Prévu d’ici 2024, l’arrêt de la raffinerie de Grandpuits inquiète les salariés. Parmi eux, Arnaud*, la trentaine, s’interroge sur son avenir, deux ans à peine après son arrivée.
Par Maxime Berthelot Publié leLa République de Seine et MarneVoir mon actuLes années passent et se ressemblent pour les salariés de la raffinerie de Grandpuits. Il y a un an jour pour jour, ils étaient en grève pour protester contre la réforme des retraites. Une mobilisation qui avait débuté le 5 décembre 2019, et qui avait duré plus de sept semaines.
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Aujourd’hui, ils sont toujours sur le pied de guerre, mais la retraite leur paraît bien lointaine. C’est leur avenir immédiat qui les préoccupe. Du 10 au 12 décembre dernier, à l’appel de l’intersyndicale (CGT-FO-CFDT), ils étaient en grève pour protester contre le projet du groupe Total de reconvertir le site en plateforme « zéro-pétrole » d’ici 2024, avec notamment la production de biocarburants, bioplastiques, et l’exploitation d’une centrale photovoltaïque.
Car selon l’entreprise, l’arrêt du raffinage à Grandpuits permettra le maintien de seulement 250 postes sur 400. Si Total annonce des départs à la retraite anticipés, des mobilités internes, mais « aucun licenciement », les salariés n’y croient pas. Selon les syndicats, près de 700 emplois seraient directement menacés, sous-traitants compris.
Parmi les salariés grévistes, Arnaud*, la trentaine, est opérateur extérieur (FOIP) et travaille au sein du secteur des « utilités », « le poumon de la raffinerie » qui alimente le site en eau, vapeur et électricité. Entré chez Total il y a seulement deux ans, il est en tout début de carrière :
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Originaire de la région, il a grandi autour de la plateforme pétrolière. Après un diplôme en comptabilité et un cursus sécurité, il a postulé chez Total car la raffinerie recrutait :« Quand on rentre chez Total, le boulot plaît, mais il y a aussi tout ce qui va avec, confie celui qui ne cache pas toucher entre 2 200 et 2 500 € net, primes comprises. Je gagne bien ma vie, mais j’ai la trentaine et j’aspire à évoluer dans le secteur. Or, avec ce qu’on sait du nouveau projet, ça me paraît compromis. On va vite avoir fait le tour. »
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Pourtant, Arnaud* ne souhaite pas forcément quitter Grandpuits. Sa famille et ses amis sont dans le coin. Alors, face à l’incertitude de l’avenir, il réfléchit, pèse le pour et le contre, anticipe pour préserver ses proches :
En cas de refus de formation ou de mutation, ses camarades et lui redoutent un licenciement. « Je prépare donc un plan B, je creuse, notamment du côté du Bâtiment », conclut Arnaud*, avec le sens de la formule.
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Le 8 décembre, le groupe Total a entamé les négociations concernant les mesures sociales d’accompagnement (MSA) des salariés. S’ensuivra la présentation des modalités du PSE le 26 janvier à l’occasion d’un Comité social et économique (CSE). Les discussions individuelles entre la direction et les salariés, elles, devraient débuter au printemps.
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