Emmanuel Macron a annoncé plusieurs gestes forts lundi soir en réponse au mouvement des "gilets jaunes", assurant entendre une colère "juste à bien des égards" et faisant un mea culpa sur ses propos polémiques qui ont pu "blesser".
Augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic (prime d'activité incluse), exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, heures supplémentaires payées "sans impôts ni charges" : le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures face à ce qu'il a appelé "l'état d'urgence économique et sociale".
"Je demande au gouvernement et au Parlement de faire le nécessaire afin qu'on puisse vivre mieux de son travail dès le début d'année prochaine. Le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur", a-t-il affirmé lors de son "adresse à la Nation" télévisée, sans préciser la mesure.
Les heures supplémentaires seront versées "sans impôts ni charges dès 2019", comme cela avait été le cas sous le quinquennat Sarkozy. Le président de la République a également demandé "à tous les employeurs qui le peuvent" de verser "une prime de fin d'année à leurs employés" qui elle aussi sera sans impôt ni charge.
Le chef de l'Etat a également adressé un fort geste aux retraités, "partie précieuse de notre Nation". "Pour ceux qui touchent moins de 2.000 euros par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de la CSG subie cette année. L'effort qui leur a été demandé était trop important et n'était pas juste", a-t-il dit. Jusque-là, seuls les retraités gagnant moins de 1.200 euros environ étaient exemptés.
En revanche, Emmanuel Macron n'a pas voulu revenir en arrière sur la réforme de l'ISF, comme réclamé par nombre de gilets jaunes, et n'a pas non plus évoqué à ce stade le financement des mesures annoncées. La commission européenne a d'ailleurs fait part de sa "vigilance" sur le respect des engagements budgétaires de la France.
Emmanuel Macron a dit lundi soir ressentir comme "juste à bien des égards" la colère des "gilets jaunes" et avoir conscience qu'il lui était "arrivé de blesser" certains par ses propos. Evoquant "40 années de malaise qui ressurgissent", le chef de l'Etat a déclaré: "je sais qu'il m'est arrivé de blesser certains d'entre vous par mes propos".
Le chef de l'Etat avait condamné au début de son intervention les "violences inadmissibles" qui ont émaillé le mouvement des "gilets jaunes", assurant que "ces violences ne bénéficieront d'aucune indulgence".
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Les principales annonces :
- SMIC : "le salaire d'un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur", a annoncé le chef de l'Etat. Cette hausse vient, par abondement de l'Etat, en complément de l'augmentation de 1,8% qui devait intervenir en janvier prochain. Elle était prévue, mais sur l'ensemble du quinquennat.
- Le président de la République a également demandé "à tous les employeurs qui le peuvent" de verser "une prime de fin d'année à leurs employés" qui elle aussi sera sans impôt ni charge.
- Suppression dès 2019 de la hausse de la CSG subie cette année "pour ceux qui touchent moins de 2.000 euros par mois". A l'heure actuelle, seuls les retraités gagnant moins de 1.200 euros environ en étaient exemptés.
- Heures supplémentaires "sans impôt ni charges dès 2019". Cette mesureavait été mise en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
- Lutte contre l'évasion fiscale : les dirigeants des grandes entreprises françaises devront verser "leurs impôts en France".
- Taxation en France des grandes entreprises qui réalisent des bénéfices en France (allusion à la taxation des Gafa).
- Le Premier ministre Edouard Philippe présentera ces mesures à l'Assemblée mercredi.
- D'autres annonces pour les entreprises sont prévues dans les jours qui viennent, après une réunion des grandes entreprises.
- La consultation nationale annoncée sera élargie à la représentation politique, au mode de scrutin, prise en compte du vote blanc, au rôle des maires, à la décentralisation, organisation de l'Etat.
- Il faudra "affronter" par un débat national la question de l'immigration.
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