• 25/01/2023
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Hérédité : à qui bébé va-t-il ressembler ?<

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Bébé aura-t-il les yeux bleus de son père, les jolies boucles de sa mère...? C'est le hasard qui en décide. Il n'empêche qu'il existe de grandes lois de l'hérédité. Et, grâce à elles, certains traits physiques peuvent être connus à l'avance.

Bagage génétique, loterie héréditaire

Tout commence lorsque l’ovule et le spermatozoïde se rencontrent. Chacune des deux cellules sexuelles arrive avec son bagage de 23 chromosomes. Leur fusion donnera un être complet, pourvu de 46 chromosomes. Chacun d’entre eux ressemble un peu à un collier (en fait une longue molécule d’ADN), constitué de centaines de « perles » : les gènes. Ce sont eux qui codent nos caractéristiques physiques : yeux bleus ou bruns, bouche épaisse ou fine, taille petite ou moyenne. Ils sont les responsables de l'hérédité mais impossible de prévoir de quels gènes le bébé va hériter !Pour fabriquer un ovule, la maman a donné la moitié de son capital génétique (23 chromosomes sur les 46 qu’elle possède) et abandonné l’autre. Même chose pour le papa. Dans cet embrouillamini, qui peut dire où vont se retrouver le gène des cheveux bouclés et celui des yeux bleus ? Font-ils partie du « lot » reçu par le bébé ou sont-ils passés à la trappe ? Mystère. D’autant plus que ce premier tour de roue de la loterie de l’hérédité va bientôt être suivi d’un deuxième ! Car, ensuite, les gènes des parents se croisent, ce qui va déterminer la couleur des yeux, la nature des cheveux ou la forme du nez de leur enfant.Pour chacune de ces caractéristiques, ce dernier a, en effet, reçu deux gènes – les scientifiques parlent « d’allèles » –, l’un transmis par son père, l’autre par sa mère. Les deux peuvent être porteurs de la même information (allèle « bleu » pour la couleur des yeux, « raide » pour la nature des cheveux, « busqué » pour la forme du nez) ou de deux informations différentes (« bleu » et « marron » pour les yeux, « raide » et « frisé » pour les cheveux, « busqué » et « droit » pour le nez). Si les deux allèles sont semblables, pas de problème : l’enfant porteur de deux allèles « bleu » aura forcément les yeux bleus. En revanche, si les deux allèles sont différents (« bleu » et « marron »), c’est… le plus fort qui va l’emporter !

Gènes dominants, gènes récessifs

Il faut savoir que certains allèles dominent et qu’ils ont le pouvoir d’intimer aux autres de se taire en ce qui concerne l'hérédité. On parle alors de gènes dominants pour ceux qui s’expriment et deviennent visibles, et de gènes récessifs pour ceux qui se taisent et demeurent cachés. Un peu abusivement puisqu’il serait plus exact de parler d’allèles. Ces gènes dominants (appelons-les ainsi pour plus de simplicité), on les connaît. De façon générale, ce sont ceux qui codent les couleurs les plus sombres et les traits les plus typés. Ils ont le pouvoir de faire taire les gènes qui codent les couleurs claires et les traits neutres. Face à un père brun au nez busqué et à une mère blonde au nez droit, on va donc pouvoir parier, sans trop de risques de se tromper, que leur bébé ressemblera plutôt à son papa. Mais rien n’est joué pour autant car la réalité est plus complexe et se fait un malin plaisir à déjouer les pronostics. Tant pis pour les prévisions, et tant mieux pour la diversité ! Car c’est dans cette multiplicité de possibles que votre bébé sera absolument unique et ne ressemblera à aucun autre. La magie de l'hérédité !

Mon mari a les yeux bleus et moi marrons, ma fille aura-t-elle les yeux clairs ?

Il faut savoir que le gène « yeux bleus » est récessif. Autrement dit, il doit exister en double exemplaire (l’un transmis par la maman, l’autre par le papa) pour pouvoir s’exprimer. Vous ne pourrez donc avoir une petite fille aux yeux bleus que si vous-même lui transmettez un gène « yeux bleus ». Mais en possédez-vous un ? Impossible de le savoir et de prévoir l'hérédité. Chez vous, c’est le gène dominant « yeux marron » qui s’est exprimé. Il peut cacher un second gène marron, comme il peut en cacher un bleu. Votre mari, en revanche, est forcément porteur de deux gènes bleus puisqu’il a les yeux bleus. Première hypothèse : vous êtes porteuse de deux gènes marron. C’est joué d’avance : votre « marron » va l’emporter sur le « bleu » de votre mari. Deuxième hypothèse : vous êtes porteuse d’un gène caché « yeux bleus ». Il y a alors une chance sur quatre pour que vous ayez une fillette aux yeux bleus.

Nous sommes une famille de filles. En aurai-je une à mon tour ?

Théoriquement, c’est pile ou face à chaque fois : 50 % de chances d’avoir un garçon, 50 % d’avoir une fille. Force est pourtant de constater qu’il y a des familles de filles et des familles de garçons. Loi des séries ? Explications physiologiques ? Magie de l'hérédité ? La seule certitude scientifique, c’est que le spermatozoïde détermine le sexe de l’enfant. Soit l’ovule rencontre un spermatozoïde qui apporte un chromosome sexuel X, et c’est une fille. Soit il croise un spermatozoïde qui transmet un chromosome sexuel Y, et c’est un garçon. Cependant, certaines études montrent que le sexe de l’enfant est fonction du jour où vous faites l’amour par rapport à la date de votre ovulation. On sait en effet que les spermatozoïdes porteurs d’un chromosome Y sont plus rapides mais moins résistants dans le temps que les spermatozoïdes porteurs d’un chromosome X. Conséquence : si vous avez un rapport sexuel proche de l’ovulation, vous aurez davantage de chances d’avoir un garçon. S’il a lieu trois ou quatre jours avant ou après l’ovulation, vous aurez donc davantage de probabilités d’avoir une fille.

Nous sommes tous les deux musiciens. Notre enfant sera-t-il doué pour la musique ?

Hérédité : à qui bébé va-t-il ressembler ?

Difficile de trancher dans le vieux débat de l’inné et de l’acquis. Naît-on musicien ou le devient-on parce qu’on baigne dans la musique ? Question d'hérédité ? On a pu montrer que, dans le cerveau des musiciens, le cortex auditif (l’aire du cerveau qui traite les sons) était plus grand que dans la population moyenne. Mais cela ne résout pas le problème. Est-ce parce qu’on hérite d’un cortex auditif développé à la naissance qu’on devient musicien ? Ou est-ce parce qu’on aime la musique que notre cortex auditif se développe ? C’est l’histoire de l’œuf et de la poule ! Aujourd’hui, on ne sait pas répondre à cette question. Mais il est évident que tout n’est pas génétique et que l’environnement dans lequel nous vivons exerce une influence sur notre cerveau. En positif ou en négatif. Car évoluer au milieu d’une famille de musiciens, ça peut aussi bien vous rapprocher de la musique… que vous en dégoûter !

Je suis toute petite, mon mari est grand. Notre enfant sera-t-il de taille moyenne ?

Certes, la génétique a une influence sur la taille puisque nous savons qu’un père et une mère de petite taille auront un enfant petit et que deux parents de grande taille auront un enfant grand. Mais quand un « grand » rencontre une « petite », ils peuvent aussi bien faire un enfant grand que de petite ou de moyenne taille. Impossible de prévoir comment se déroulera l'hérédité ! Par ailleurs, l’environnement joue également un rôle important. On le sait : les nouvelles générations ont tendance à grandir davantage. Le phénomène est lié aux changements d’alimentation. Ainsi, aujourd’hui, presque tous les enfants dépassent leurs parents.

Pouvons-nous connaître à l'avance le groupe sanguin de notre bébé ?

En matière de groupe sanguin et d'hérédité, il est difficile d’établir des prévisions. Seules deux configurations permettent des certitudes : deux parents AB ne pourront pas avoir un enfant O. Et deux parents O auront forcément un enfant O. Pour le reste, impossible de prévoir. Car pour cela, il faudrait pouvoir connaître les groupes sanguins transmis par les grands-parents. On connaît en revanche les « rapports de force » entre les groupes sanguins : O est récessif par rapport à A et à B. Mais A et B sont de poids égaux, on dit qu’ils codominent. Ils vont s’exprimer ensemble : c’est ainsi qu’on rencontre des groupes sanguins AB.

Mon mari a un frère jumeau. Est-ce que j'aurai moi aussi des jumeaux ?

Ce ne sont pas les pères qui sont déterminants dans l’affaire, c’est une histoire de femmes. Il existe deux types de gémellité : soit la maman fabrique deux ovules le même mois, et alors le couple attendra des faux jumeaux. Soit son ovule se divise, et alors ce seront de vrais jumeaux. On a toutes les raisons de penser que cette division est programmée génétiquement. Une femme qui compte de vrais jumeaux dans sa famille a largement plus de chances que la moyenne d’avoir elle aussi des jumeaux. Et si elle-même a une sœur jumelle, les chances sont encore plus élevées !

Notre enfant peut-il avoir les lèvres fines alors que nous avons tous les deux une bouche pulpeuse ?

Oui, si vous êtes tous les deux porteurs du gène récessif « lèvres fines » et que ces deux gènes se rencontrent. Ils vont s’associer pour exprimer ce caractère physique resté masqué chez vous.

L'un de mes cousins est trisomique. Le gène est-il présent dans la famille ?

La trisomie n’est pas une maladie génétique mais une anomalie de la 21e paire de chromosomes. Elle résulte d’un « accident de parcours », ce n'est pas une question d'hérédité. L’ovule (dans 90 % des cas) ou le spermatozoïde (10 % des cas) contient deux chromosomes 21 au lieu d’un seul. L’enfant reçoit donc trois chromosomes 21 au lieu de deux. Plus la mère est âgée, plus le risque de transmettre ce chromosome en trop est élevé : 1 risque sur 2 000 vers 20 ans, 1 sur 100 vers 40 ans. Néanmoins, il y a peu de risques que vous accouchiez d’un enfant trisomique sans le savoir. On dispose aujourd’hui d’examens qui permettent de dépister la présence de la trisomie avant la fin du premier trimestre de la grossesse (repères anatomiques lors des échographies, dosage de certaines hormones appelées « marqueurs sériques », complétés si nécessaire par une amniocentèse). A vous ensuite de décider si vous voulez poursuivre votre grossesse ou non. C’est un choix qui ne concerne que vous et votre compagnon.

Ma soeur a un enfant atteint de mucoviscidose. Dois-je m'inquiéter, ou non ?

Lorsque le gène de la mucoviscidose existe dans sa famille et qu’on le sait, on peut demander une consultation génétique afin de déterminer les probabilités de transmettre la maladie à son enfant. Mais, le plus souvent, la mucoviscidose apparaît par surprise. Ni la famille de la mère ni la famille du père ne compte de personne atteinte et l'hérédité n'est pas en cause. Il faut savoir, en effet, que la mucoviscidose est une maladie héréditaire récessive. Autrement dit, on peut être porteur du gène sans le savoir et sans en souffrir. C’est ce qu’on appelle être « porteur sain ». Malheureusement, si chacun des deux parents transmet son « mauvais » gène à l’enfant, celui-ci sera atteint de mucoviscidose. Deux parents porteurs sains ont un risque sur quatre de faire un enfant malade, deux risques sur quatre de faire un enfant porteur sain (comme eux) et… une chance sur quatre de faire un enfant sain. Sachez quand même que si une seule des deux familles est porteuse du gène, le risque de transmission est très faible. Un père porteur sain et une mère saine (ou l’inverse) ne pourront en effet avoir qu’un enfant sain ou porteur sain. C’est lorsque le gène existe dans les deux familles que les risques ne doivent plus être négligés.

Je suis ronde. Mon bébé risque-t-il lui aussi d'avoir des problèmes de poids ?

Si votre corpulence vient d’un problème d’équilibre alimentaire, votre bébé n'en héritera pas. Sauf si vous lui transmettez vos mauvaises habitudes ! En revanche, si elle est d’origine métabolique, donc génétique, il y a, en effet, des risques que votre enfant connaisse lui aussi des problèmes de poids. Rien n’est joué pour autant. La corpulence du papa va entrer en ligne de compte. Ensuite… tout dépendra de la loterie de l’hérédité !

Nous sommes un couple mixte. De quelle couleur va être la peau de notre bébé ?

Tout est possible. La couleur de la peau n’est pas codée par un seul gène mais par plusieurs. Il en résulte des combinaisons subtiles et une multitude de possibilités. La palette entière des couleurs peut exister, du plus clair au plus foncé. La plupart du temps, toutefois, l'hérédité fait que l’enfant hérite d’une jolie peau café au lait, mélange de la peau sombre de son papa et du teint clair de sa maman (ou inversement). Tout dépend aussi de la généalogie. Si le papa est africain depuis plusieurs générations, par exemple, il est probable que l’enfant sera plus « café » que « lait ». En revanche, si le papa est métissé, il aura sans doute une peau plus claire. Mais une chose est sûre : même avec cette dernière, il bronzera mieux que les autres !

Dans ma famille, il y a plusieurs daltoniens. Est-ce que ça se transmet ?

Le daltonisme est une anomalie génétique portée par le chromosome X. Contrairement à ce qu’on a coutume de dire, les daltoniens ne confondent pas le vert et l’orange, mais perçoivent ces deux couleurs comme un gris. Il y a beaucoup plus de garçons daltoniens (8 %) que de filles (0,5 %). Normal : les filles possèdent deux chromosomes X. En supposant que l’un des deux parents soit porteur du daltonisme, il en reste un « sain » pour compenser (le X sain est dominant sur le X porteur de l’anomalie). Chez les garçons en revanche (porteurs d’un chromosome X et d’un chromosome Y), pas de deuxième X pour pallier l’anomalie ! Quoi qu’il en soit, inutile de s’inquiéter : on vit très bien en portant sans le savoir un pull rouge et un pantalon orange !

Le conseil génétique, c'est quoi ?

Cette consultation médicale s’adresse principalement aux couples qui ont déjà mis au monde un enfant malformé ou atteint d’une maladie héréditaire grave (myopathie, mucoviscidose). Et aux personnes issues de familles où l’on compte un membre (ou plus) porteur d’une maladie héréditaire grave. Le but ? Informer les futurs parents, avant la conception, sur les risques statistiques de transmission de la maladie à leur enfant. A eux ensuite de décider s’ils prennent ou non le risque d’une grossesse. S’ils font le choix de concevoir un bébé, ils pourront bénéficier d’un diagnostic anténatal. Il permet, vers le quatrième mois de la grossesse, d’affirmer la présence ou l’absence de la maladie recherchée. Dans le cas où l’embryon se révélerait atteint, le couple aura le choix de poursuivre ou d’interrompre la grossesse.Pour connaître la consultation génétique la plus proche de chez vous, appelez Maladies rares info services au 0 810 63 19 20 (prix d’un appel local).

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