• 18/02/2022
  • Par binternet
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A peine 20 ans et déjà une page Wikipédia<

Camille Etienne, la Greta Thunberg à la française

A 22 ans, la jeune militante écologiste mène son combat sur les réseaux sociaux, les médias et auprès de politiques et d'entreprises pour adopter un mode de vie respectueux de l'environnement. Pour être mieux entendue, elle le fait aussi à travers l'art.

La militante écologiste de 22 ans vit plus ou moins bien sa célébrité : « Je suis exposée pour mes idées, qui dérangent. Mais je reçois aussi des messages de personnes qui me disent qu'on leur a ouvert les yeux et qu'elles changent de vie. » Face à l'urgence climatique, Camille Etienne a suspendu pendant un an son master sur la transformation des entreprises à Sciences Po Paris pour se former auprès de scientifiques sur les dossiers écologiques, qu'elle vulgarise ensuite sur les médias et les réseaux sociaux. Sur son compte Instagram @graine_de_possible, qui cumule plus de 57.000 abonnés, elle indique en biographie qu'elle « déteste Monsanto-Bayer autant que la coriandre ». En dehors des caméras, elle fait du lobbying auprès de personalités politiques ou d'entreprises, comme Aigle ou… Monsanto, au nom du collectif de militants écologistes On est prêt.

Elle a également travaillé avec la militante suédoise Greta Thunberg et a participé à des actions du mouvement international de désobéissance civique Extinction Rébellion. Depuis son intervention remarquée (« Il faut qu'on ose réinventer [l'entreprise], peut-être travailler moins, mais avec plus de sens. ») à l'université d'été du Medef, des entreprises demandent à la rencontrer. L'étudiante perçoit sa jeunesse comme une force. « Je n'ai pas le choix ! Et puis je prends tout pour une force. » Même si « en un an, j'ai encore plus pris conscience du niveau d'urgence dans lequel on se trouve, et du niveau d'inaction des Etats et des entreprises. »

« Rendre l'activisme cool »

La végane qui essaie de s'habiller en vêtements de seconde main ou de fabrication française est tombée dans le militantisme par nécessité, dit-elle. Sinon, elle aimerait être comédienne à plein temps. Son duo de performance musicale Pensée Sauvage, avec Solal Moisan, lui permet de délivrer ses messages à travers l'art (et de gagner un peu d'argent). La vidéo Réveillons-nous réalisée depuis sa Savoie natale en mai 2020 l'a fait connaître au monde entier. « Il n'y aura pas de victoire politique sans victoire culturelle. Donc on essaie de rendre l'activisme cool. De créer des films où le spectateur a envie de devenir comme le personnage, qui est ici un activiste. » Et que le spectateur devienne acteur.

Paul Marque, danseur étoile

Le jeune homme mais déjà grand artiste vient d'accéder au grade ultime de la danse classique. Retour sur 23 années bien remplies.

Paul Marque est tombé dans le métier à 4 ans. A 23, le voilà consacré danseur étoile. Ce qui veut dire qu'il a déjà touché, ne serait-ce qu'un instant, la perfection ? « Non, on n'atteint jamais la perfection ! », rit-il de sa voix gracieuse. Concrètement, cela signifie qu'il incarnera les premiers rôles à l'Opéra de Paris et sur les scènes du monde entier - en 2020 c'était le Japon, à 10.000 kilomètres de sa ville natale de Dax.

Briller aussi jeune suppose une progression fulgurante : vive, douloureuse mais rayonnante. Quand, à 10 ans, l'enfant quitte chaque semaine ses parents pour ses études à l'école de danse de l'Opéra de Paris, c'est un déchirement, contrebalancé par la joie d'aller danser. A 17 ans, il entre dans la vie active, sans passer par la classe terminale. Son job : danseur du corps de ballet. L'année suivante, médaille d'or au Concours international de ballet de Varna, en Bulgarie, les Jeux olympiques de la danse classique.

« Eternel optimiste »

Le sportif de haut niveau sait déjà, comme ses collègues de l'Opéra, qu'il devra se retirer de la scène à 42 ans et demi. Il a le temps de réfléchir à la suite. « Je suis encore en apprentissage. On n'a jamais fini d'apprendre. » Et paradoxe : le jour J, il faut tout oublier. « On se libère de la technique, on vit pleinement son personnage. » Il a joué dans Cendrillon, Le Lac des cygnes, et a une liste de rôles désirés longue comme le bras. Le secret de la réussite : vaincre le stress en positivant. « Le jour du concours d'entrée, je me disais que c'était le moment où je pouvais me retrouver seul sur la scène de l'Opéra Garnier, devant un jury composé de grands danseurs et un public ! » « Eternel optimiste », comme il se décrit. Astre heureux.

Camille Aumont Carnel prépare l'après @ jemenbatsleclito

Avec son compte Instagram, elle fait voler en éclat le tabou du plaisir féminin mais aussi celui du cycle menstruel. Visage de la nouvelle révolution féministe, elle travaille désormais à démultiplier son impact.

Une page Wikipédia, mais aussi un attaché de presse, une agent, une coach de vie, une psy et bientôt une avocate. L'entreprise Camille Aumont Carnel se structure. La jeune femme de 24 ans, qui a lancé le compte Instagram féministe @jemenbatsleclito en octobre 2018 sur un coup de tête, pour faire comprendre aux hommes comment fonctionnaient les désirs féminins, a réussi son pari : devenir un visage de la vague d'émancipation 2.0. Les marques l'appellent désormais pour se payer une égérie féministe orientée libération de la sexualité.

Pourtant, son début de carrière était loin des placements de produits pour sex-toys, protections périodiques et autres lingeries menstruelles qu'elle fait sur les réseaux : après son bac littéraire, elle intègre la grande école de gastronomie Ferrandi. Le constat est sans appel : « Un milieu machiste et sexiste. » Cette prise de conscience est le début d'autres. « J'ai eu besoin de représentations qui correspondaient à ma vie sexuelle, que je ne trouvais ni dans le porno, ni dans la presse, ni dans les séries. Je ne voyais pas de femmes comme moi. »

728.000 abonnés

Depuis, via ses livres, ses conférences et, bien sûr, son Instagram, où elle est suivie par 728.000 abonnés , elle explose les tabous. Tantôt sur les règles, tantôt sur le viol, tantôt sur l'orgasme féminin. « Je m'immisce dans la vie des femmes, j'insuffle des micro-réflexes, des micro-réflexions, pour ne plus avoir honte d'être qui nous sommes. » Elle reçoit d'ailleurs des centaines de messages quotidiens sur les petits ou gros tracas du quotidien. Comment gère-t-elle cette responsabilité ? « Je délègue vers des professionnels. Je sais que je ne suis ni gynéco ni avocate. »

Après ce succès fulgurant, elle enclenche l'étape d'après. Elle sortira bientôt une série documentaire et voudrait faire du one woman show. Et la cuisine dans tout ça ? Pas question de lâcher sa passion. Elle lancera un restaurant « qui me ressemble » d'ici cinq ans. En attendant, elle veut faire voler en éclat le milieu de la gastronomie. Elle a lancé le compte Instagram @jedisnonchef.

Objectif : dénoncer les violences en cuisine et déclencher le #Metoo de la restauration. « On a déjà lancé un sondage et c'est un carnage. » A la question (tellement naïve) de savoir si elle n'a pas peur que cet engagement contre la profession lui porte préjudice pour sa future carrière, elle répond, pragmatique : « Dans le monde dans lequel on vit, si les investisseurs estiment que ma gueule peut ramener de l'argent parce que j'ai une communauté, ils viendront. »

La mesure qu'elle voudrait voir appliquer : le congé pour règles douloureuses

Atteinte d'endométriose (1 femme sur 10), Camille est révoltée par l'incompréhension de la société envers les règles douloureuses. « Des études ont montré que certaines douleurs dues aux règles sont comparables à celles d'un arrêt cardiaque. Je ne connais pas un chef qui dirait de prendre un Doliprane à un salarié victime d'une crise cardiaque. Il faut reconnaître que la douleur empêche de faire certaines choses. Et avouer avoir mal ne signifie pas qu'on n'est pas une warrior. La force, c'est la transparence de dire 'OK, aujourd'hui, je suis mal mais dans deux jours, je reviens surperformer'. »

Guillaume Benech, entrepreneur depuis l'âge de 14 ans

A 21 ans, il a déjà une carrière bien remplie. Après le lancement d'un magazine et d'une maison d'édition, il dirige aujourd'hui Odace Média, qui conseille les plus grandes marques dans leur communication sur TikTok et Instagram. Et il vient de sortir un podcast. Le must pour un entrepreneur.

« Au départ, on voulait raconter des histoires et recréer un dialogue entre les générations », raconte en toute simplicité Guillaume Benech, 21 ans, à la tête d'Odace Média, un cabinet de conseil qu'il a cofondé il y a à peine deux ans avec Antonin Assié. Sa spécialité ? Accompagner des marques comme Universal, McDonald's ou encore So Press dans la création de campagnes adaptées aux nouvelles générations, essentiellement sur TikTok et Instagram. « Aujourd'hui, on produit plus de 500 contenus éditoriaux contre une centaine il y a deux ans », informe-t-il.

Sa jeune pousse compte désormais une dizaine de salariés - dont la moyenne d'âge est de 22 ans - et un partenaire stratégique : Séverin Naudet, conseiller politique, ex-CEO de WeWork en France. Cette année 2021, Odace Média vise le million de chiffre d'affaires. « On travaille aussi sur un documentaire et une émission télé », glisse-t-il, énigmatique.

Un jeune businessman pressé donc, qui vient même de lancer son propre podcast, Trouver son mentor, sur la plateforme Majelan. Pressé, il est depuis dix ans au moins. A 12 ans déjà, le jeune Rouennais découvre la frénésie d'une rédaction après avoir remporté un concours organisé par Mickey Mouse Magazine. C'est sa première fois à Paris. Pas sa dernière.

Sécher les cours pour aller faire de la télé

L'adolescent qui s'ennuie à l'école lance avec une autre apprentie journaliste L'Petit Mardi, un webzine culturel écrit par et pour les ados. À 14 ans, il fonde sa maison d'édition. « J'avais écrit un livre et je n'avais pas envie d'attendre des années un agent », explique-t-il. Il publie ses propres romans et quelques livres écrits par ses proches. Le plus jeune entrepreneur de France d'alors sèche les cours pour intervenir à la télé, invité d'émissions comme Le Grand Journal de Canal+.

En 2018, il passe son bac, tente le concours de Sciences Po, échoue sans s'appesantir. Pendant un an, il étudie à l'université de Montréal la communication et les sciences politiques. Il s'ennuie ferme. « J'étudiais ce qui était déjà mon quotidien, mon métier », se souvient-il. Las, il interrompt ses études, rentre en France et se lance dans l'entrepreneuriat. Odace Média est créé en juin 2019. « Mes parents m'ont autorisé à prendre une année sabbatique… qui est en train de se transformer en une vie sabbatique », plaisante celui qui bosse tout de même 18 heures par jour. Pour une passion, la communication. Pas pour un diplôme.