• 16/03/2022
  • Par binternet
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Ange en concert au Bikini : "On se fout de savoir combien on a de followers!"<

Si elle ne passe plus guère à la télé ou sur les ondes, la « tribu » de Christian Décamps, poète chanteur et âme du groupe Ange, écoula en son temps six millions d’albums et le plus ancien groupe français encore en activité ne cesse de séduire de nouvelles générations. On pourrait fort bien voir, ce dimanche au Bikini, des papys, des papas et des gamins danser sur les immortels « Ode à Émile », ou « Exode ». Rencontre avec Christian, un passionné pas près de raccrocher.

Ange en 1969, c’est Brel vêtu du costume de Sergent Pepper, non ?

Oui, c’est exactement ça ! On adorait la pop anglaise et cet album des Beatles nous avait émerveillés, tout comme les tubes des Who et des Stones. On était aussi, c’est vrai, très attachés à la chanson française de Brel, de Brassens, de Ferré, ces types qui avaient une plume extraordinaire, et avant eux, les Baudelaire, Rimbaud, c’était pas mal non plus ! C’est comme ça que tout a commencé en 69 avec « La Fantastique Épopée du Général Machin », un titre qui fait très Sergent Pepper, en effet…

Être « inclassable » en art, c’est plutôt un signe de bonne santé…

Ange en concert au Bikini :

On nous a étiquetés rock progressif, rock, jazz-rock, free-jazz ! Nous, on se fichait de l’étiquette qu’on nous collait : tout ce que l’on savait, c’est que l’art est un plaisir, qu’il reflète la souffrance ou la jouissance du créateur. Je me fous de savoir combien j’ai de « followers » et je n’ai jamais jugé un artiste par ses ventes. J’ai connu des génies qui ont vendu 500 disques…

Les tournées dans les années 70, ça devait être quelque chose…

Une époque dingue, oui : on découvrait la littérature « beat », les Kerouac, les Ginsberg et on a eu une période un peu ésotérique, ces climats obscurs et ces messes noires, on adorait les contes et légendes du Moyen-Âge, on s’est bien amusés dans ce trip-là. J’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires.

À quoi ressemble un concert d’Ange, aujourd’hui ?

On célèbre les 50 ans du groupe – un anniversaire un peu retardé par ce satané virus. C’est l’occasion de revisiter tout un catalogue et aborder nos différentes périodes : les classiques mais aussi notre période un peu électro. C’est un groupe magnifique, magique. Il y a du talent, de la passion, on ne s’ennuie pas une seconde car on est une véritable tribu. Chaque soir, on fait un triomphe et à 75 ans, cela m’émeut encore ! Ange, c’est une belle et atypique aventure. Nous sommes le groupe le plus célèbre à être passé inaperçu !Ange en concert dimanche 19 décembre à 20 h au Bikini (parc technologique du Canal), Ramonville-Saint-Agne. Première partie : Mira Cétii. Tarif : 28,50 €. Tél.05 62 24 09 50.

"Johnny, un type adorable"

En 1972, Johnny Hallyday prend Ange pour le « lever de rideau », comme on disait à l’époque, de sa tournée « Johnny Circus ». D’abord un peu sceptique, Christian Décamps découvrira un homme attachant et émouvant : « Nous, on était plus Lou Reed ou Zappa que Johnny, clairement. Mais on a dit oui et un soir, on s’est retrouvé en tête à tête et il m’a longuement parlé. Il n’allait pas très bien. Il voulait arrêter d’être Johnny et fonder un groupe qui s’appellerait Smet. Il se disait bouffé par son nom. C’était vraiment un type adorable, intelligent. Il n’était pas du tout le même quand il était seul et quand il était entouré… et il était très entouré… »