Dans l’ancienne imprimerie parisienne qui sert désormais d’atelier aux candidats de Cousu Main, Cristina Cordula déambule avec enthousiasme et son célèbre sourire. Pendant le tournage de la saison 2 au printemps dernier, l’animatrice préférée des Français, se régalait. « Cette saison, j’ai eu une grande surprise : les couturiers amateurs sont de très haut niveau. Avant je me disais ‘quand on est amateur, on est amateur’. Mais cette année, c’est d’un niveau que je n’aurais jamais imaginé », s’est-elle exclamée. « Parfois, Amparo Lellouche et Julien Scavini [les jurés du concours, deux professionnels de la couture] disent que c’est tellement bien fait qu’on aurait pu trouver leur pièce en magasin. »
Amparo Lellouche, ancienne modéliste chez Balenciaga, partage son étonnement : « Les candidats se sont entraînés et étaient très impliqués. Ils connaissent beaucoup de techniques (poches, revers des pantalons, braguettes). Et au niveau de la créativité, ils sont forts cette année ! ». Ils ont par exemple dû « transformer un costume d’homme démodé en costume de femme en deux heures de temps ». « Je ne sais pas comment ils ont fait ! », se demande encore la professionnelle, impressionnée.
« On s’autorise des épreuves qu’on n’aurait jamais proposées en première saison. Par exemple, la confection d’un duffle-coat. Un manteau demande beaucoup de travail et de savoir-faire. Ils vont réaliser aussi une robe de mariée vers la fin », glisse Gery Leymergie, producteur BBC Worldwide, qui promet plus de tutoriels à l’antenne pour aider les téléspectateurs à réaliser les pièces chez eux.
« L’an dernier, comme il y avait des niveaux très différents, le candidat qu’on éliminait le sentait venir et l’acceptait. C’est moins facile cette année, commente le tailleur Julien Scavini. Et ils ont des caractères plus marqués cette saison… »
Cette année, quatre hommes et huit femmes entre 20 et 60 ans d’univers très variés (cosplay, street wear, etc.) s’affrontent par machine à coudre interposée. Cristina Cordula avoue avoir « quelques chouchous » : « J’aime bien Rodrigues, avec son accent. Ce qu’il fait est assez joli. J’aime bien le personnage. Il y a aussi Jocelyn. Il est adorable. Lui cousait caché de sa mère quand il était petit, pour ne pas se faire gronder. Il est autodidacte et plutôt dans le streetwear, le RnB. Ensuite Frédéric, le boucher, est super-drôle aussi ».
Les professionnels et jurés affirment avoir appris beaucoup de choses pendant le tournage grâce à ces nouveaux participants. « Je viens de l’univers du tailleur homme. C’est très normé avec très peu de pièces, peu de techniques. Je travaille principalement la laine, un peu coton et doublures, explique Julien Scavini. J’apprends tous les jours, humainement et techniquement. »