• 16/12/2022
  • Par binternet
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Zympala, pour la petite touche africaine<

Zympala, c'est Mireille Mpere Tshipama, une designer congolaise ayant vécu dans une trentaine de pays avant de choisir la région de Lanaudière. Ses créations se distinguent par leur petite touche africaine, bien dosée pour éviter l'effet costume. Un style qui a notamment séduit la vice-première ministre Dominique Anglade qui a porté des robes signées Zympala lors d'événements publics ces derniers mois.Zympala, pour la petite touche africaine Zympala, pour la petite touche africaine

Mis à jour le 8 juin 2018
Marie-Eve FournierLA PRESSE

Quand Dominique Anglade a accompagné une soixantaine d'entreprises québécoises du secteur de la mode à la foire commerciale Magic Market Week à Las Vegas, fin février, elle portait une robe Zympala cousue spécialement pour elle... dans les heures précédant son départ vers le Nevada.

Mireille Mpere ne pourra jamais oublier cette semaine bien spéciale dans sa carrière de designer. Une semaine bien chargée de travail et d'émotions.

Son mari Jean-Claude Tshipama avait rencontré l'élue quelques jours auparavant au Forum économique international des Noirs, à Montréal. La fondatrice de l'événement, Kerlande Mibel, portait une robe Zympala «verte, très colorée, qui ne passe pas inaperçue», relate Mireille Mpere. Coup de chance, la ministre aime la robe, le mentionne à Mme Mibel qui lui présente le mari de la designer et hop! un rendez-vous est organisé entre Mmes Anglade et Mpere pour le prochain jour ouvrable.

«C'était le lundi 5 février. À 9h30, j'étais dans son cabinet au centre-ville de Montréal avec mes échantillons de tissus. Je me suis déplacée avec tout mon kit pour lui montrer ma collection. J'étais très honorée. On m'a donné une très grande salle», raconte la designer qui s'est installée à L'Épiphanie avec son mari et ses trois enfants, il y a six ans. L'atelier, lui, est tout près, à L'Assomption.

Deux rencontres, six vêtements

Zympala, pour la petite touche africaine

Étant donné que Mme Anglade partait le 11 février pour Las Vegas, il ne restait que cinq jours pour confectionner les deux robes choisies.

«Le talent que j'ai, dit Mireille Mpere, c'est de dessiner les goûts des clientes dans ma tête. Alors, je lui ai fait six vêtements, quatre robes et deux vestons. Je savais ce qu'elle voulait. J'ai tout fait seule pendant une semaine.»

Le vendredi: deuxième rencontre des deux femmes. «Tout lui faisait parfaitement, se rappelle la designer. Ç'a été le premier et le dernier essayage. J'ai seulement raccourci deux robes que je lui ai rapportées le samedi, et le dimanche, elle partait. Le mardi, Mme Anglade a mis la photo de sa robe sur Twitter!»

La ministre confirme avoir acheté au plein prix les six vêtements confectionnés pour elle. Elle aime le style de Zympala parce que c'est «très coloré» et, en plus, «ça fait plaisir d'encourager une designer québécoise», nous a indiqué son attachée de presse.

Cette visibilité inattendue n'a pas provoqué une hausse spectaculaire des ventes du jour au lendemain, confie la créatrice en chef de Zympala - fusion de la lettre Z pour Zoé, qui veut dire vie, et de l'impala, un animal gracieux de la savane africaine. Mais la notoriété de la marque a bondi significativement. Après seulement un an d'existence, l'entreprise avait 100 000 abonnés sur Facebook.

37 pays, puis Lanaudière

Même s'ils sont généralement colorés, les vêtements de Mireille Mpere - pour femmes et hommes - ont une allure et des coupes nord-américaines. «Je ne veux pas que les gens pensent qu'on fait des vêtements pour les Africains. On fait des vêtements pour tout le monde.»

Pour le moment, la collection n'est vendue qu'en ligne. Mais la designer et son mari, qui est président de l'entreprise, rêvent d'avoir leur propre réseau de boutiques dans le monde. «On a visité 37 pays et on va retourner sur nos pas pour y amener Zympala. On n'a pas voyagé autant pour rien! On va faire le parcours à l'envers.»

En plus du prêt-à-porter, Zympala propose à ceux et celles qui se déplacent à l'atelier pour faire prendre leurs mesures du prêt-à-porter ajusté. Mireille Mpere offre aussi un service entièrement sur mesure.

Le parcours de Mireille et de son mari Jean-Claude est hors du commun. Après avoir habité aux quatre coins du monde en raison du travail de celui-ci dans les télécommunications, ils ont choisi de se poser au Québec. Et comme il est «important de s'intégrer, d'étudier», le duo s'est inscrit à l'école.

Tandis que Jean-Claude a fait un MBA exécutif à HEC Montréal, elle s'est inscrite en gestion de la mode à l'UQAM. Elle prend actuellement une petite pause de son baccalauréat... pour étudier elle aussi à HEC Montréal, car Zympala a été choisie pour prendre part au programme entrePrism, qui aide les entrepreneurs issus principalement des communautés culturelles. «Sur les 400 candidatures reçues, seulement 22 ont été choisies», note la designer, visiblement fière du chemin parcouru.

> Consultez le site web de Zympala