• 17/06/2022
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Raffinerie Total de Grandpuits. Il apprend l’arrêt du site juste après avoir acheté sa maison<

Prévu d’ici 2024, l’arrêt de la raffinerie de Grandpuits inquiète les salariés. Parmi eux, Arnaud*, la trentaine, s’interroge sur son avenir, deux ans à peine après son arrivée.

Par Maxime Berthelot Publié leLa République de Seine et MarneVoir mon actu

Les années passent et se ressemblent pour les salariés de la raffinerie de Grandpuits. Il y a un an jour pour jour, ils étaient en grève pour protester contre la réforme des retraites. Une mobilisation qui avait débuté le 5 décembre 2019, et qui avait duré plus de sept semaines.

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Aujourd’hui, ils sont toujours sur le pied de guerre, mais la retraite leur paraît bien lointaine. C’est leur avenir immédiat qui les préoccupe. Du 10 au 12 décembre dernier, à l’appel de l’intersyndicale (CGT-FO-CFDT), ils étaient en grève pour protester contre le projet du groupe Total de reconvertir le site en plateforme « zéro-pétrole » d’ici 2024, avec notamment la production de biocarburants, bioplastiques, et l’exploitation d’une centrale photovoltaïque.

Car selon l’entreprise, l’arrêt du raffinage à Grandpuits permettra le maintien de seulement 250 postes sur 400. Si Total annonce des départs à la retraite anticipés, des mobilités internes, mais « aucun licenciement », les salariés n’y croient pas. Selon les syndicats, près de 700 emplois seraient directement menacés, sous-traitants compris.

« À l’annonce du PSE, j’étais confiant… »

Parmi les salariés grévistes, Arnaud*, la trentaine, est opérateur extérieur (FOIP) et travaille au sein du secteur des « utilités », « le poumon de la raffinerie » qui alimente le site en eau, vapeur et électricité. Entré chez Total il y a seulement deux ans, il est en tout début de carrière :

Raffinerie Total de Grandpuits. Il apprend l’arrêt du site juste après avoir acheté sa maison

Originaire de la région, il a grandi autour de la plateforme pétrolière. Après un diplôme en comptabilité et un cursus sécurité, il a postulé chez Total car la raffinerie recrutait :« Quand on rentre chez Total, le boulot plaît, mais il y a aussi tout ce qui va avec, confie celui qui ne cache pas toucher entre 2 200 et 2 500 € net, primes comprises. Je gagne bien ma vie, mais j’ai la trentaine et j’aspire à évoluer dans le secteur. Or, avec ce qu’on sait du nouveau projet, ça me paraît compromis. On va vite avoir fait le tour. »

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« Préparer un plan B »

Pourtant, Arnaud* ne souhaite pas forcément quitter Grandpuits. Sa famille et ses amis sont dans le coin. Alors, face à l’incertitude de l’avenir, il réfléchit, pèse le pour et le contre, anticipe pour préserver ses proches :

En cas de refus de formation ou de mutation, ses camarades et lui redoutent un licenciement. « Je prépare donc un plan B, je creuse, notamment du côté du Bâtiment », conclut Arnaud*, avec le sens de la formule.

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Le 8 décembre, le groupe Total a entamé les négociations concernant les mesures sociales d’accompagnement (MSA) des salariés. S’ensuivra la présentation des modalités du PSE le 26 janvier à l’occasion d’un Comité social et économique (CSE). Les discussions individuelles entre la direction et les salariés, elles, devraient débuter au printemps.

*Le prénom a été changé

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