Des effets vestimentaires auxquels ils sont très attachés
Les Sahraouis n’éprouvent aucune difficulté à exécuter une quelconque tâche, aussi complexe soit-elle, en portant leurs vêtements traditionnels. On pourrait penser que ces vêtements présenteraient une gêne dans les mouvements et déplacements de la journée, ce n’est nullement le cas. Les Sahraouis s’adonnent à leurs activités le plus normalement possible
Les hommes et les femmes dans les provinces du Sud ont des vêtements spéciaux de divers types et modèles, l’homme porte la Darâa tandis que la femme porte officiellement la Melhfa.
Les costumes traditionnels dans les régions désertiques sont confortables et adaptés au désert, car ils sont conçus pour convenir au climat chaud et sec. La plupart de ces vêtements sont spacieux et légers et de couleurs estivales et ouvertes qui correspondent au climat du désert.
En général, les vêtements des deux sexes sont caractérisés par la pudeur, la décence, l’humilité, la dignité, le bon goût et la simplicité. Le Sahraoui ne trouve aucun problème à travailler en portant ses vêtements traditionnels, ce qui pourrait refléter une contradiction entre l’habit traînant et la souplesse que nécessitent les tâches pratiques.
«Les Sahraouis n’éprouvent aucune difficulté à exécuter une quelconque tâche, aussi complexe soit-elle, en portant leurs vêtements traditionnels. On pourrait penser que ces vêtements présenteraient une gêne dans les mouvements et déplacements de la journée, ce n’est nullement le cas. Les Sahraouis s’adonnent à leurs activités le plus normalement possible», explique Ali, un jeune commerçant des habits traditionnels basé à Dakhla. Selon lui, «les habitants des provinces du Sud sont très attachés à leurs costumes traditionnels transmis d’une génération à l’autre et qui reflètent la richesse du patrimoine des nomades de la région».
Ces vêtements traditionnels font partie des constituants culturels les plus importants de la société locale, une connotation de son caractère culturel distinctif, et en même temps un reflet de l’histoire, du patrimoine et des coutumes, et il ne fait aucun doute que l’habit traditionnel et la culture de vêtements sont d’une importance particulière dans la société des tribus du Sahara marocain, parce qu’ils touchent le sentiment et la passion. En effet, l’habillement sahraoui reste une caractéristique de la famille au niveau local et se caractérise par la simplicité de la fabrication.
La conception du costume traditionnel a été affectée par la religion, le climat et la civilisation, par exemple les femmes tiennent à la Melhfa parce qu’elle correspond aux instructions de la religion et des coutumes et us de la région, et atteint ses objectifs de décence et pudeur en tant que pilier fondamental de la communauté bédouine marocaine sahraouie.
La Darâa
La Darâa est l’un des costumes populaires portés par les hommes au Sahara. C’est une tunique large et ouverte des deux côtés. Il y a également une brèche au niveau de la poitrine avec une poche appelée «Ellebna». On en trouve en deux couleurs : le blanc ou le bleu. En outre, il y a le pantalon «kchat» attaché aux ceintures en cuir minces, et puis le pantalon «Stembel»: pantalon bouffant (baggy) de même couleur que la Darâa large sur le côté des fesses et se rétrécit dans la direction du milieu de la jambe. Son prix commence à 300 DH et peut atteindre jusqu’à 3.000 DH.
Le litham
Compte tenu de ses usages et avantages variés, c’est la pièce la plus importante des composantes d’un homme sahraoui, qui avait l’habitude de l’utiliser dans plusieurs tâches. Le litham est utilisé par l’homme sahraoui pour protéger sa tête et son visage de la chaleur et peut être utilisé comme un drap léger lorsqu’on dort en été, ou une serviette après les ablutions pour se laver le visage ou les mains. Il sert également de bandage à des blessures, de corde pour attacher les dromadaires ou puiser de l’eau avec des seaux à des puits…,de panier lors de l’achat, cela en plus de sa valeur ajoutée et esthétique accompagnant le port de la Darâa.
La Melhfa
C’est un vêtement de quatre mètres de long et sa largeur n’est pas plus de 160 centimètres porté par la femme sahraouie, partout là où elle va. Mais les Melhfas ne sont pas toutes pareilles, il y en a celles consacrées aux fêtes et cérémonies et celles qu’elles portent tous les jours. De même il faut faire le distinguo entre la Melhfa que porte la vieille femme sahraouie et celle d’une jeune femme. Alors que les prix varient selon la qualité du tissu et se situe entre 50 et 2.000 DH, selon le choix opté par la concernée. Jadis, les filles sahraouies avaient une robe semblable à une Darâa, composée de deux pièces de deux couleurs différentes, bleu et noir, avec une seule«tresse», mais à l’âge de la maturité, la jeune fille portait la Melhfa. Cependant les mutations que la société locale a connues ont affecté cette dernière. Les jeunes filles optent de plus en plus pour des habits colorés au lieu du noir qui a dominé pendant plusieurs décennies.