• 31/03/2022
  • Par binternet
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J-16 : «Si Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix»<

Le reportage

«Si Donald Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix»

Une longue file d'attente serpente sur la pelouse du club sportif de Newtown, petite ville de Pennsylvanie où Donald Trump tient un meeting ce vendredi soir. Excités et joyeux, des milliers de partisans du candidat républicain patientent pour passer les contrôles de sécurité. Comme pour un concert de leur star préférée, les plus motivés sont arrivés dès le matin. Ils espèrent qu'une place au premier rang leur garantira une poignée de main, voire un selfie avec celui qui – ils en sont persuadés – sauvera bientôt une Amérique au bord du précipice. «Je m'appelle Matt Fletcher et je pense que Hillary Clinton devrait être en prison et Donald Trump président», balance d'emblée ce supporteur de 49 ans. Fines lunettes ovales, barbichette poivre et sel, et tee-shirt «Hillary for Prison 2016», Matt Fletcher méprise profondément la candidate démocrate – «une criminelle» – et se dit «convaincu» de la victoire de Donald Trump.

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Le milliardaire vient pourtant de vivre plusieurs semaines catastrophiques. Après la révélation de ses propos sexistes de 2005, une dizaine de femmes l'ont accusé d'abus sexuels. De nombreux républicains l'ont désavoué. Et les sondages le donnent largement battu, tant au niveau national que dans la majorité des Etats cruciaux. «Les sondages sont totalement faux. De nombreux électeurs de Trump n'osent pas le dire mais une fois dans l'isoloir, ils voteront pour lui», assure Wendy Miley, 55 ans, employée dans un magasin de pièces automobiles. Son mari accuse quant à lui les médias de manipuler les sondages, et le peuple américain. «Hormis Fox News et One America News [une chaîne encore plus à droite, ndlr], tous les médias sont biaisés, corrompus et dirigés politiquement par Hillary Clinton», dénonce-t-il.

«Blue Lives Matter»

En grande difficulté, Donald Trump ne cesse d'agiter le spectre d'une «élection truquée» en faveur de Hillary Clinton. Un message auquel adhèrent totalement ses partisans. «Le jour du scrutin, les démocrates vont remplir des bus entiers d'immigrants illégaux et d'habitants des quartiers défavorisés. Ils vont les payer et les transporter pour aller voter dans tous les districts», garantit Matt Fletcher. Répondant à l'appel du candidat républicain, il promet d'être vigilant : «On va repérer les bus, on va les suivre pour s'assurer qu'ils ne transportent pas des tas d'illégaux d'un bureau de vote à l'autre.» Relayées depuis des années par les médias ultraconservateurs, ces accusations de fraude électorale à grande échelle ne reposent sur aucune preuve concrète.

Mais dans une Amérique profondément divisée, de telles rumeurs pourraient suffire, en cas de défaite de Donald Trump, à enflammer ses partisans. «S'il perd, cela voudra tout simplement dire que l'élection est illégitime», assène Mike, 30 ans. Ce père de famille a roulé 230 kilomètres pour voir le candidat républicain. «Grâce à lui, mes enfants et moi serons en sécurité», dit cet installateur de climatiseurs. Et si Hillary Clinton l'emporte ? «A titre personnel, j'accepterai le résultat mais, de toute façon, il y aura bientôt une guerre raciale dans ce pays, quel que soit le vainqueur», prédit ce vétéran. Dans le dos, son tee-shirt porte l'inscription «Blue Lives Matter» en soutien aux policiers américains.

Soulèvement populaire

En matière de théorie du complot, Donald Trump n'est pas novice. Pendant des années, il a accusé Barack Obama de ne pas être américain. En 2012, le magnat de l'immobilier avait rejeté la défaite de Mitt Romney, dénonçant un scrutin «bidon» et appelant à une «révolution». «Cette élection est une farce totale. Nous ne sommes pas une démocratie !» avait-il écrit sur Twitter, assurant que Barack Obama – qui avait cinq millions de voix d'avance – avait perdu le vote populaire. Désormais candidat à la Maison Blanche, Donald Trump conteste à nouveau le processus démocratique. Lors de l'ultime débat présidentiel, il a refusé de s'engager à accepter les résultats de l'élection. Ses propos n'ont pas seulement suscité la colère du camp démocrate et l'embarras de nombreux républicains, ils ont également attisé le déni et le sentiment de persécution dans lequel s'enferment nombre de ses partisans. Sur la vingtaine de fidèles rencontrés vendredi par Libération à Newtown, aucun ne croit à une possible défaite de leur champion. Tous – sans exception – dénoncent un système «truqué». Et certains prédisent un soulèvement populaire en cas d'élection de l'ancienne secrétaire d'Etat.

«Si Donald Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix. Je ne sais pas de quelle manière mais je suis sûr que nous serons entendus», estime Ken Poolton. Jusqu'où ce grutier d'une cinquantaine d'années serait-il prêt à aller pour protester ? «La première chose à faire, ce serait que tout le monde arrête de payer ses impôts. Nous, le peuple, contrôlons le gouvernement et non l'inverse. Je crois qu'on devrait aller à Washington et virer tous ces gens. Nous avons peut-être besoin d'une guerre civile, d'une révolution. Il faut espérer qu'elle sera pacifique mais ce ne sera probablement pas le cas», confie-t-il d'une voix calme. Crâne rasé, visage rougi, Ken porte un tee-shirt bleu sans équivoque : «Trump. Finally someone with balls» («Trump. Enfin quelqu'un avec des couilles»). Au niveau de la poitrine, il y a accroché un badge de la NRA, le lobby des armes à feu.

Par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

Le billet d'Amérique

Avec Trump, la politique n’a plus de règles

«Même la guerre a des règles», martelait il y a quelques mois le secrétaire général de l'ONU à propos des hôpitaux bombardés en Syrie. «Même la politique a des règles», serait-on tenté de dire au sujet de la campagne présidentielle américaine, au cours de laquelle les principes élémentaires de civilité semblent avoir été sacrifiés. «Such a nasty women» («quelle femme vicieuse») a par exemple vociféré Donald Trump cette semaine, lors du troisième et ultime débat télévisé avec sa rivale. L'invective se voulait une réponse à une pique d'Hillary Clinton sur le fait que le milliardaire paie peu (voire pas) d'impôts fédéraux. L'utilisation du mot «nasty», jugé particulièrement sexiste, a suscité de vives réactions. Mais pas franchement de surprise, tant les attaques personnelles sont monnaie courante dans cette course à la Maison Blanche de plus en plus indigeste.

Vendredi soir, Donald Trump tenait meeting dans la petite ville de Newtown, dans le nord-est de la Pennsylvanie. En une demi-heure de discours, il a eu le temps de qualifier l'ancienne secrétaire d'Etat de «stupide», de «menteuse» et de «candidate la plus corrompue de l'histoire», pour le plus grand plaisir de ses partisans. Dans la foule, outre l'emblématique casquette rouge «Make America Great Again», beaucoup portaient des T-shirts à l'effigie d'Hillary Clinton : «Hillary en prison», «Fière de détester Hillary» ou encore «La vie est une salope, ne votez pas pour une».

Signe d’une relation glaciale qui s’est encore détériorée ce mois-ci, Donald Trump et Hillary Clinton n’ont échangé que trois poignées de main en autant de débats : deux lors du premier duel fin septembre (avant et après), une seule lors du deuxième (à la fin) et aucune cette semaine lors de leur troisième rendez-vous. Le fait que les nominés des deux grands partis politiques américains ne puissent même pas partager ce geste basique de courtoisie montre à quel point le vainqueur aura des difficultés à réunifier un pays plus polarisé que jamais.

Si de nombreux partisans de Donald Trump, galvanisés par leur champion, ont adopté sa rhétorique anti-Clinton et anti-système, beaucoup de démocrates et certains républicains, à l'inverse, déplorent la violence verbale de cette campagne. Certains affichent même ouvertement leur nostalgie d'une époque révolue. Cette semaine, une lettre laissée en janvier 1993 dans le Bureau ovale par George H.W. Bush à l'attention de son successeur, Bill Clinton, a massivement circulé sur les réseaux sociaux. «Je vous souhaite beaucoup de bonheur ici. Ne laissez pas les critiques vous décourager ou vous faire dérailler», y écrit le président sortant. La dernière phrase de cette lettre manuscrite est sans doute la plus frappante, au regard du contexte actuel : «Vous serez notre président lorsque vous lirez cette lettre. Votre succès est désormais celui de notre pays. Je vous soutiens de toutes mes forces. Bonne chance.» La femme d'affaires pakistanaise qui a publié cette lettre sur Twitter résume : «Il y a très, très longtemps, dans une terre très très éloignée, les hommes et femmes politiques avaient de la grâce.» Pas cette année.

Par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

Le répit

Clinton et Trump à la même table

L'image peut surprendre. Au lendemain d'un débat d'une rare violence, les deux candidats se sont retrouvés autour d'un dîner de charité organisé au prestigieux Waldorf Astoria, au cœur de Manhattan et réunissant quelque 1 500 invités. A table, ils étaient séparés par le cardinal de New York, Timothy Dolan, qui les a invités à prononcer leurs discours dans «un esprit de collégialité et de bonne humeur».

C'est donc avec humour que les candidats se sont prêtés à l'exercice. «Michelle Obama fait un discours, et tout le monde l'adore. Ma femme, Melania, fait exactement le même et tout le monde lui tombe dessus. Je ne comprends pas…» a ironisé le candidat républicain. «Vous avez de la chance, d'habitude je demande beaucoup d'argent pour ce genre de discours», a à son tour tenté Hillary Clinton, en référence aux révélations de WikiLeaks sur trois discours que la démocrate s'était fait rémunérer par la banque Goldman Sachs. Le dîner s'est achevé par une brève poignée de main, un geste que les deux candidats n'avaient pas eu lors des deux derniers débats présidentiels.

La phrase

Donald Trump acceptera le résultat de l'élection s'il gagne

«Je voudrais promettre et jurer à tous mes électeurs et soutiens et à tous les Américains que j'accepterai totalement les résultats de cette grande et historique élection présidentielle si je gagne», a osé le candidat républicain lors d'un meeting à Delaware dans l'Ohio, jeudi. «J'accepterai un résultat clair de l'élection, mais je me réserve le droit de contester et de lancer une procédure de justice en cas de résultat douteux», a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent alors que Donald Trump avait choqué l'opinion en déclarant lors du débat présidentiel mercredi qu'il ne savait pas s'il reconnaîtrait les résultats. «Je verrai à ce moment-là. Je vous laisse dans le suspense», avait-il rétorqué. Une déclaration inédite dans la bouche d'un candidat à la Maison Blanche qu'Hillary Clinton avait aussitôt condamné : «C'est terrifiant. Il dénigre et rabaisse notre démocratie».

«Gagner, c'est mieux. Mais quand vous perdez, vous félicitez votre adversaire […]. C'est comme cela que la démocratie fonctionne», a quant à lui réagi Barack Obama lors d'un meeting de soutien à Hillary Clinton à Miami.

A (re)lire :Est-il vraiment possible de truquer une élection présidentielle ?

Le jour d’après

Hier débat, aujourd’hui dîner, demain Trump TV ?

Au lendemain du troisième et dernier débat opposant Hillary Clinton à Donald Trump, l’Amérique reste sonnée ce jeudi par les propos tenus la veille par le candidat républicain, qui a notamment refusé de dire qu’il reconnaîtra le résultat de l’élection, le 8 novembre (et donc son éventuelle défaite). Pour l’ensemble des observateurs, ces propos ont définitivement coulé les chances de Trump de devenir le nouveau locataire de la Maison Blanche, au point de se demander si le milliardaire new-yorkais cherchait réellement à inverser la tendance ou à… préparer l’avenir.Ces derniers jours en effet, Trump n’en finit plus de critiquer une élection «truquée» et le parti-pris des médias, qui seraient à l’origine d’une vaste cabale pour empêcher sa victoire. L’hypothèse de la création d’une Trump TV, chaîne dont le futur-ex-candidat serait la star, a émergée depuis plusieurs jours et de fait, le milliardaire proposait mercredi soir de suivre sur sa page Facebook le débat au milieu de spots à sa seule gloire réunissant proches et anciens collaborateurs à la télé de Trump (notamment dans l’émission The Apprentice, qu’il a animée de 2004 à 2015). Pour certains éditorialistes, comme ceux du New York Times ou de Politico, c’est clair : ce débat n’était qu’une bande-annonce pour la futur Trump TV.En attendant, Donald Trump et Hillary Clinton se retrouvent ce jeudi soir lors d’un dîner de charité organisé par le diocèse de New York dans le prestigieux hôtel Waldorf Astoria. Ce rendez-vous inévitable de toute campagne présidentielle américaine est normalement l’occasion, pour les candidats républicain et démocrate, d’une sorte de parenthèse cordiale où l’on rit ensemble : traditionnellement, seul l’archevêque de New York s’asseoit entre les deux candidats. Mais vu l’ambiance actuelle, la soirée de Timothy Dolan, coincé entre Trump et Clinton, s’annonce bien longue…

Les cinq moments clés du débat

Le dernier débat présidentiel opposant Donald Trump et Hillary Clinton a, comme les précédents, été d’une étonnante violence.

Lire le résumé de notre correspondant aux Etats-Unis: Face à Clinton, Trump rattrapé par son tempérament

Trump s’essaie à l’espagnol

Alors que Donald Trump parlait immigration, le candidat républicain s'est brièvement essayé à l'espagnol en lâchant l'expression «bad hombres» (mauvais hommes). «Il y a de très mauvaises personnes dans ce pays qui doivent partir. Nous allons les faire partir. Nous allons sécuriser la frontière et une fois que la frontière est sécurisée nous prendrons une décision pour le reste. Mais nous avons des «bad hombres» ici et nous allons les faire sortir.» Outre que cela soit le seul terme que le candidat républicain connaisse en espagnol, les internautes se sont aussi moqués de la prononciation du milliardaire, qui faisait penser à «bad ombrés», du nom de cette coloration bicolore des cheveux, aussi connue sous le terme «tie and dye».

Hillary Clinton est «such a nasty woman»

Dans les dernières minutes du débat, Donald Trump a décrit son adversaire comme «such a nasty woman» (une femme tellement méchante), alors que celle-ci expliquait comment elle allait augmenter les impôts sur les plus riches pour développer les fonds de la sécurité sociale. L'attaque du milliardaire répond à une pique de la démocrate : «Les impôts sous mon administration seront plus élevés, à part si Donald réussit à les éviter.»

Qui est la marionnette de Vladimir Poutine ?

Quand Donald Trump affirme que «le président Poutine n'a aucun respect» pour Hillary Clinton, la réponse de la candidate est cinglante : «Parce qu'il préfère avoir une marionnette à la Maison Blanche.» Comme dans une dispute entre deux enfants, Trump lance, l'interrompant: «Pas de marionnette ! C'est vous la marionnette !» Habituée à ce type de répartie, Clinton continue en accusant son adversaire d'avoir soutenu l'espionnage russe de citoyens américains, en référence au piratage des emails du Comité démocrate en juillet.

Comme l’élection, les Emmy Awards seraient truqués (d’après Trump)

J-16 : «Si Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix»

Pour ce dernier débat, Donald Trump a de nouveau martelé que l'élection était «truquée». En réponse, sa rivale lui a fait remarquer qu'à chaque fois que le candidat républicain estime que les choses ne vont pas dans son sens, il prétend que tout est truqué contre lui. «Quand il n'a pas reçu d'Emmy trois années d'affilée pour son émission télévisée («The Apprentice» ndlr), il a tweeté que les Emmys étaient truqués», a-t-elle rappelé. Ce qui est effectivement le cas, comme le montre l'un de ses tweets datant de 2012 :

«Les Emmys ne sont que politique, c’est pourquoi, et malgré les nominations, "The Apprentice" n’a jamais gagné, même si l’émission aurait dû en remporter à plusieurs reprises.» — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 septembre 2012

L'Académie a aussitôt réagi en publiant sur son compte Twitter un schéma détaillé du processus de sélection du vainqueur, avec le message «Soyez assurés que les Emmy ne sont pas truqués» :

Les mots crus de Donald Trump sur l’avortement

Hillary Clinton n'a pas hésité à critiquer Trump sur ses prises de position contre l'avortement : «Il a dit que les femmes qui avortent devraient être punies, d'une manière ou d'une autre.» Le candidat républicain a alors affirmé que Clinton est pour le fait d'«arracher le bébé de l'utérus le neuvième mois, quelques jours avant la naissance». La candidate démocrate soutient en effet la possibilité d'avorter en fin de grossesse, jusqu'à 32 semaines, c'est-à-dire jusqu'au septième mois. Trump a aussi déclaré vouloir revenir sur le droit à l'avortement accordé par la décision de la Cour suprême «Roe vs. Wade» de 1973, même si ce n'est pas du ressort présidentiel.

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Les soutiens

Eminem sort de son silence pour s’en prendre à Donald Trump

Le rappeur américain Eminem est sorti de son silence mercredi avec «Campaign Speech» (Discours de campagne), chanson de quasi 8 minutes où il s'en prend violemment à Donald Trump. Le chanteur de Detroit, qui est, à 44 ans, le rappeur ayant vendu le plus de disques de toute l'histoire, s'était fait discret ces dernières années mais a indiqué via Facebook qu'il travaille sur un nouvel album.

Ressemblant davantage à un long monologue rythmé qu'à une chanson (cf les paroles sur le site Genius), le morceau publié sur YouTube avance notamment que les Américains devraient avoir peur du magnat de l'immobilier, «candidat imprévisible» avec «le doigt sur le bouton» (nucléaire), «qui n'a réponse à rien». Artiste blanc le plus emblématique de la scène hip-hop, il évoque aussi les violents incidents qui ont causé des tensions raciales et galvanisé le mouvement Black Lives Matter. Le morceau évite pour autant d'être donneur de leçon, et s'achève par cette question : «Why am I such a dick ?» («pourquoi suis-je un tel connard ?»).

Slim Shady aurait-il retourné sa veste ? Le site Mother Jones, qui revient chaque jour sur une histoire «étrange mais vraie» du candidat républicain, a en effet rappelé dans un article publié au mois d'août que Donald Trump avait effectué une apparition surprise à New York, lors d'un événement de promotion du quatrième album d'Eminem Encore, où il avait encensé le chanteur.

Hillary Clinton en Vogue chez Anna Wintour

Pour la première fois en plus de cent ans d'existence, le magazine de mode américain prend publiquement position pour un candidat à la présidentielle et appelle à voter Hillary Clinton. «Nous comprenons que Clinton n'a pas toujours été une candidate idéale, mais son intelligence féroce et son expérience considérable se reflètent dans ses politiques et ses prises de positions qui sont claires, sensées, et pleines d'espoir», appuie le magazine. Un choix qu'a certainement initié Anna Wintour, la très influente rédactrice en chef de Vogue, et déjà militante pour Barack Obama en 2008 et 2012.

L’avertissement

WikiLeaks : Marco Rubio appelle le G.O.P à ne pas trop taper sur Clinton

Le candidat déçu à la primaire républicaine Marco Rubio, sénateur de Floride, a un message pour son camp, qui serait tenté de tancer Hillary Clinton pour les révélations de WikiLeaks (qui a fait fuiter des tas d'emails de la candidate et de son entourage) : attention, les suivants, c'est nous. «Je ne discuterai pas de sujets qui sont devenus publics uniquement sur la base de WikiLeaks, a-t-il dit par voie de communiqué. Comme nos agences de renseignement l'ont dit, ces fuites sont un effort de la part de gouvernements étrangers d'interférer avec notre processus électoral et je ne cèderai pas à cela. De plus, je veux prévenir mes collègues républicains qui voudraient capitaliser politiquement sur ces fuites : aujourd'hui ce sont les démocrates. Demain cela pourrait être nous».

Le symbole

Le cauchemar de la grenouille, trumpiste malgré elle

Le créateur de Pepe The Frog, sympathique grenouille de BD détournée par les trolls suprémacistes en symbole de l'«alt-right», tente de sauver son personnage. Pepe est désormais qualifié par l'équipe d'Hillary Clinton et plusieurs associations antiracistes de «symbole de haine». Quand Matt Furie publie les premiers comics Boy's Club sur MySpace en 2005, Pepe n'est pourtant qu'un fumeur de joint lunaire qui amuse ses colocs en faisant pipi à l'air. Prisé puis récupéré par les membres du forum 4chan, Pepe devient, sous le crayon des trolls, de plus en plus bizarre : conspirationniste, raciste et finalement trumpiste. Ces derniers mois, la grenouille s'est vu affublée d'une perruque blonde et de svastikas. On la retrouve sur une multitude de memes créés par la frange la plus dérangée et connectée de la meute trumpiste, visant notamment des journalistes juifs lors de harcèlements coordonnés, comme le rapporte le New York Times.

Vendredi, l'Anti-Defamation League, la plus importante association de lutte contre l'antisémitisme aux Etats-Unis, a lancé une campagne avec Matt Furie pour réhabiliter Pepe sur les réseaux, avec le hashtag #SavePepe. Le dessinateur a quant lui posté mardi sur son site une planche éloquente retraçant l'évolution de son personnage, dont il espère qu'il finira bien par se réveiller de ce cauchemar…

L’échéance

Le troisième et dernier débat présidentiel, c’est ce soir

Il sera 21 heures ce soir à Las Vegas (soit 3 heures demain en France, mais si vous voulez le regarder en direct, The Daily Beast vous dit comment faire ici) lorsque les deux candidats à l'élection présidentielle entameront leur dernier débat, qui se déroulera à l'Université du Nevada (à Las Vegas). On connait déjà le programme, les thèmes de la campagne étant répartis sur les trois débats : le présentateur de Fow News Chris Wallace, qui en sera le modérateur, a annoncé qu'il interrogerait Hillary Clinton et Donald Trump sur la dette, l'immigration, l'économie, la Cour suprême ainsi que quelques questions sur la politique étrangère, rapporte Politico.

En tout, le débat durera 90 minutes. Lesquelles pourraient bien constituer «le dernier stand up de Donald Trump» à en croire le journaliste Alex Altman de Time, selon qui le milliardaire, en mauvaise posture dans les sondages, n'a plus que deux options : «Trump fait face à une décision tactique importante, mercredi soir : utiliser son audience restante avant le 8 novembre pour amplifier [l'argument] d'une "élection truquée", ou saisir le moment pour sobrement montrer qu'il est prêt à être président. Il y a des signes [qui montrent que] Trump pourrait se préparer à changer de vitesse.», écrit-il. Quant à Ryan Cooper, de The Week, il n'a qu'une question : «Le débat de ce soir va-t-il être un nouvel embarras national ?» Réponse dans la nuit.

On notera tout de même que le candidat républicain aura un soutien un peu particulier dans la salle, puisque Malik Obama, le demi-frère de Barack Obama, a annoncé en juillet qu'il voterait pour le magnat de l'immobilier et qu'il sera présent ce soir. Une anecdote… anecdotique, mais que Donald Trump ne se lasse pas d'utiliser.

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Le soutien

L’épouse de Donald Trump sort de son silence

Melania Trump est venue au secours de son mari. Dans une interview diffusée lundi soir sur CNN, la mannequin est revenue sur la diffusion par le Washington Post d'une vidéo datant de 2005, où Donald Trump se vante de pouvoir faire ce qu'il veut avec les femmes : «Je lui ai dit que son langage n'était pas approprié, que ce n'était pas acceptable de parler de la sorte […] mais ce n'étaient que des discussions de "mecs"», a-t-elle déclaré. «L'élection est truquée en faveur d'Hillary Clinton», estime également Melania Trump, qui accuse les médias d'être «partiaux». C'est la première fois, depuis la médiatisation des multiples allégations d'agressions sexuelles contre son mari, que Melania Trump s'exprime.

A noter que l'animateur du «Today show», Billy Bush, suspendu par NBC depuis la diffusion de la vidéo où on le voit souscrire aux propos sexistes de Trump, a quitté définitivement lundi la chaîne.

La playlist

Des artistes se mobilisent contre Trump

Jusqu'au 8 novembre, le site «30 days, 30 songs» (30 jours, 30 chansons) diffuse quotidiennement une musique originale composée par un groupe différent sur le candidat républicain. Loin d'être un éloge au magnat de l'immobilier, les artistes disent partager un même but : «dénoncer la campagne d'ignorance, de division et de haine de Donald Trump».

C'est le groupe Death Cab for Cutie qui a initié, lundi 10 octobre, cette playlist avec son titre «Million dollar loan», en référence au «petit» prêt que le candidat républicain avait reçu de son père pour se lancer dans les affaires. Les liens qui unissent Trump au président Vladimir Poutine ont inspiré l'artiste Bhi Bhiman, qui a composé la chanson «With love from Russia». Franz Ferdinand a également participé au projet et signe un titre très explicite, «Demagogue». Les créateurs de la playlist n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils étaient déjà derrière le site 90 Days, 90 Reasons (90 jours, 90 raisons), qui encourageait les électeurs à donner un second mandat à Barack Obama.

La prise de position

La comédienne Amy Schumer s’attaque à Trump lors de son show, des spectateurs quittent la salle

«Vous savez ce que j'aime chez un homme? Qu'il m'emmène acheter des meubles puis qu'il m'attrape par la chatte». Dimanche soir, la comédienne et humoriste Amy Schumer, qui se produisait sur scène à Tampa en Floride, s'est ouvertement attaquée à Donald Trump. «C'est un monstre orange qui vous agresse sexuellement et crée de fausses universités», a-t-elle continué, provoquant à la fois les huées d'une partie du public et des applaudissements. Selon The Tampa Bay Times, 200 personnes auraient quitté son spectacle. Il en faudra plus pour l'atteindre. «Je tiens à remercier les 8400 personnes qui sont restées. Nous avons passé un bon moment! Nous avons toujours compté sur des comédiens pour nous faire rire et dire la vérité. Je suis fière de poursuivre cette tradition», s'est félicitée celle qui ne cache pas son soutien pour Hillary Clinton, dans une interview à Vanity Fair.

La phrase

Donald Trump se voit déjà au côté de Poutine

«Si je gagne le 8 novembre, je pourrais rencontrer Poutine et la Russie avant le début de mon administration. Je pense que ce serait merveilleux», a suggéré Donald Trump, lors d'une interview lundi avec l'animateur radio Michael Savage. Le candidat républicain a également accusé Barack Obama et Hillary Clinton d'être responsables de la dégradation des relations américano-russes.

La blague

Barack Obama se moque du physique de Donald Trump

Barack Obama était l'invité lundi soir du «Late Show», animé par Stephen Colbert. Ce dernier a demandé au président américain de choisir entre une barre énergétique «capable de vous faire voyager dans plus d'une centaine de pays», faisant référence à Hillary Clinton et une «orange ratatinée couverte de poils de golden retriever remplie de bile, que je ne laisserai pas seul avec la femme que j'aime», s'attaquant délibérément au physique de Donald Trump. Sans surprise, le président a opté très sérieusement pour la barre énergétique.

La contre-attaque

Trump se défend des accusations d’agressions sexuelles en affirmant que Bill Clinton était pire que lui

Le candidat républicain, et certains membres de son parti, ont adopté une stratégie audacieuse pour contrer les multiples accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles dont Donald Trump fait l'objet depuis quinze jours: attaquer Bill Clinton, sur le mode «il est pire» que Trump. Des vieilles histoires datant des années 1990 ou même 1970, ont été ressorties des placards pour l'occasion. En première ligne: l'affaire Monica Lewinsky qui avait mis en lumière la relation extraconjugale entre le président en poste et une jeune stagiaire à la Maison blanche. Elle avait valu une tentative échouée d'impeachment contre Bill Clinton. Le «Monicagate» avait émergé lors d'une enquête dans laquelle une fonctionnaire de l'Arkansas, Paula Jones, attaquait le président pour harcèlement sexuel. D'autres accusations ont émergé depuis lors.

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Donald Trump, pour mettre l'accent sur ces charges et faire oublier celles portées contre lui, a même organisé une conférence, en amont du deuxième débat présidentiel du 9 octobre, en présence de femmes accusant le mari d'Hillary Clinton de viol. Plusieurs de ces femmes étaient aussi présentes dans le public assistant au débat. Un animateur de radio d'extrême droite a aussi payé des auditeurs pour crier «Bill Clinton est un violeur» (voir plus bas).

Selon le Washington post, cette stratégie ne réussirait pas à Trump, au contraire. Selon un sondage mené par Washington post/ABC news et publié le 16 octobre, 31% des électeurs estimeraient que le traitement des femmes par Bill Clinton est important dans la campagne, contre 55% pour le comportement de Donald Trump.

L’incident

Une permanence républicaine attaquée en Caroline du Nord

Dans la nuit de samedi à dimanche, un bureau du Parti républicain en Caroline du Nord a été incendié et vandalisé. L'inscription «Républicains nazis quittez la ville ou..» a été taguée sur un bâtiment à côté. Les autorités locales ont indiqué, dans un communiqué, qu'une bouteille remplie de liquide inflammable aurait été jetée par la fenêtre dans le quartier général républicain du comté d'Orange, l'un des principaux bastions démocrates de ce swing state. Il n'y a eu aucun blessé.

Donald Trump a réagi sur Twitter en dénonçant: «Les animaux représentant Hillary Clinton et les Démocrates en Caroline du Nord ont incendié à la bombe notre bureau dans le comté d'Orange parce que nous gagnons.»

Le coup bas

Au contraire de Trump, Mike Pence assure qu’il reconnaîtra le résultat de l’élection

Le colistier du candidat républicain s'est une nouvelle fois démarqué, en balayant d'un revers les accusations de fraude électorale de Donald Trump. «Nous accepterons le résultat de l'élection», a-t-il affirmé lors d'une interview sur NBC. Il a par ailleurs accusé les médias d'être biaisés en faveur d'Hillary Clinton. «C'est en ce sens que l'élection est truquée.»

Rudy Giuliani, ancien maire de New York et important soutien de Donald Trump, a, lui, soutenu que les Démocrates étaient des habitués des fraudes électorales. «Je ne connais que très peu de situations où les Républicains ont triché, a-t-il affirmé sur CNN. Ils ne contrôlent pas les centres-villes comme les Démocrates. Ces derniers laissent des personnes décédées inscrites dans les registres électoraux, puis ils payent des gens pour voter à la place de ces morts, 4, 5, 6, 7, 8 fois.»

Donald Trump a revendiqué à plusieurs reprises que l’élection du 8 novembre était truquée par avance.

La parodie

Homer Simpson soutient Clinton

Alors que les Simpsons fêteront bientôt leur 600e épisode, la série a réalisé un court-métrage sur l'élection présidentielle du 8 novembre prochain. On y découvre, sans surprise, que le milliardaire et le propriétaire de la centrale nucléaire de Springfield, M. Burns, est un fervent partisan du candidat républicain. Son assistant, Smithers, l'appuie timidement en arborant un tee-shirt «Je suis avec lui», bien que le dos de son tee-shirt révèle rapidement qu'il soutient en réalité Clinton.

Homer se rend lui aussi au bureau de vote et bataille dans la file d'attente avec un supporter de Trump. Homer n'en démord pas, il votera pour Clinton, «celle qui a pardonné son mari, pas le type qui aime vraiment sa fille». Homer finit par démasquer qui se cache vraiment derrière ce fervent défenseur de Trump, qui n'est autre que Vladimir Poutine. Ce dernier est inscrit sur les listes, tandis qu'Homer se voit refoulé. L'épisode s'achève sur un Poutine, torse nu sur un cheval, clamant que Trump remportera les élections à «102%», «grâce à ses hackers russes».

En 2000, Marc Groening imaginait déjà que Trump serait un jour à la tête des Etats-Unis. L'épisode futuriste «Bart to the Future», mettait en scène une Lisa, première femme présidente, qui succédait difficilement à Trump, ce dernier ayant ruiné le pays.

La trumperie du jour

Dans une surprenante attaque, Donald Trump a laissé entendre que sa rivale Hillary Clinton avait recours à des produits dopants, proposant des contrôles avant le prochain débat et accusant les «médias corrompus» de vouloir truquer le scrutin présidentiel américain.

A la traîne dans les sondages à l’approche de l’échéance du 8 novembre, le candidat républicain à la Maison Blanche met régulièrement en doute la validité du processus électoral en cours. Mais la diatribe prononcée samedi et les propos étranges sur l’attitude de sa rivale démocrate marquent une étape supplémentaire dans ce qui ressemble à une fuite en avant à l’issue incertaine.

«Nous sommes comme des athlètes […] Les athlètes doivent passer un contrôle antidopage, je pense que nous devrions faire de même avant le débat», a lancé l'homme d'affaires septuagénaire à Portsmouth, dans le New Hampshire.

A quatre jours du troisième et dernier débat présidentiel, le milliardaire a laissé entendre que l'ex-chef de la diplomatie américaine n'était pas dans son état normal lors de leur dernier face-à-face. «Je ne sais pas ce qui se passe avec elle: au début de son dernier débat, elle était gonflée à bloc. A la fin, elle pouvait à peine retourner à sa voiture», a ajouté le candidat républicain, qui s'est ouvertement interrogé à plusieurs reprises sur l'état de santé de sa rivale, son camp alimentant les rumeurs les plus folles.

Un spot de campagne validé par Trump et publié en début de semaine pointait déjà, par le biais du montage, les occasionnels problèmes de santé de la candidate démocrate. Baptisée «Dangerous», la vidéo cumule plus de 1,3 millions de vues sur YouTube :

«L'élection est truquée par des médias corrompus qui mettent en avant des allégations complètement fausses et des mensonges éhontés afin de la faire élire», a-t-il encore lancé. En difficulté dans son parti après ses propos vulgaires sur les femmes, Donald Trump est aussi visé par un déluge d'accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles qu'il a rejetées avec force.

La polémique semble cependant avoir peu d'effet sur les intentions de vote. Selon un sondage publié dimanche et réalisé pour la chaîne de télévision ABC News et le quotidien Washington Post, Mme Clinton l'emporterait devant Trump par 47% contre 43%. Avant le premier débat, le résultat était de 46% contre 44%.

Selon le nouveau sondage, l’enthousiasme des partisans de Donald Trump s’est toutefois affaibli et le pourcentage des personnes favorables Mme Clinton et disant pouvoir changer de position est désormais moindre.

Dix femmes se sont déclarées victimes d'avances sexuelles appuyées et non consenties. Donald Trump a démenti ces accusations dans un tweet: «Rien ne s'est jamais passé avec ces femmes. Des absurdités complètement inventées pour voler l'élection. Personne n'a plus de respect que moi envers les femmes!»

Réagissant aux déclarations sur le scrutin à venir, l'équipe Clinton a dénoncé «des tentatives honteuses visant à discréditer une élection quelques semaines avant qu'elle n'ait lieu». «La participation à la vie démocratique et en particulier aux élections devrait être encouragée au lieu d'être affaiblie ou discréditée parce qu'un candidat a peur de perdre», a réagi Robby Mook, directeur de campagne de la candidate démocrate.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui avait indiqué la semaine dernière qu'il ne pouvait plus «défendre» le candidat de son parti, a également réprimandé Trump sur ses commentaires mettant en doute la validité du processus d'élection. «Notre démocratie est basée sur la confiance dans les résultats des élections et (Paul Ryan) est confiant sur le fait que les Etats mèneront cette élection avec intégrité», a indiqué la porte-parole du parlementaire, AshLee Strong.

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Alors que Donald Trump est entraîné dans un cycle de polémiques qu’il contribue à alimenter par ses propos incendiaires, Hillary Clinton se fait à l’inverse volontairement discrète. Le président Barack Obama est monté au créneau sur la question de la validité du processus électoral. Vendredi dans l’Ohio, il a estimé que c’est la démocratie même qui était en jeu lors de l’élection à venir.

Il a vivement dénoncé l'attitude du candidat républicain. «Le savoir-vivre est en jeu dans cette élection. La tolérance est en jeu. La courtoisie est en jeu. L'honnêteté est en jeu. L'égalité est en jeu. La bienveillance est en jeu», a énuméré le président qui quittera le pouvoir le 20 janvier.

Samedi soir, l'émission phare de la chaîne NBC, Saturday Night Live, a moqué l'attitude étrange du milliardaire durant le dernier débat, lors duquel on le voyait rôder derrière son adversaire. Incarné par Alec Baldwin, ce Trump-là, bien qu'inquiétant, est loin d'être aussi effrayant que l'original :

Le billet d’Amérique

Trump, une menace pour la presse

Accusé d'agressions sexuelles à répétition, lâché par une partie de son camp, largué dans les sondages, Donald Trump est acculé. Mais loin de s'avouer vaincu, le milliardaire contre-attaque. Et cette semaine, il a fait des médias sa cible favorite, leur reprochant d'être à la solde d'Hillary Clinton et de relayer des accusations infondées à son encontre. «Toute cette élection est truquée. Ces mensonges répandus par les médias sans preuve sont en train d'empoisonner l'esprit de l'électorat», a-t-il lancé vendredi, lors d'un meeting en Caroline du Nord. Chez les partisans de Trump, cette stratégie du complot fait d'autant plus recette qu'elle se nourrit d'une rancœur tenace vis-à-vis de la sphère médiatique. Dans un sondage Gallup publié le mois dernier, seuls 14% des républicains interrogés disaient ainsi faire «fortement» ou «relativement» confiance aux médias d'information.

Dans les meetings du milliardaire, l'hostilité envers les journalistes a atteint ces jours-ci un niveau inédit. A l'image du violent réquisitoire livré jeudi soir en Floride par Donald Trump : «L'establishment et les médias exercent un contrôle sur cette nation par des moyens bien connus. Toute personne qui conteste leur domination est qualifiée de sexiste, raciste, xénophobe et de moralement anormale. Ils vous attaquent. Ils vous diffament. Ils cherchent à détruire votre carrière et votre famille. Ils cherchent à détruire tout ce qui vous concerne, y compris votre réputation. Ils mentent, mentent, mentent.» Chauffés à blanc par de telles diatribes, ses partisans huent, sifflent et insultent les représentants des médias, généralement parqués dans une zone entourée de barrières métalliques. Face au regain de tension, plusieurs reporters ont remarqué une présence accrue d'agents du Secret Service autour de cette zone réservée. Les chaînes CNN et NBC News, deux des cibles favorites de Donald Trump, disposent quant à elles de leur propre service de sécurité pour protéger journalistes et cameramen. «Même les reporters habitués depuis longtemps à la ferveur toxique des meetings de Trump ont été surpris - voire effrayés - par les attaques au vitriol de la foule», écrit le New York Times à propos du meeting de jeudi soir en Floride.

Dans ce contexte alarmant, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une ONG basée à New York, a publié un communiqué, du jamais vu s'agissant d'une campagne présidentielle américaine. «Donald Trump, à travers ses mots et ses actions en tant que candidat à la présidence des Etats-Unis, a constamment trahi les valeurs du Premier amendement», souligne le texte, en référence à l'article de la Constitution américaine garantissant la liberté d'expression et de presse. Le CPJ a annoncé en outre avoir «adopté une résolution déclarant Trump comme une menace sans précédent contre les droits des journalistes et contre la capacité du CPJ à défendre la liberté de la presse à travers le monde».

Sentant l'élection lui échapper, Donald Trump semble se réfugier dans un univers parallèle, où il serait la victime d'un complot politico-médiatique, d'accusations diffamatoires et de la fraude électorale. Un tel comportement n'est pas sans risque. En cas de défaite du milliardaire, personne ne peut anticiper la réaction de ses partisans, qui lui vouent une profonde adoration et voient en lui un messie capable de sauver les Etats-Unis de la destruction. En meeting à Cleveland, vendredi, Barack Obama a d'ailleurs estimé que «la démocratie même (était) en jeu» lors de ce scrutin présidentiel. «Donald Trump menace d'emprisonner ses opposants politiques. Ou de faire taire les médias. Il salue l'ingérence des Russes dans notre processus électoral, et suggère maintenant que si la campagne ne se déroule pas comme il l'entend, ce n'est pas à cause de ce qu'il dit, mais parce que l'élection est truquée et que c'est une imposture. Vous savez, certains pays fonctionnent comme ça, et ce sont des tyrannies qui pratiquent l'oppression», a tonné le président américain.

par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

En vidéo La semaine où… l'élection américaine s'est enlisée dans les polémiques

La tête à claques

Un animateur de radio d’extrême droite paye les auditeurs pour crier «Bill Clinton est un violeur»

La tête à claques du jour se nomme Alex Jones. Cet animateur d'extrême droite de la radio Infowars a lancé un concours un peu particulier, rapporte l'AFP : il a promis 1 000 dollars à celui qui portera à la télévision, pendant plus de 5 secondes, un tee-shirt à l'effigie de l'ancien président Bill Clinton assorti du mot «rape» (viol). Et si l'auditeur en question va jusqu'à crier, toujours à l'antenne, «Bill Clinton est un violeur», il peut gagner 5 000 dollars. En tout, l'animateur, partisan de Donald Trump (il l'a d'ailleurs invité sur sa radio), qui a lancé le concours le 30 septembre dernier, prévoit de dépenser 100 000 dollars et affirme en avoir déjà déboursé 80 000. Des manifestants ont ainsi interrompu ainsi au début de la semaine un discours de Barack Obama en Caroline du Nord, vêtus de débardeurs avec l'inscription : «Bill Clinton violeur». Et le 10 octobre, c'est à Détroit qu'on a vu, alors qu'Hillary Clinton s'exprimait devant ses partisans à la Wayne State University, des personnes dans le publi porter un t-shirt associant Bill Cinton et le viol.

Alex Jones, 42 ans, est selon l'AFP un adepte des théories du complot. Il a notamment déclaré que Barack Obama et Hillary Clinton étaient «habités par le diable». Oui, oui, par le diable. Or, si l'attitude d'Hillary Clinton sur les scandales sexuels liés à son mari est raisonnablement questionnable, elle n'en est nullement responsable. Et encore une fois, c'est une femme, Hillary Clinton, qui prend pour son mari, Bill. On imagine difficilement que l'inverse de produise (un homme politique attaqué pour la conduite de son épouse). Quoiqu'avec les partisans de Trump, rien ne semble désormais impossible.

Le discours

Michelle Obama étrille Trump et ses propos de «prédateur sexuel»

Ses talents d'oratrice avaient déjà illuminé la convention démocrate de Philadelphie, fin juillet. Jeudi soir, Michelle Obama a à nouveau prononcé un discours très remarqué, à l'occasion d'un meeting de soutien à Hillary Clinton organisé dans le New Hampshire. «Glacée jusqu'à la moelle» par les propos sexistes et dégradants qui plombent sévèrement la campagne de Donald Trump depuis qu'ils ont été révélés ce week-end, elle a taillé en pièces le candidat républicain sur le sujet. «Quel que soit le parti auquel on appartient, démocrate, républicain ou indépendant, aucune femme ne mérite d'être traîtée de cette façon. Personne ne mérite ce genre d'injures», a jugé Michelle Obama. «Il ne s'agissait pas de discussions de vestiaire (l'excuse avancée par Trump, ndlr). Il s'agissait d'un homme puissant s'exprimant librement et ouvertement sur un comportement de prédateur sexuel. […] Ce n'est pas normal. Ce n'est pas la politique telle qu'on l'entend. C'est honteux. C'est intolérable.»

Plutôt discrète sur la politique menée par son mari à la Maison blanche depuis huit ans, Michelle Obama semble monter en puissance cette année. Son discours remarqué à la convention démocrate avait donné à certains des fantasmes d’une candidature de l’actuelle First Lady à la présidence dans quatre ou huit ans : celui de jeudi soir devrait relancer ce genre d’ardeurs. Il a d’ailleurs été salué par Hillary Clinton dans une série de tweets.

La compil’

Le Washington Post sort une compilation des pires commentaires de Trump

Le Washington Post, qui a annoncé, ce jeudi 13 octobre, soutenir Hillary Clinton, vient de publier une compilation des «nombreux commentaires erronés, malveillants et ignorants» de Donald Trump, depuis qu'il a lancé sa campagne en juin 2015, éclairés par les explications des chroniqueurs du journal. Intitulé «Il a dit, nous avons dit», le site liste notamment, vidéos à l'appui, les propos sexistes de Trump sur les femmes, ses déclarations sur la construction d'un mur avec le Mexique, que le pays «payera à 100%», ou encore sa volonté d'envoyer la candidate démocrate en prison s'il est élu président.

La polémique

Trump dément les accusations d’attouchements sexuels de plusieurs femmes

La publication, vendredi dernier, par le Washington Post (voir plus bas), d'une vidéo datant de 2005, où Donald Trump tient des propos ouvertement sexistes et se vante d'agresser sexuellement des femmes, a ouvert la boîte de Pandore pour celles qui estiment avoir été victimes du milliardaire. Mercredi, deux femmes ont accusé Donald Trump d'attouchements sexuels il y a plusieurs années dans des témoignages publiés par le New York Times et qui ont été immédiatement réfutés par les représentants de la campagne du candidat républicain, ceux-ci dénonçant de la pure diffamation.

Le même jour, plusieurs participantes au concours de beauté Miss USA, dont Trump a été le propriétaire de 1995 à 2016, ont déclaré à BuzzfeedNews et NBC avoir été sujettes à des comportements inappropriés du candidat républicain. Trump se serait rendu à plusieurs reprises dans les coulisses de la compétition alors que les jeunes filles étaient en train de se changer. A NBC, Temple Taggart McDowell, une ancienne miss Utah a aussi affirmé avoir été embrassé à deux reprises sur la bouche par l'homme d'affaires.

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L’insulte

Trump, une «révoltante limace» selon les députés d’un Etat australien

Donald Trump est une «révoltante limace inapte au mandat public», selon une motion approuvée jeudi par la chambre basse de l'Etat australien de Nouvelles-Galles du Sud, le plus peuplé d'Australie. Ce texte à l'initiative du député Vert Jeremy Buckingham condamne les propos «misogynes, haineux» du candidat à l'élection présidentielle américaine, en référence à la vidéo de 2005 de Donald Trump.

«Cette chambre […] est d'accord avec ceux qui ont décrit M. Trump comme une "révoltante limace" inapte au mandat public», indique ce texte lu dans l'enceinte du Parlement de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, par Jeremy Buckingham. Aucun élu ne s'étant opposé au texte, les services du Parlement l'ont enregistré comme étant approuvé à l'unanimité. La motion demande à la chambre haute de cet Etat de condamner également «l'impact destructeur que les discours de haine des candidats et élus peuvent avoir sur nos communautés».

La parodie

«Winter is trumping»

Initialement diffusé en février sur la chaîne australienne ABC, un clip parodique mettant en scène Donald Trump en personnage de la série Games of Thrones, refait surface sur les réseaux sociaux. Le réalisateur Huw Parkinson insère de réelles déclarations du candidat républicain à des scènes cultes de la série, à l'instar de son altercation avec le pape - qui avait suggéré que Trump n'était pas chrétien - et de sa volonté de construire un mur avec le Mexique.

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L’erreur

L’ex-maire de New York accuse Clinton d’avoir menti sur sa présence au Ground Zero après le 11/09, puis s’excuse

Dans son discours au meeting de Donald Trump mercredi 12 octobre, à Ocala, en Floride, Rudy Giuliani, maire républicain de New York de 1994 à 2001, a accusé Hillary Clinton d'avoir menti quand elle déclarait s'être rendue sur le site du Ground Zero, à la suite de l'attentat du 11 septembre 2001. «Je l'ai entendu dire qu'elle était là ce jour-là. J'étais là ce jour-là, je ne me souviens pas avoir vu Hillary Clinton», a-t-il déclaré devant la foule. Si Giulani a la mémoire courte, Internet, lui, se souvient. Une photo a rapidement refait surface sur la Toile, où on y voit la candidate démocrate, à l'époque sénatrice de l'Etat de New York, au Ground Zero le lendemain de l'attaque, aux côtés de… Rudy Giulani lui-même. L'image est devenue virale, obligeant l'ex-maire à faire marche arrière : «J'ai fait une erreur. J'avais tort et je m'en excuse», a-t-il admis.

La gaffe

Donald Trump se trompe sur le jour de l’élection présidentielle

Le candidat républicain ne semble pas vouloir arrêter sa descente dans les sondages. Lors d'un rassemblement à Panama city, en Floride, mardi soir, Trump a appelé ses sympathisants à «s'inscrire pour aller voter le 28 novembre», soit vingt jours après la date réelle de l'élection, le 8 novembre.

L’accusation

Le directeur de campagne d’Hillary Clinton impute à la Russie le hacking de ses emails

John Podesta, le directeur de campagne d'Hillary Clinton, s'est exprimé pour la première fois depuis la publication de plusieurs milliers de ses emails vendredi dernier par Wikileaks, dans le premier volet de leurs révélations promises avant l'élection présidentielle. Il a désigné directement la Russie comme auteur de ces fuites : «Je suis engagé en politique depuis presque cinquante ans [Podesta a été chef de cabinet de la Maison blanche sous Bill Clinton et est un ancien conseiller d'Obama, ndlr]. C'est la première campagne dans laquelle je suis impliqué où je dois faire face à des agences de renseignement russes qui semblent faire tout ce qu'elles peuvent pour aider notre adversaire.» Le conseiller d'Hillary reprend l'argumentation du président Obama qui avait déjà évoqué la volonté des autorités russes de faire basculer l'élection présidentielle en faveur du candidat républicain, après les fuites, via Wikileaks aussi, des emails du Comité démocrate (DNC) fin juillet.

Mercredi, lors d'un forum d'entreprises à Moscou, Vladimir Poutine a affirmé que le hacking des emails du DNC «n'avait rien à voir avec les intérêts russes», selon Reuters.

Le tacle

Obama enfonce un peu plus Trump sur sa vidéo sexiste

Alors que le parti républicain semble menacé d'implosion sous les coups répétés de Donald Trump, et les prises de distances des caciques du parti, le président des Etats-Unis continue à faire campagne pour Hillary Clinton. Lors d'un meeting mardi soir à Greensboro, en Caroline du Nord, Barack Obama est revenu sur la vidéo sexiste de Donald Trump, lançant une pique en passant au colistier de ce dernier Mike Pence. «Nul besoin d'être un mari ou un père pour dire que ce n'est pas bien. Il suffit d'être un être humain décent pour le savoir», a-t-il fustigé, appelant les citoyens américains à s'inscrire sur les listes électorales. Mike Pence a réagi à la publication de la vidéo de Donald Trump en publiant, samedi, un communiqué disant : «En tant que père et mari, j'ai été offensé par les mots et actions décrites par Donald Trump.»

[ Obama réagit à la vidéo sexiste de Trump ]

par libezap

Le soutien

Al Gore au côté de Clinton

Al Gore, candidat malheureux à la présidentielle de 2000, s'est rendu en Floride, ce mardi, pour soutenir Hillary Clinton. Sa présence dans cet Etat est évidemment symbolique. C'est ici qu'il y a seize ans, la course à la Maison Blanche avait basculé en défaveur du candidat démocrate. Seulement 537 voix l'avaient séparé de son rival, George W. Bush. Beaucoup de voix s'étaient, en effet, reportées sur le candidat écologiste, Ralph Nader, toujours accusé aujourd'hui d'être responsable de la défaite d'Al Gore. «Votre vote compte vraiment», a-t-il martelé au public, massé dans le campus du Miami Dade College.

Prix Nobel de la paix en 2007 (partagé avec le GIEC) et connu pour son documentaire Une vérité qui dérange sur le changement climatique, Al Gore a, par sa présence, fourni l'occasion pour Hillary Clinton de présenter plus longuement un autre sujet qui lui tient à coeur : l'environnement. Elle a abordé les thèmes de l'énergie propre, de l'accord sur le climat de Paris, sans oublier au passage de tacler Trump, qui pense que le changement climatique est une escroquerie. Les dégâts causés par l'ouragan Matthew en Haïti et en Floride sont, pour elle, une preuve supplémentaire du changement climatique : «Pour vous en convaincre, rappelez-vous ce qui est arrivé cette semaine», a-t-elle averti.

Le désaveu

Paul Ryan lâche Trump en pleine course

Le Parti républicain continue de se déchirer au sujet de son candidat Donald Trump. Lundi, c'était au tour du président républicain de la chambre des représentants, Paul Ryan, d'affirmer à des élus qu'il ne «défendrait pas ou ne ferait pas campagne» pour Donald Trump. Un désaveu que n'a pas digéré Donald Trump qui s'est fendu d'un tweet un poil caliméro :

«Même si j’ai gagné le second débat haut la main (selon tous les sondages), il est difficile de bien faire quand Paul Ryan et les autres vous apportent zéro soutien !»

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La vidéo

L’imitateur de Trump surfe sur les déboires du candidat

L'AFP est revenue dans une courte vidéo sur l'histoire de John Di Domenico, le sosie et imitateur de Donald Trump depuis plus de dix ans. Avec sa perruque blonde oxydée, son maquillage et ses costumes hors de prix, la ressemblance est frappante. «Il est très difficile à imiter, admet néanmoins l'acteur. Sa voix est très difficile à faire et sa façon d'utiliser ses cordes vocales est inhabituelle. Il a une façon de parler très nasale.» Celui qui enchaîne depuis un an les spectacles et apparitions dans diverses publicités veut croire en la victoire du candidat républicain. «S'il gagne, j'aurai du travail tout le temps», rêve l'imitateur.

Le Washington Post a diffusé, vendredi 8 octobre, une vidéo datant de 2005, où l'on entend le candidat républicain dire pouvoir faire «ce qu'il veut» avec les femmes, comme «les attraper par la chatte». Des propos qui ont suscité l'indignation générale, y compris parmi les ténors du camp républicain.

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La polémique

Bientôt la rupture entre Trump et son colistier Mike Pence ?

Le gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, serait proche d'abandonner son partenaire de campagne électorale, Donald Trump, après ses derniers déboires politiques. Samedi, le colistier républicain a condamné les propos sexistes tenus par Trump en 2005. «En tant que mari et père, je suis offensé par les mots et les actions décrites par Donald Trump dans cette vidéo.» Dans le deuxième débat présidentiel entre les deux candidats, dimanche, les désaccords entre Pence et Trump sont apparus aux yeux de tous quand le milliardaire, interrogé sur la position de son colistier face à l'intervention russe en Syrie, a répondu «Nous n'en avons pas parlé. Je ne suis pas d'accord.» Sur l'immigration, le libre-échange, l'Obamacare, l'interdiction d'entrée sur le territoire des musulmans, et bien d'autres, les désaccords entre les deux hommes sont nombreux. Le Washington Post les a listés dans un (long) article.

Le hashtag

Sur Twitter, avec #NotOkay, des milliers de femmes s’insurgent contre les propos sexistes de Trump

«L'entraîneur de football m'a peloté les seins pendant le cours de sport alors qu'il montrait au reste de la classe comment bloquer quelqu'un. J'avais 13 ans»; «Un vieil homme dans le bus a attrapé ma chatte. J'avais 8 ans et mes parents étaient assis deux rangées derrière moi»; «Un coiffeur de 35 ans qui me coupe les cheveux depuis mes 9 ans propose de me raccompagner chez moi en voiture. Il enfonce sa langue dans ma gorge. J'ai 15 ans.»

Ce week-end, des milliers de témoignages de femmes racontant leur première agression sexuelle ont émergé sur Twitter, en réponse à la vidéo de Donald Trump dans laquelle il se vantait qu'être une star lui permet «d'attraper des chattes». A l'origine de l'initiative, Kelly Oxford, une écrivaine canadienne, qui a voulu prouver que «les agressions sexuelles n'étaient pas que des statistiques», en racontant sa première agression : «Un vieil homme dans un bus m'a attrapé "la chatte" et m'a souri. J'avais 12 ans». Le hashtag «Notokay» est rapidement devenu l'un des plus partagés sur le réseau social.

La victime collatérale

L’animateur Billy Bush suspendu de la chaîne NBC

Alors qu'il avait rejoint l'équipe de l'émission «Today» il y a seulement deux mois, l'animateur Billy Bush a été suspendu par la chaîne NBC à la suite de la diffusion de la vidéo, où on le voit tenir des propos sexistes avec Trump dans les coulisses de l'émission «Access Hollywood». «Je suis évidemment embarrassé et honteux. Ce n'est pas une excuse mais cela s'est passé il y a onze ans. J'étais jeune, moins mature, et j'ai agi bêtement en jouant le jeu. Je suis vraiment désolé», a déclaré le cousin de George W. Bush dans un communiqué.