses histoires de coeur qui impliquent le taksici İsmet (Barış Arduç).

Plongée dans un club des années 50 à Istanbul

The Club, c’est aussi, et surtout, l’histoire de l’émergence, au milieu du XXème siècle, d’un “club” dans le quartier de Pera, dont le gérant Çelebi (Firat Tanis) va mener la vie dure à son personnel, et où l’artiste Selim Songür (Salih Bademci) va essayer de percer en s’y produisant, épaulé par le mystérieux propriétaire du club, Orhan Bey (Metin Akdulger).

Le scénario est entrecoupé de flash-back qui nous informent sur le lourd passé de Matilda.

Une série historique saluée par la communauté juive turque

“Kulüp” ou “The Club”, la série turque à succès du moment sur Netflix

Cette série historique présente des décors d’époque qui semblent parfaitement reconstitués (costumes, voitures etc.), une grande attention a été accordée au choix de la musique, un beau jeu d’acteurs s’offre au spectateur, avec un scénario qui apparaît juste. Il faut dire que l'équipe de la série a été notamment conseillée par des personnes de la communauté juive d’Istanbul, afin queThe Club reflète le mieux possible la réalité de l’époque.

La série a d’ailleurs reçu un bel accueil de la part de la communauté juive de Turquie, qui considère que l’ambiance et les enjeux de l’époque y sont bien dépeints.

En toile de fond, les problématiques rencontrées par la communauté juive : le “varlık vergisi”

The Club s'attache aussi à l’histoire de la communauté juive du quartier de Galata des années 1950, le combat d’être “gayrimüslim” (non musulman) à une époque de grands bouleversements.

On entend parler le ladino (ou “judéo-espagnol”, un mélange de castillan médiéval, d'hébreu et d'autres langues comme le turc, l'arabe et le grec), la langue utilisée dans l’empire ottoman par les Séfarades, suite à leur expulsion d’Espagne en 1492.

On y mentionne le varlık vergisi, un impôt sur les biens instauré en 1942, et qui touchait principalement les gayrimüslim. Cette taxe discriminatoire visait, officiellement, à renflouer les caisses de l’État dans le cas où la Turquie entrerait en guerre. Mais en réalité, cet impôt avait pour objectif de “prendre” aux “étrangers” non musulmans, pour "donner" aux Turcs. Quantitativement, cette taxe a le plus impacté les Arméniens, puis les juifs, et enfin les Grecs. Ceux qui ne s’en acquittaient pas pouvaient être envoyés en Anatolie pour travailler. Cet impôt a finalement disparu en 1944.

Le dernier épisode de la série met en scène le "pogrom d'Istanbul", intervenu les 6 et 7 septembre 1955, et dont les attaques et pillages furent dirigés principalement contre la communauté grecque d'Istanbul.

Si dans les années 1950, la population juive de Turquie comptait environ 45 000 membres, elle serait aujourd'hui d’à peine 15 000 personnes.

La série, produite par Netflix, est réalisée par Zeynep Günay Tan et Seren Yüce.

Dix épisodes d’environ 50 minutes sont disponibles.

> Pour visionner le trailer officiel de The Club, cliquer ICI.