• 01/12/2022
  • Par binternet
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Ces femmes dites "difficiles" parce qu'elles n'ont pas voulu se conformer aux stéréotypes<

On considère souvent qu'être difficile est un mauvais trait de caractère, mais pour vous, il s'agit d'une qualité. Pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe et le lien entre les différentes femmes que vous mentionnez dans votre livre ?

Le titre du livre ne mentionne pas les sous-entendus qui entourent le terme « difficile ». Les femmes fortes, passionnées et déterminées ne se pavanent pas en disant « Regardez, je suis difficile ». Elles ne font que vivre leur vie. Ce terme « difficile » est utilisé par les autres pour décrire ces femmes. Si vous vous moquez de ce que les gens pensent, vous serez considérée comme une femme difficile parce que vous ne faites pas ce que l'on attend de vous. Une femme difficile est donc une femme qui ne fait pas ce qu'elle devrait faire, une femme qui dérange ou une femme qui estime que ses propres besoins, objectifs et désirs sont aussi importants que ceux des autres. L'une des premières critiques du livre m'a dit que la barre était bien basse. Je l'ai remercié d'avoir souligné ce point pour moi. Il ne faut pas grand chose pour être perçue comme une femme difficile. C'est pour cela que nous sommes si nombreuses [rires].

Dans ce livre, je parle de 29 femmes. Chacune de ces femmes a un caractère bien spécifique. Je me suis donc focalisée sur cet aspect de leurs personnalités pour écrire le livre. Regardez Rachel Maddow, c'est une personne très intelligente. Et très souvent, une femme qui n'a pas peur de montrer qu'elle est intelligente peut-être considérée comme difficile. Les gens se disent : « Pour qui se prend-t-elle, cette madame je-sais-tout ? ».

Ces femmes dites

La première personne dont je parle dans le livre est J.K. Rowling, que je surnomme la « combattante ». Une personne comme elle aurait pu se reposer sur ses lauriers, continuer de développer la franchise Harry Potter ou bien écrire des romans policiers. Mais elle a décidé d'être active sur Twitter, d'interpeller les gens, de dire sa vérité et elle en fait parfois les frais. Mais elle est comme ça, elle a besoin de s'exprimer, peu importent les conséquences.

Jane Goodall est l'un des explorateurs National Geographic les plus connus. Pouvez-vous nous parler du moment où elle a tenu bon face aux critiques de ses supérieurs masculins ? Pourquoi avoir confiance en soi est-il si important pour une femme ?

Jane Goodall est l'une de mes premières idoles. Mes parents étaient abonnés à National Geographic et avant même de savoir lire, je tournais les pages du magazine et je regardais les photographies de Jane Goodall en Afrique, accroupie dans ses vêtements kaki, en train de parler à un chimpanzé. N'oublions pas son parcours : elle est l'une des 8 personnes à avoir été autorisées à faire un doctorat à Cambridge alors qu'elle n'avait pas de diplôme. Tout ce qu'elle savait, elle l'avait appris sur le terrain.

Imaginez à quel point elle devait être intimidée lorsqu'elle a rencontré les professeurs de Cambridge. Ils se moquaient un peu d'elle parce qu'elle voulait absolument donner des noms aux chimpanzés et parce qu'elle avançait que ces animaux avaient une structure sociale spécifique, mais aussi des personnalités propres à chaque individu. À l'époque, cette idée était complètement absurde. Ils lui ont alors dit qu'elle était retombée en enfance, ce à quoi elle a répondu : « Toute personne qui possède un chien sait qu'un animal a sa propre personnalité ». Il lui a fallu beaucoup de courage pour dire à ces professeurs qu'elle savait ce qu'elle savait et que malgré leur parcours, leur autorité et leur pouvoir, elle n'allait pas changer d'avis.