• 17/12/2022
  • Par binternet
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Chez Dior, la haute couture comme un hommage au travail des ateliers<

MODE
Au Musée Rodin, Maria Grazia Chiuri présente une collection haute couture Dior fusionnant technique d'ateliers et poésie, dans un décor signé du couple d'artistes indiens Madhvi et Manu Parekh.

Par Pierre GroppoChez Dior, la haute couture comme un hommage au travail des ateliers Chez Dior, la haute couture comme un hommage au travail des ateliers

Quid de la haute couture?Et surtout chez Dior, la plus importante maison française en la matière? “L'élégance est un tout, et ce qui ne se voit pas compte autant que ce qui se voit.” disait Christian Dior. C'est peut-être le propre de la haute couture dans ce qu'elle a de plus fascinant : cacher, dans l'apparente simplicité d'un vêtement, d'une broderie, d'un dos qui se dévoile, les heures et les heures de travail des ateliers. Le défilé présenté aujourd'hui dans les jardins du Musée Rodin était en cela parfaitement fidèle à l'esprit du créateur qui ouvrit sa maison il y a soixante-quinze ans, au lendemain de la guerre, et ré-enchanta le monde avec son New Look.

Réenchanter, mais dans la simplicité, voilà aussi ce que ce défilé en présentiel (et même ces défilés, Dior ayant organisé deux sessions du même show) semblait sussurer sottovoce. Alors même qu'on apprenait la disparition soudaine de Thierry Mugler, génial couturier partisan d'un maximalisme ayant fait sa renommée, la maison Dior revient elle aux sources même de son identité, comme le prouve également le défilé récent de sa collection homme signé Kim Jones. Alors que la menace des confinements successifs semble s'éloigner, ce retour à la normalité (mais haute couture, s'entend) s'annonce ici avec douceur, poésie, et féminité. Et même des invités ayant fait le voyage, à l'image la super influenceuse italienne Chiara Ferragni, de la mannequin Cara Delevigne, et des monégasques Pierre Casiraghi et son épouse Beatrice Borromeo.

On retrouve dans la collection ce qui fait le succès phénoménal de Maria Grazia Chiuri chez Dior : les plissés, les capes, les tenues d'inspiration antique retravaillées au prisme d'aujourd'hui, les souliers plats, la cabine de mannequins aux allure de nymphes sages, marchant d'un pas lent - et à bonne distance l'une de l'autre. Mais l'héritage Dior, vibrant ici dans les tonalités de gris, les basques emblématiques d'une veste Bar, le travail des épaules, est associé avec une modernité graphique et une manière d'enchainer les looks qui en signe la puissance et l'originalité. Dès le premier passage, l'idée d'histoire est célébrée autant qu'elle est bousculée par une première tenue à motif géométrique, évoquant aussi bien une création digitale que les savoir-faire des coupeurs, brodeurs, plisseurs et autres métiers rares oeuvrant pour Dior et ce body géométrique entièrement brodé de tubes de cristal et de tubes de jais.

Un collant haute couture

Chez Dior, la haute couture comme un hommage au travail des ateliers

Un premier passage félin-chic qui n'empêche pas pour autant le gout des volumes et des lignes hyper simples, comme un trait de crayon : long manteau en sergé de laine noire, tailleur pantalon, vestedu soir et robe de jour en laine écrue fluide… Mais derrière une palette resserrée de couleurs (noir, ivoire, écru, camaïeu de gris…), la couture n'oublie pas de briller. Même les silhouettes les plus épurées, Dior dès le premier regard, sont twistées par les brillances, au premier rang desquelles le collant-couture brodé et les souliers à brides, un esprit également décliné en full look sur un body à broderie “mouvante” et éclats baptisés “silver night”.

Classic with a twist disent les Anglo-Saxons. Le twist, ici, c'est aussi celui de l'installation des oeuvres, entièrement brodées à la main,du couple indienMadhvi et Manu Parekh. Mariés depuis 1957, ce duo-là incarne lui aussi l'idée d'une certaine continuité, qui pourrait bien être le socle de la nouvelle modernité.

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