Une caverne d’Alibaba. Dans la brocante de Martial, Saint-Michel, à Plozévet, on trouve de tout. En haut d’une vitrine, le brocanteur se saisit d’un objet. « C’est une faïence de Quimper du XIXe siècle, de l’atelier PB (Porquier - Beau) », explique ce dernier. Sur cet objet traditionnel, deux hommes se soutiennent en revenant de foire ou de bringue. En bas de la pièce une inscription en breton : « Dalch Mad », qui signifie « tient bon ». Des mots importants pour Michel. « C’est l’histoire du pays, de ce qu’on vit actuellement et de ma maison qui se construit ». La faïence n’est pas en vente car elle sera l’élément clé dans sa nouvelle maison. « C’est mon objet phare, dans toutes les circonstances de la vie, il faut tenir bon ». Sur la façade en bois de sa maison, la phrase « Dalch Mad » s’affichera, « c’est symbolique », ajoute-t-il. Dans la faïence, le brocanteur regarde principalement la couleur des mailles et la densité de cette dernière.
À lire sur le sujetBrocantes en Pays bigouden : Écomat, la caverne d’Éric MacéChiner, fouiller, c’est une passion. « Je pense que je chine depuis toujours ». Petit, avec sa mère, Martial allait chez Emmaüs chiner. Adolescent, il « faisait la biffe, on chinait ce que les gens laissaient dehors ». Une passion qui aboutit lorsqu’il décide de revenir en Bretagne pour ouvrir sa brocante il y a dix ans. « J’ai pris le local vide, j’ai tout fait vider pour tout recommencer », raconte Martial. Une brocante qu’il veut traditionnelle, avec des matériaux nobles. « Ce que je préfère, c’est chiné des objets de la période de l’art nouveau et un peu de l’art déco », indique-t-il.
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— Señora Hernandez Thu Sep 26 10:24:32 +0000 2019
Le brocanteur fait aussi beaucoup de rachats de successions et de particulier « Soit on se déplace, soit les vendeurs viennent à nous ». Et ce matin, un homme s’est présenté à la brocante pour vendre un miroir.
Avec sa femme Véronique, ils ont choisi de ranger par thème pour une meilleure visibilité des objets. « Ici, nous sommes dans l’espace Louis XV - Louis XVI, derrière c’est l’espace asiatique et là les années 50-60. J’ai aussi des costumes bretons, des photos anciennes, des coiffes et ça plaît particulièrement aux jeunes », indique le brocanteur. Né dans le Morbihan, cet amoureux du Cap et du Pays bigouden « aime le côté authentique, traditionnel à une époque où on cherche à tout unifier ».
Depuis 2019, Martial Baudrit a ouvert une deuxième brocante à Paris, avenue du Maine. « C’est mon fils Killian qui la tient après s’être reconverti. Mais petit, il venait déjà avec moi chiner », raconte-t-il. Une passion transmise par le père mais aussi le goût du travail. « J’ai six enfants et ils sont tous passés par la brocante, pour se faire un peu d’argent ou par passion ». Et ce respect du travail se retrouve dans ce qu’il recherche. Principalement des objets faits par la main de l’homme avec un travail derrière.
Saint-Michel au 74, rue d’Audierne, 29 710 Plozévet. Ouvert tous les jours de 10 h 30 à 19 h. Tél. 06 08 95 04 75 ; mél. sainmichel561@gmail.com ; site : www.brocante-saint-michel.fr.
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