• 15/09/2022
  • Par binternet
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Les entreprises et le coronavirus – Le modèle de pressing écolo Egen se répand comme une traînée de poudre<

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Les entreprises et le coronavirus – Le modèle de pressing écolo Egen se répand comme une traînée de poudre

Sa technologie ayant fait ses preuves, l’entrepreneur yverdonnois Serhat Açig va lancer deux franchises du côté de Lausanne.Les entreprises et le coronavirus – Le modèle de pressing écolo Egen se répand comme une traînée de poudre Les entreprises et le coronavirus – Le modèle de pressing écolo Egen se répand comme une traînée de poudre

Jean-Marc Corset

Quand il a annoncé qu’il se lançait dans le pressing, ses amis l’ont traité de fou. Après cinq ans d’expérimentations pour perfectionner sa technologie «propre», avoir lancé fin 2016 un premier centre laboratoire «de soins textiles» à Yverdon, et avec le blanc-seing de grands clients professionnels, l’entrepreneur yverdonnois Serhat Açig est prêt maintenant à multiplier les enseignes – sous le nom d’Egen – de sa chaîne de pressings écologiques. Il a démarré avec une seconde boutique à Vevey il y a deux ans et une première franchise à Delémont en juin dernier. Il prévoit ces prochains mois d’en lancer déjà deux autres à Lausanne et dans l’agglomération.

«J’avais 21 ans et pas fini mon apprentissage quand j’ai dit que je voulais révolutionner le pressing, raconte Serhat Açig, conscient d’avoir atteint à 26 ans un nouveau palier dans son projet. Il a fallu du temps pour nous assurer que notre méthode, qui utilise de l’eau, fonctionne. Au début, nous avons fait des erreurs.» En formation dans une entreprise qui traite les déchets spéciaux, il avait été alerté sur la dangerosité des produits utilisés pour le nettoyage à sec dans la plupart des établissements traditionnels. Il a donc eu l’idée de changer radicalement cette pratique en concevant un système innovant écologique pour le nettoyage du linge et des vêtements. Pour lui, il était temps d’en finir avec les solvants chimiques toxiques utilisés dans le nettoyage à sec. Des produits non seulement nocifs pour l’environnement, mais aussi pour l’homme, en particulier le tétrachloroéthylène (PER) étiqueté comme «susceptible de provoquer le cancer»!

Son procédé alternatif, le wet cleaning ou aquanettoyage, réunit différentes techniques existantes, utilisant en priorité l’eau et des produits à base d’éléments naturels comme le savon. Cette technique ne permet normalement pas de tout traiter. Mais l’entrepreneur l’a développée, en collaboration avec des amis ingénieurs, afin de remédier à ses lacunes. La solution Egen permet aujourd’hui de traiter tous les vêtements dans ses machines, spécialement adaptées par le constructeur: costumes, habits de soie, de cachemire ou de laine vierge, mais aussi linges ou duvets. L’utilisation de cet équipement dans les locaux situés à la route de Lausanne à Yverdon-les-Bains fait désormais partie de la routine. Elle a démontré selon lui que les tissus ne rétrécissent pas et que les fibres ne subissent pas de dégradation.

De l’eau et des produits biodégradables

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Seuls des produits biodégradables sont utilisés, agréés par la Commune, autorisant le pressing à les évacuer normalement par les conduites des eaux usées. Certifiés sur le plan dermatologique, ils sont pourtant capables d’enlever des taches tenaces, observe l’entrepreneur qui, outre son CFC d’employé de commerce, a suivi une formation d’informaticien-programmeur. Il a ainsi conçu le logiciel qui permet d’actionner ses machines automatisées. Ces dernières mesurent la quantité d’eau et de chacun des produits nécessaires selon le type de vêtement et de matière à laver.

Le système d’aquanettoyage peut ainsi choisir un cocktail parmi 40 mélanges différents dans son shaker, avec des poudres et liquides, ainsi que des produits désinfectants. Avec des cycles trois fois plus courts, les machines sont moins gourmandes en eau et en énergie. Connectées, elles seront bientôt pilotées et surveillées par smartphone.

Le nom de l’enseigne, Egen, signifie «propre à soi» en romanche. «Ce qui a poussé les gens à essayer notre pressing c’est la curiosité, relève Serhat Açig. Le bouche-à-oreille nous a beaucoup aidés.» Mais son procédé a aussi convaincu une clientèle experte, notamment des écoles hôtelières, parmi lesquelles celle de Lausanne, ainsi qu’une blanchisserie industrielle qui lui donne des pièces à nettoyer en sous-traitance. À relever que le pressing traite des habits, draps et linges des personnes contaminées par le coronavirus. Un traitement qui nécessite les plus grandes précautions. Il fournit donc au client des sacs spéciaux en fibre de maïs qui se dissolvent en machines afin d’éviter tout contact de la part des employés.

Des prix inférieurs

Au nombre de sept y compris le patron – tous actuellement à Yverdon, car le site de Vevey est provisoirement en travaux –le personnel accompli divers services spéciaux (matelas, tapis, livraison à domicile, etc.) et toute une série de tâches manuelles. Tels le dégraissage et détachage préalable ou le repassage. Serhat Açig assure toutefois que, grâce à ses technologies automatisées et numérisées, il parvient à des prix inférieurs à ceux de la concurrence. Le prix de nettoyage de la robe de soirée est à 25 francs, celui du complet («même à plusieurs milliers de francs») à 24 francs, y compris l’apprêt. Il compte dès lors bien reproduire son modèle de blanchisserie dans les villes de toute la Suisse et même au-delà de nos frontières par des franchises, en ciblant avant tout les pressings existants.

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