Par Alexandre Marain
Quatre ans après la disparition du plus atypique des couturiers français, qui s’est forgé en s’entourant de femmes exceptionnelles à l'image de Louise de Vilmorin, ou de filles d’adoption comme Naomi Campbell, son héritage et sa mémoire restent intacts. C'est au designer belge Pieter Mulier, que l'on connaît pour avoir été le bras droit de Raf Simons pour la marque éponyme de ce dernier, puis lors de ses passages chez Jil Sander, Dior et Calvin Klein, que revient désormais l'honneur de diriger la maison Alaïa.
Par Propos recueillis par Nelly Kaprièlian
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Toute la sphère mode attendait avec impatience ce premier défilé signé Pieter Mulier pour Alaïa. Pari réussi puisque ses débuts ont été salués par les plus grands de l'industrie dont Raf Simons, nommé co-creative director de Prada il y a quelques mois, Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de Valentino, ou encore Farida Khelfa. Ode à Azzedine Alaïa disparu le 18 novembre 2017, le designer belge choisissait de présenter son premier défilé près du siège de la maison, rue de Moussy. Oubliez ce qu'on appelle les “show notes”, où sont inscrites les inspirations des défilés, généralement délicatement disposées sur le siège des invités. À la place, Pieter Mulier adressait une lettre à Monsieur Alaïa, tel un hommage ultime à son génie et à son style de légende. Une lettre dans laquelle il tenait à exprimer au créateur qu’il estime ne pas avoir connu suffisamment “son plus sincère respect et sa reconnaissance pour son travail” : “J’ai essayé d’être fidèle à votre approche créative” explique-t-il, “J’ai même essayé d’entrer dans votre esprit … mais c’est impossible.” Et de conclure : “Votre mode avait un cœur et une intelligence rare – une combinaison de précision, de modernité et de poésie.”
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— Jill Feenstra Fri Jul 23 19:54:09 +0000 2021
Pour les silhouettes de son premier défilé, Pieter Mulier revisitait les signatures d'Azzedine Alaïa, considéré depuis ses débuts comme celui qui sculpte le corps via ses créations féminines et ultra désirables -pas étonnant lorsque l'on sait que le couturier s'est vu suivre des études de sculpture dans sa jeunesse. Des robes fluides qui épousaient le corps aux ceintures élargies pour prendre la forme de corsets, en passant par les pièces sublimées de franges, les costumes féminisés et la cotte de maille découpée au laser… Le designer belge a relevé le challenge de s'approprier l'esthétique du créateur franco-tunisien, mais aussi à lui rendre hommage, tout en insufflant au fil de la collection son esthétique minimale personnelle et en parfaite harmonie avec la maison. Un défilé réussi en somme, qui lui aura valu l'ovation générale des invités et la bénédiction des plus grands.
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